Bonjour,
quelle avalanche de messages totalement désespérés !
Mais la crise actuelle n'a strictement rien à voir avec celle de 2008 pour tout ce qui concerne le système bancaire.
La faillite de la "petite" banque d'investissement Lehman Brothers avait alors été le révélateur d'un déséquilibre interne à la finance mondiale - subprimes, bulles, etc.
Aujourd'hui, il s'agit d'un choc externe auquel le monde est beaucoup mieux préparé, d'un point de vue financier s'entend. 2008 a laissé des traces profondes au sein des instances dirigeantes, politiques et financières. Ce n'est pas comme si une génération était passée et qu'on ait pratiquement tout oublié avec elle. Depuis 2008 on vit avec la crainte que ça se reproduise et beaucoup a été fait pour y parer. Certains continuent à dire que les banques n'ont pas modifié leurs mauvaises habitudes ; c'est globalement erroné.
La question d'une possible bulle immobilière est fréquemment évoquée. L'accès à des prêts à faible taux d'intérêt a évidemment augmenté le pouvoir d'achat des acquéreurs et, par là même, poussé les vendeurs à augmenter leurs prix. Au pire, une correction de 30 % remettrait parfaitement les pendules à l'heure et serait tout à fait gérable.
Idem pour le niveau de valorisation des actions que certains ont jugé trop élevé avant la crise. L'actuelle correction va déjà bien au delà du strict nécessaire pour revenir à des niveaux jugés plus raisonnables. Avec des baisses de 60 % pour nombre de grandes valeurs, on absorbe largement et une possible survalorisation ante et les effets d'un ralentissement de l'économie.
Mais surtout, surtout, ce ne sont pas les banques qui auront à subir les contrecoups financiers quels qu'ils soient. Ce sont les gouvernements et ils n'ont pas le choix. La grande nouveauté, c'est qu'ils le font ; ensuite qu'ils le font tous ensemble ; enfin qu'ils vont le faire au niveau et dans la durée requis. Au passage, je redis avec d'autres que, si toutes les banques centrales "créent" de la monnaie en même temps, les parités restent globalement conservées - si ce n'était pas le cas ça se saurait déjà et pas qu'un peu. Je reste de plus penser, et je suis manifestement encore presque le seul ici, que ces créations n'auront pas vraiment à être remboursées ; nous ne devrons cet "argent" à personne, nos enfants non plus et les ordinateurs ne sont pas spécialement près de leurs sous ; ce n'est pas comme si quelqu'un nous avait avancé cet argent et compte dessus pour sa retraite ; ce ne sont que des chiffres dans des ordinateurs. Certains économistes commencent à en parler ; laissons venir, ce n'est pas le sujet principal du moment.
Pour ce qui est de notre Société générale, elle était déjà attaquée depuis deux ans : 18 mois de chute par paliers puis un bon début de remontée cassé par l'arrivée du virus. On disait qu'elle était en disgrâce, même un peu plus que le secteur bancaire, délaissé dans son ensemble. Alors que les bénéfices sont restés globalement à des niveaux comparables et, en tout cas, n'ont pas diminué dans les proportions que la baisse des actions pourrait laisser supposer. Les banques ont d'autres activités rémunératrices que le prêt d'argent et elles ne prêtent pas à perte. L'inversion de la courbe des taux pousse à modifier les pratiques mais n'est pas en soi un obstacle insurmontable pour les grands professionnels de l'argent que sont les banques. Si c'était le cas, ça se saurait également déjà, et pas qu'un peu non plus.
Soyons forts et bon week-end.