ATOS : Financiarisation

Paotr

01 mai 2024 •20:38

La mission d'information des commissions des affaires économiques et des affaires étrangères du Sénat a estimé que Atos aurait pris "certains virages technologiques trop tardivement" et que l'instabilité à sa tête depuis 2019 a mené "à des logiques financières à court terme".

J’ai saisi à la volée quelques faits et idées relatifs à l’histoire récente de Boeing tels que restitués par Christine Marsal, Maître de conférence à l’université de Montpellier en 2023.



Des accidents récents ont obligé Boeing à rendre des comptes et à s’interroger sur son modèle : maximisation du profit.
En 2022, il y eu 38 milliards de $ de dividendes plus rachats d’actions, et seulement 11 Milliards d’investissements.Un lent mouvement de bascule a affecté le CA ou la part des administrateurs ayant une compétence d’ingénierie a diminué constamment. La financiarisation a outrance était en marche. Les budgets de formation en finances:gestion sont passés de 23 % en 1997 à 61 % en 2020.

La fusion avec Mc Donnel Douglas s’est accompagnée de la transition d’une culture fondée sur l’ingénierie à une culture fondée sur la finance.En 1997, le CA comptait 54 % d’ingénieurs, en 2020, 23 %,en 2012-2014 moins de 10 % (un seul). Boeing manifeste une obsession pour les indices financiers gonflés par la réduction des coûts et la génération des flux de trésorerie. Le 737 Max est une version allongée du 737. Boeing ne développe pas de nouveaux avions. Ceci permet d’éviter de supporter les coûts de formation et de simulation.

Suite à une attaque des actionnaires, Boeing a été obligé de nommer un administrateur expert en sécurité au CA. Pour se rétablir, Boeing a annoncé qu’elle ne présenterait pas d’objectifs financiers.


Tel qu’il est restitué par le site Atos.net, Le CA Atos est composé de 14 personnes dont 2 avec expérience bancaire, un ingénieur général de l’armement, 2 anciens de Microsoft, 1 avec expérience de conseil (dont Mc Kinsey), 2 avec fonction RH, 1 en fonction opérationnelle dans l’hôtellerie, 2 administratrice/dirigeante, 1 avec expérience en assurances (Axa), un entrepreneur d’ESN (Président de One Point), un syndicaliste, un avec rôle actif dans le développement d’affaire en cybersécurité.



Qui est apte à suivre le marché des services numériques, à promouvoir l’innovation dans cet aréopage ?. Le Président de One Point (qu’il a bien fallu accepter puisqu’il est propriétaire de 11 % de l’entreprise) peut contribuer à refonder le conseil d’administration de manière à refaire d’ATOS une société de service européenne « tirée » par l’ingénierie.