Le têtard à 5 pattes (Iph 6501)
Dr Eric Vivier
« Je n’ai lamais vu ça de ma vie ? »
Des chercheurs ont mis au point une nouvelle molécule qui utilise l'immunité innée pour combattre les cellules tumorales. Une "deuxième vague" pour l'immunothérapie
"Bref, c'est vraiment cool" conclut Éric Vivier, en achevant son exposé. "Cool", en effet, la perspective de voir apparaître de nouveaux médicaments contre le cancer, "cool" que cet espoir soit en train de naître à Marseille. Une innovation née des recherches de la biotech Innate Pharma, dont Éric Vivier est directeur scientifique. Les résultats en ont été présentés ces jours-ci, avant publication, à la réunion annuelle de la Federation of Clinical Immunology Societies (FOCIS), sorte de grand-messe internationale des immunologistes.
Et évidemment, devant ses confrères, le Pr Vivier est davantage entré dans les détails de la molécule "tétra-spécifique" qui pourrait bien prochainement révolutionner la prise en charte de nombreux cancers.
Une réponse immunitaire synthétique
ANKET, c'est son nom, "est la première technologie NK cell engager à cibler les récepteurs activateurs (NKp46 et CD16), un antigène tumoral et une cytokine (IL-2 variant) au sein d'une même molécule" a notamment expliqué le chercheur. Bon. Un peu de vulgarisation s'impose...
"Il s'agit d'une nouvelle classe thérapeutique dans le domaine du cancer", traduit Éric Vivier. "Après la première vague de l'immunothérapie, qui utilise la réponse immunitaire des lymphocytes T (immunité acquise), on s'aperçoit qu'on arrive sur une sorte de plateau : trop de patients ne répondent pas à ces traitements. Certaines tumeurs sont plus compliquées que d'autres et pour un même cancer, il y a une grande hétérogénéité des réponses".
Et aussi Marseille : l'AP-HM crée un numéro unique pour simplifier l'accès à la cancérologie
Avec les nouvelles recherches d'Innate Pharma c'est une "2e vague de l'immunothérapie" qui s'annonce, utilisant les cellules de l'immunité innée. "L'ambition est de créer des molécules totalement synthétiques, à base d'anticorps monoclonaux, pour être tétra-spécifiques". Tétra-spécifique? "Alors qu'un anticorps, doté de deux bras, ne reconnaît que deux fois le même antigène, la molécule ANKET, qui possède quatre bras, reconnaît quatre antigènes différents, avec beaucoup de flexibilité".
Prochaine étape : tester ce médicament sur l'homme
"Cell engager", ce "trèfle à quatre feuilles" fait le lien entre cellule tumorale et cellule anti-tumorale de l'immunité innée, dite cellule Natural Killer (NK), domaine d'expertise du Pr Vivier. Cette nouvelle classe de molécules induit une réponse immunitaire synthétique contre le cancer.
Testée sur l'animal, la molécule ANKET a donné "des résultats, qui bien que préliminaires dans des modèles pré-cliniques, sont pour l'instant sans précédent", assure Éric Vivier. "Je n'ai jamais vu ça de ma vie. On observe un contrôle total des cellules tumorales, et aucune toxicité. Tous les signaux sont au vert".
Reste évidemment à tester ce nouveau médicament chez l'homme. "Un dossier de demande d'autorisation pour de premiers essais cliniques avec Sanofi est en cours pour tester une molécule à trois bras (tri-spécifique). Il faudra encore attendre pour le feu vert des agences réglementaires, comme pour tous les candidats médicaments, mais les équipes travaillent au maximum sur ce programme". Et ça, comme dit Éric Vivier, c'est plutôt cool.Des chercheurs ont mis au point une nouvelle molécule qui utilise l'immunité innée pour combattre les cellules tumorales. Une "deuxième vague" pour l'immunothérapie
"Bref, c'est vraiment cool" conclut Éric Vivier, en achevant son exposé. "Cool", en effet, la perspective de voir apparaître de nouveaux médicaments contre le cancer, "cool" que cet espoir soit en train de naître à Marseille. Une innovation née des recherches de la biotech Innate Pharma, dont Éric Vivier est directeur scientifique. Les résultats en ont été présentés ces jours-ci, avant publication, à la réunion annuelle de la Federation of Clinical Immunology Societies (FOCIS), sorte de grand-messe internationale des immunologistes.
Et évidemment, devant ses confrères, le Pr Vivier est davantage entré dans les détails de la molécule "tétra-spécifique" qui pourrait bien prochainement révolutionner la prise en charte de nombreux cancers.
Une réponse immunitaire synthétique
ANKET, c'est son nom, "est la première technologie NK cell engager à cibler les récepteurs activateurs (NKp46 et CD16), un antigène tumoral et une cytokine (IL-2 variant) au sein d'une même molécule" a notamment expliqué le chercheur. Bon. Un peu de vulgarisation s'impose...
"Il s'agit d'une nouvelle classe thérapeutique dans le domaine du cancer", traduit Éric Vivier. "Après la première vague de l'immunothérapie, qui utilise la réponse immunitaire des lymphocytes T (immunité acquise), on s'aperçoit qu'on arrive sur une sorte de plateau : trop de patients ne répondent pas à ces traitements. Certaines tumeurs sont plus compliquées que d'autres et pour un même cancer, il y a une grande hétérogénéité des réponses".
Et aussi Marseille : l'AP-HM crée un numéro unique pour simplifier l'accès à la cancérologie
Avec les nouvelles recherches d'Innate Pharma c'est une "2e vague de l'immunothérapie" qui s'annonce, utilisant les cellules de l'immunité innée. "L'ambition est de créer des molécules totalement synthétiques, à base d'anticorps monoclonaux, pour être tétra-spécifiques". Tétra-spécifique? "Alors qu'un anticorps, doté de deux bras, ne reconnaît que deux fois le même antigène, la molécule ANKET, qui possède quatre bras, reconnaît quatre antigènes différents, avec beaucoup de flexibilité".
Prochaine étape : tester ce médicament sur l'homme
"Cell engager", ce "trèfle à quatre feuilles" fait le lien entre cellule tumorale et cellule anti-tumorale de l'immunité innée, dite cellule Natural Killer (NK), domaine d'expertise du Pr Vivier. Cette nouvelle classe de molécules induit une réponse immunitaire synthétique contre le cancer.
Testée sur l'animal, la molécule ANKET a donné "des résultats, qui bien que préliminaires dans des modèles pré-cliniques, sont pour l'instant sans précédent", assure Éric Vivier. "Je n'ai jamais vu ça de ma vie. On observe un contrôle total des cellules tumorales, et aucune toxicité. Tous les signaux sont au vert".
Reste évidemment à tester ce nouveau médicament chez l'homme. "Un dossier de demande d'autorisation pour de premiers essais cliniques avec Sanofi est en cours pour tester une molécule à trois bras (tri-spécifique). Il faudra encore attendre pour le feu vert des agences réglementaires, comme pour tous les candidats médicaments, mais les équipes travaillent au maximum sur ce programme". Et ça, comme dit Éric Vivier, c'est plutôt cool.