Traduction
La résistance que le champignon a générée aux fongicides traditionnels a poussé les chercheurs à chercher d'autres moyens de le contrôler. Le lysat d'amibe Willaertia magna C2c Maky, à action biostimulante et biocontrôle, pourrait être la solution.
Produits biologiques Latam
Le mildiou de la pomme de terre est l'une des maladies les plus importantes dans la culture de ce tubercule dans le monde. Causée par le champignon Phytophtora infestans, elle est présente dans pratiquement tous les endroits où la pomme de terre est cultivée dans le monde, provoquant des pertes plus importantes dans les zones tempérées et humides. Historiquement, son contrôle s'est fait avec des fongicides qui ont bien fonctionné, mais le champignon a développé une résistance et les pesticides conventionnels ont perdu leur efficacité.
Pour cela, le biocontrôle pourrait être la solution, en particulier une amibe. La société française Amoéba, spécialisée dans le traitement du risque microbiologique dans les ressources naturelles, a développé un produit à base d'un lysat de l'amibe Willaertia magna C2c Maky, prédateur des bactéries pathogènes et autres amibes libres.

Le lysat de l'amibe Willaertia magna C2c Maky a des propriétés fongicides.
Grâce à plusieurs études, ils ont découvert que le lysat de l'amibe a de fortes propriétés fongicides. Son efficacité repose sur son double mode d'action, car il stimule les défenses des plantes et possède des propriétés antigerminatives. Dans un premier temps, ses effets sur le mildiou de la vigne ont été étudiés, car de nombreux fongicides conventionnels efficaces contre le mildiou sont également efficaces contre P. infestans.
Tout d'abord, un test d'efficacité a été effectué dans une serre, où une réduction allant jusqu'à 80 % de la maladie a été observée, ce qui a ensuite été confirmé par des études sur le terrain. Les produits formulés ont fourni jusqu'à 77 % de protection dans le champ à faible infestation et jusqu'à 49 % de protection lorsque les plantes non traitées ont été détruites à 100 %. Willaertia magna C2c Maky a également été en mesure d'augmenter considérablement le rendement jusqu'à 30 % lors d'essais sur le terrain.
MILDIOU DE LA POMME DE TERRE
Le champignon Phytophthora infestans provoque des pertes de rendement estimées à 6,7 milliards de dollars américains chaque année en raison de sa capacité à détruire rapidement le feuillage et à infecter les tubercules. Son contrôle repose sur des produits fongicides qui ont historiquement bien fonctionné, mais le champignon a une grande flexibilité génétique, ce qui lui permet de générer une résistance aux pesticides. Aux Pays-Bas, certaines années, jusqu'à 15 traitements sont nécessaires pour éviter que la culture ne soit infectée par l'agent pathogène.
La reproduction sexuée de cet oomycète, qui donne lieu à la formation d'oospores, est le facteur le plus important qui intervient dans la survie du champignon au champ et dans l'augmentation de la diversité des génotypes. Leur cycle de reproduction asexuée comprend la germination des spores, l'infection des feuilles, la sporulation, la dispersion des spores et la survie. Plusieurs cycles d'infestation peuvent se produire en deux semaines, causant la destruction de champs entiers. La germination de P. infestans se produit principalement dans des conditions d'humidité relative élevée et dans des zones à basse température.
POTENTIEL POUR LE FUTUR
Bien que les études soient préliminaires, les premiers résultats sont prometteurs. Une étude menée dans le nord de l'Europe a montré une corrélation entre la rotation des cultures et l'incidence du mildiou. Cela s'explique en partie par le fait que les oospores laissées dans le sol restent infectieuses pendant plusieurs années et peuvent survivre sous forme de mycélium sur les tubercules.
Le double mécanisme d'action du lysat d'amibe, avec un effet direct qui inhibe le développement et la propagation de P. infestans et un effet indirect d'action stimulante de la plante, est une garantie pour la filière des bio-intrants. De plus, c'est un produit sûr pour la santé humaine, animale et environnementale. C'est aussi une alternative aux produits à base de cuivre, seuls ingrédients naturels pour lutter contre P. infestans, mais connus pour leur forte toxicité.
Amoéba poursuivra ses expérimentations dans un programme pratique de traitement du mildiou pour substituer au moins un traitement chimique ou au cuivre lorsque la pression de la maladie n'est pas trop élevée, en cherchant à limiter l'accumulation de résidus dans les sols. Parallèlement, d'autres phytopathogènes seront attaqués pour évaluer le spectre d'activité du lysat de W. magna C2c Maky en tant que traitement contre d'autres ravageurs ou maladies.
