L’UDAAC s’opposera par tous les moyens à toute solution qui ne respecterait pas le devoir d’équité envers les actionnaires. Un plan respectant au maximum l’ensemble des parties prenantes est possible avec un recentrage sur l’Europe, marché historique du groupe.
Le 9 avril 2024, Atos a publié un point de marché présentant son nouveau plan d’affaires pour la période 2024-2027, et les paramètres clés de son cadre de refinancement, faisant part d’un besoin d’1,2 Md€ de nouvelles liquidités : i) 600 M€ pour financer l’activité en 2024-2025, sous forme de dette ou de capital ou une combinaison des deux ; ii) 300 M€ de nouvelles lignes de crédit renouvelable ; iii) 300 M€ de garanties bancaires supplémentaires. Le groupe a également indiqué cibler un profil de notation de crédit BB d’ici 2026, correspondant à un levier financier de 3x en 2025 et de 2x en 2026.
L’UDAAC a pris note de ces paramètres et propose le plan suivant :
Pour le financement de l’activité en 2024-2025 :
Une augmentation de capital avec maintien du DPS donnant la priorité aux actionnaires actuels pour un montant de 300 M€ ;
La mise en place d’un nouveau financement par les banques du groupe pour 300 M€ (avec une échéance en 2027).
Pour les porteurs d’obligations court terme 2024-2025 (1 250 M€ de créances, valorisées aujourd’hui par le marché à environ 25-30% de cette valeur) :
Le remboursement de 42% de ce montant (525 M€) fin 2026 ;
La conversion de 24% de ce montant (300 M€) en actions, ou si ces obligataires ne souhaitaient pas une telle conversion, la mise en œuvre d’une augmentation de capital réservée à de nouveaux investisseurs pour le même montant, venant rembourser une partie des créances de ces obligataires ; cette conversion en actions ou cette augmentation de capital intervenant aux mêmes conditions que l’augmentation de capital avec maintien du DPS ;
Un abandon de créances de 34% de ce montant (425 M€).
Pour les porteurs d’obligations long terme 2028-2029 (1 150 M€ de créances) :
Le remboursement à 100% avec un simple report des échéances d’un an.
Pour les banques (2 400 M€ de créances), outre la mise en œuvre du financement précité de 300 M€ :
Aucun abandon de créances, mais un simple report des échéances actuelles à fin 2026 ;
La mise en œuvre de 300 M€ de nouvelles lignes de crédit renouvelable ;
La mise en œuvre de 300 M€ de nouvelles garanties bancaires.
Pour le groupe Atos :
Un recentrage sur le marché européen et une forte mobilisation des équipes sur le redressement des marges opérationnelles avec un plan drastique d’économies en particulier concernant la sous-traitance, les loyers et les honoraires de conseil ;
Une cession de l’activité « Amériques » à horizon fin 2025 qui pourrait permettre une réduction de la dette nette de 2,2 Mds€ en profitant de la bonne rentabilité actuelle de cette entité. L’entité « Amériques » a réalisé 2,4 Mds€ de chiffre d’affaires en 2023 et une marge opérationnelle de 10,2%.
Plusieurs acteurs stratégiques ou fonds d’investissement pourraient potentiellement être intéressés.
Atos, recentré sur l’Europe devrait réaliser environ 8,1 Mds€ de chiffre d’affaires et 680 M€ d’EBITDA pre-IFRS 16 en 2026 (soit une marge de 8,3%, bas de la fourchette du secteur) ;
Dans ces conditions, compte tenu du redressement opérationnel attendu par le management d’Atos dans son plan d’affaires 2024-2027, la cession de l’activité « Amériques » ne paraît pas être un obstacle à l’atteinte des objectifs de levier financier que s’est fixés le management.
La réalisation de ce plan permettrait d’atteindre un levier financier de 2,9x fin 2025 et de 1,9x fin 2026, respectant ces objectifs. Elle permettrait aussi de maintenir de bonnes relations avec les banques historiques et un actionnariat stable en évitant une dilution massive des actionnaires actuels, au premier rang desquels les salariés du groupe. Les actionnaires actuels, qui sont nombreux à soutenir notre Société depuis des années, ont déjà beaucoup souffert. Rappelons que le cours de bourse d’Atos a perdu plus de 95% de sa valeur ces trois dernières années. Cela suffit !