Lundi 7 janvier 2008
Renault table sur une hausse « de plus de 10 % » de ses ventes en 2008
[ 07/01/08 ] LES ECHOS
Le groupe prévoit un redressement spectaculaire de ses ventes cette année et confirme son objectif de vendre 800.000 véhicules de plus à l'horizon de fin 2009, soit une hausse de 30 % par rapport aux volumes actuels.
L'annonce par Nissan de sa contre-performance sur le marché américain ne pouvait pas tomber plus mal pour Renault, qui présentait justement, vendredi matin, ses perspectives commerciales pour 2008 et affichait, à cette occasion, sa confiance dans un redressement spectaculaire de ses volumes de vente. Cette année, « le groupe table sur une croissance d'au moins 10 % de ses ventes mondiales et encore plus l'année suivante, a souligné le directeur commercial du groupe, Patrick Blain. Nous ne donnons pas de répartition par marque ni par zone géographique, mais chacune d'entre elles contribuera à cette progression. »
Les ventes ont progressé de 2,2 % en 2007, à 2,5 millions de véhicules (voitures particulières et utilitaires légers), grâce au redressement entamé à l'automne. Elles avaient reculé de 4,4 % en 2006. Depuis six mois, le groupe profite des nouvelles versions récemment lancées - Twingo, Laguna... - et il compte passer la vitesse supérieure grâce au lancement de 9 modèles supplémentaires cette année.
Surtout, le groupe confirme l'objectif fixé il y a deux ans par Carlos Ghosn dans son plan 2009 : vendre à la fin de l'année prochaine 800.000 voitures de plus qu'en 2005. « Cela signifie faire croître les ventes de 30 % en deux ans, souligne Gaetan Toulemonde, chez Deutsche Bank. C'est très ambitieux, mais le groupe Renault affiche actuellement un rythme de croissance de 5 % en Europe et, surtout, de 25 % hors d'Europe, qui, s'il se poursuit, rend cet objectif réalisable. » Plusieurs extensions de capacités de production (Russie, Roumanie, etc.) assurent la faisabilité industrielle de ce développement, qui mise tout sur les pays émergents. « L'Europe de l'Ouest devrait être stable, comme en 2007, avec un effet très modéré de la prime à la casse sur les volumes », estime Patrick Blain. Si ce bonus, créé pour lutter contre les émissions de CO2, ne devrait pas doper les volumes, en revanche « il devrait entraîner une plus grande proportion de petits véhicules et de diesels ».
D'ici à 2009, la croissance passera par les véhicules à bas coûts. La Logan tire déjà les volumes : ses ventes ont grimpé de 48 % au niveau mondial, l'an dernier, et représentent désormais 15 % des volumes écoulés par le groupe. La marque Dacia, fabricant historique de la Logan, a, de ce fait, vu ses ventes progresser de plus de 17 % l'an dernier, quand la marque Renault n'a affiché qu'une hausse de 1 % et Renault Samsung Motors a reculé de 1,4 %. Les véhicules petits ou à bas coûts risquent-ils d'entamer la rentabilité ? « Nous réalisons une marge sur la Logan, et une bonne marge », assure Patrick Blain.
M. C.
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Lundi 7 janvier 2008
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[ 07/01/08 ] LES ECHOS
A trop se faire attendre, les bonnes nouvelles ne parviennent plus à se faire entendre lorsqu'elles arrivent enfin. C'est ce qui semble être arrivé à Renault. Certes, une augmentation des ventes de 1 % pour la seule marque Renault en 2007 avec un recul de 6 % en Europe ne constitue pas un palmarès particulièrement enthousiasmant. Mais comme cette annonce s'accompagnait d'une hausse de 13 % des ventes en décembre, cela pouvait indiquer que le plan Ghosn, nouvelles Twingo et Laguna à l'appui, commençait à fonctionner. C'était surtout de loin ce que Renault avait raconté de plus appétissant et depuis longtemps au marché... C'est pourtant précisément ce même jour que les investisseurs choisissaient pour le sanctionner le plus sévèrement. Le titre, qui avait réussi à se maintenir en gagnant 5 % en 2007, a perdu 8 % dans la seule journée de vendredi. C'est en réalité toute l'automobile qui a dérapé. Peugeot, Michelin et Valeo ont tous décroché, victimes du carambolage annoncé outre-Atlantique. Le marché y fut, en 2007, le plus mauvais depuis dix ans et les perspectives très moroses pour 2008 laissent augurer une bataille des prix sans merci. Qui fait que, désormais, plus personne ne sera cru sur parole.