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mise à jour le 30/04/2008 à 10h22 - Lille
Chimie, Pharmacie et Santé
SANTÉ
Eurasanté-Loos : la société Genfit sous tension ?
mercredi 30.04.2008, 09:46
Eurasanté-Loos : la société Genfit sous tension ? Fondée en 1999, Genfit
emploie aujourd'hui 140 salariés à Loos et Cambridge, aux États-Unis.
PHOTO ARCHIVE MAX ROSEREAU.
Vent de discorde à Genfit. La rupture semble consommée entre deux des
fondateurs. Si le Pr Fruchart, s'est mis en disponibilité, jusqu'au
10 juin, de la présidence du conseil de surveillance, le président du
directoire Jean-François Mouney, qui se dit victime d'attaques
personnelles, assure qu'il n'y aucune incidence sur la société. Le
point.
La société Genfit, basée à Loos et à Cambridge (Etats-Unis) n'a jamais
connu la crise économique. Depuis sa création, la plate-forme européenne
de recherche sur le génome s'est développée. Décrochant une notoriété
nationale et même internationale. Faisant son entrée en bourse en
décembre 2006.
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Genfit est, bel et bien, l'entreprise phare du parc d'entreprises
d'Eurasanté. Un fleuron spécialisé dans l'étude des dérèglements du
fonctionnement des gènes qui sont à l'origine des maladies les plus
répandues : diabète, obésité, athérosclérose... Cette société
biopharmaceutique, qui emploie 140 personnes, est engagée dans la
découverte et le développement de médicaments pour prévenir et traiter
la maladie cardiométabolique, principale cause de mortalité dans le
monde, et ses désordres associés.
Et c'est en 1999 que cette aventure entrepreneuriale et scientifique a
démarré, écrite par le professeur Bart Staels, Florence Séjournée, le
professeur Fruchart et Jean-François Mouney. Mais depuis le 20 janvier,
lors d'une assemblée générale du conseil de surveillance, rien ne va
plus entre les deux hommes. De ce conflit, le professeur Fruchart,
éminent scientifique qui vient de recevoir le prix Anitschkow, à
Istanbul, n'en dira pas plus. Mais une chose est sûre : « Pour des
raisons bien précises, je souhaite un changement du directoire. J'ai
constaté un certain nombre d'anomalies qui font l'objet de procédures.
Je me suis mis en disponibilité jusqu'au 10 juin mais je compte bien
reprendre mes fonctions ».
En attendant, c'est Xavier Guille des Buttes qui assure l'intérim, à la
tête de la présidence du conseil de surveillance : « Je suis là
temporairement. Le rôle du conseil est de surveiller que les règles de
fonctionnement de l'entreprise sont suivies. » Du côté du président du
directoire, Jean-François Mouney (voir ci-dessous), ce dernier ne « nie
pas l'existence d'un conflit.
Il est apparu à la fin du mois de janvier pour des raisons que j'ignore.
À partir de là, j'ai subi des attaques personnelles du professeur
Fruchart. » Pour couper court aux rumeurs circulant dans la société, les
140 salariés ont été informés. Et rassurés. « M. Mouney nous a expliqué
que M.
Fruchart avait quitté momentanément la présidence du conseil de
surveillance, mais qu'il était toujours présent, relate Edith Bouey,
déléguée syndicale FO et représentante du personnel. Il a indiqué que
cela n'était pas un problème de stratégie. Que la société était stable.
Les salariés continuent à bien travailler. Ils ont envie que la société
continue à se développer... »
M.-.C. NICODEME
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* « Je suis triste de voir ce gâchis et cette énergie dépensée
pour rien. »
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Chimie, Pharmacie et Santé
« Je suis triste de voir ce gâchis et cette énergie dépensée pour
rien. »
mercredi 30.04.2008, 05:46
« Je suis triste de voir ce gâchis et cette énergie dépensée pour
rien. » Jean-François Mouney, président du directoire de Genfit et
cofondateur de la société. PHOTO ARCHIVE PHILIPPE PAUCHET.
Trois questions à Jean-François Mouney, président du directoire de
Genfit et cofondateur de la société.
Quelles sont les incidences de ce conflit sur l'entreprise ?
« Je ne nie pas qu'il n'y a pas de conflit. Tout allait bien entre nous
jusqu'au 20 janvier. Ensuite, j'ai subi des attaques personnelles mais
je n'ai pas été critiqué comme manager. Le comité de surveillance n'a
d'ailleurs retenu aucun de ces griefs. Et m'a conforté dans mon statut.
En tout cas, ce conflit n'a aucune incidence sur la société. Il n'y a
d'ailleurs pas un conflit à la tête de la société. Le rôle du président
du comité de surveillance est de surveiller l'action d'un directoire.
Cette entreprise continue à développer ses produits, à signer des
contrats de partenariat avec de grands industriels. »
Comment gérez-vous cette situation ? « Je cherche à tout prix à trouver
les solutions pour régler la situation. Le management de l'entreprise a
proposé plusieurs options au professeur. En vain. »
Quelles sont ses solutions ? « Je suis victime d'attaques strictement
personnelles. J'entends répondre point par point. Aujourd'hui, les
solutions passeront certainement par des décisions de justice. »
Si vous estimez qu'il n'y a aucune incidence, pourquoi avoir averti vos
140 salariés ? « Beaucoup de rumeurs couraient, comme la revente de la
société. Aux 140 salariés, on a expliqué que l'entreprise continuait sa
stratégie de développement. Ce qui a d'ailleurs été reconfirmé par le
comité de surveillance, et également par le professeur. Je ne peux pas
dire que le personnel soit inquiet. C'est la responsabilité d'un
dirigeant que d'informer ses collaborateurs. »
Comment expliquez-vous ce conflit ? « C'est difficile de dire ce qui
déclenche un conflit. C'est peut-être une certaine frustration, un
éloignement du professeur à l'égard des réalités managériales de la
société. En 1999, le Pr Fruchart était venu me chercher à Eurasanté que
je dirigeais, pour lancer cette société. C'est un brillant scientifique.
Il a des fonctions très importantes dans la recherche de
l'athérosclérose. »
Il souhaite en juin un changement de directoire. Êtes-vous inquiet ?
« C'est son choix. Pour ma part, je reste serein. Le comité de
surveillance m'a renouvelé sa confiance. Il décidera en juin de
renouveler ou pas ce mandat. Je suis un peu triste de voir tout ce
gâchis et cette énergie dépensée pour rien. Et cela risque de déboucher
sur une judiciarisation. Nous n'aurons d'autre choix que de répondre à
ces attaques. Mais le plus important pour tous demeure la bonne marche
de l'entreprise. »
M.-C. N.
