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Les Forges de Tarbes investissent dans la production des corps creux de gros calibres pour obus
La société des Forges de Tarbes (Hautes-Pyrénées) engage un plan d'investissement de 15 millions d'euros pour accompagner un triplement de sa production de grands corps creux destinés à la fabrication d'obus de 155 mm.
30 emplois supplémentaires sont prévus.
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Reprises en août 2021 par la société landaise Europlasma, les Forges de Tarbes (initialement connues sous le nom de Tarbes Industry et rebaptisées dans la foulée du changement de propriétaire) sont en pleine accélération. Un plan d'environ 15 millions d'euros d'investissements sur trois ans doit permettre d'accroître de façon très significative ses capacités de production de grands corps creux destinés à la fabrication d'obus de 155 mm. Le projet devrait être en partie éligible au dispositif d'avances remboursables mis en place par la DGA (Direction générale de l'armement). L'usine de Tarbes se met en capacité de produire au moins 120 000 pièces par an à horizon de 2025, contre 40 000 actuellement. Le site prévoit de doubler ses effectifs d'ici à la fin du mois de 2025, avec la création d'une trentaine d'emplois supplémentaires.
Répondre aux besoins en équipements de l'Ukraine
De bonnes nouvelles pour le site industriel tarbais, dont le redémarrage a été quelque peu chaotique. Dans la foulée de sa reprise par Europlasma, la production avait dû être mise à l'arrêt pour procéder à un audit général de l'outil de production, suivi de travaux de maintenance et de la mise en place d'un nouveau système de contrôle magnétoscopique pour garantir la qualité de la matière. Cela dans un contexte général de crise énergétique et d'approvisionnements. La conjoncture ukrainienne fait toutefois bouger les lignes.
«Notre projet d'accélération répond à l'urgence de fabriquer plus, à la fois pour accompagner les flux vers l'Ukraine et pour contribuer à la reconstitution des stocks stratégiques d'armements», souligne Jérôme Garnache-Creuillot, président du groupe Europlasma. Si Nexter demeure à ce jour l'unique client de la société, les Forges de Tarbes viennent de recevoir lagrément du ministère de la Défense pour exporter des corps creux de gros calibre produits à Tarbes et utilisés dans la fabrication des obus de 155 mm, avec en perspectives la signature de nouveaux marchés.
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Modernisation de l'outil de production
«L'objectif est de reconfigurer et moderniser l'ensemble de l'outil de production en amont et en aval de la forge, pour l'utiliser à sa pleine capacité», explique Jérôme Garnache-Creuillot. En amont, il s'agit notamment de moderniser les process de préparation et de préchauffage des pièces et d'automatiser l'alimentation de la forge. En aval, les investissements porteront sur les postes de finition, avec l'acquisition de nouvelles machines d'usinage et l'implantation d'une nouvelle unité de traitement de surface. «Les choses bougent très vite et nous étudions déjà un nouveau scénario qui pourrait nous conduire à porter la production à 160 000 pièces par an, voire 200 000», confie le chef dentreprise.
En parallèle, le projet initial de diversification du site de Tarbes vers des marchés civils a été mis provisoirement en stand-by. Lors de l'acquisition de Tarbes Industry, Europlasma prévoyait en effet d'intégrer sur ce site industriel la production de pièces destinées aux torches à plasma. «Nous avons redéfini les priorités. Sur Tarbes, les marchés militaires mobilisent actuellement toute notre attention», précise Jérôme Garnache-Creuillot.
Le groupe Europlasma, spécialiste de la dépollution, du traitement et de la valorisation des déchets, emploie globalement 180 salariés, dont une trentaine à Tarbes, 50 à Goncelin (Isère), 20 à Pessac (Gironde), une dizaine à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et 70 à Morcenx-la-Nouvelle (Landes), où est basé son siège. La société affiche un chiffre d'affaires de 9,8 millions d'euros en 2021, pour lequel les Forges de Tarbes, consolidées depuis leur acquisition en août 2021, contribuent à hauteur de 886 000 euros. Les chiffres de l'exercice 2022 seront présentés au printemps 2023, toutefois le groupe landais a annoncé 7,2 millions pour son premier semestre 2022.
