Qui a implanté un patient en décembre, prévoit d’implanter un nouveau patient la semaine prochaine et d’implanter 4 à 5 patients en 2024, donne une perspective si on projette ces chiffres sur les 33 centres déjà en capacité d’effectuer des implantations commerciales.
Entre 4 et 5 par an, prenons 4,5 x 33, nous arrivons à 148 implantations commerciales en 2024 x 200 000 € = 29,6 millions d’euros de CA.
Auxquels pourront s’ajouter :
. Les 9 centres supplémentaires que Carmat prévoit de former en 2024 qui pourraient faire 1 implantation en 2024, nous passons en 2024 à 157 implantations commerciales x 200 000 = 31,4 millions d’euros de CA 2024
. Les centres français participants à l’étude Eficas et devant ajouter 30 implantations en 2024.
Pour l’instant Carmat est sur un prévisionnel de 14 à 20 millions d’euros en 2014, tablant sur 2 implantations par an et par hôpital.
Les hypothèses par définition ne sont pas des certitudes, mais permettent de se faire une idée si la communauté médicale européenne (qui a montré une intérêt soutenu lors du congrès européen de la cardiologie à Paris cette semaine) commence à adopter la solution Carmat qui en Europe est la seule solution disponible pour sauver leurs patients (Syncardia n’est plus autorisée à implanter en Europe) en insuffisance cardiaque avancée, c’est-à-dire en impasse thérapeutique (les médicaments n’ayant plus d’effet suffisant pour les faire survivre), n’ayant plus que la solution Carmat pour les sauver.
La réussite des implantations Carmat (100% de réussite chirurgicale et récupération rapide, pas de saignements gastro-intestinaux, pas d’accidents vasculaires cérébraux), les bénéfices pour le patients non seulement sauvés mais avec un retour positif à la santé permis par les caractéristiques uniques du cœur Carmat (flux pulsatile ne présentant pas les inconvénients de stress des organes et du circuit veineux du flux continu ; hémocompatibilité protégeant les globules rouges et plaquettes sanguines par l’interface biologique du péricarde bovin; faible besoin d’anticoagulants et pas de médicaments, simplicité d’utilisation, auto-régulation apportée par les capteurs pour adapter le cœur à l’activité du patient l’amenant au plus prés des bienfaits d’un cœur biologique non disponible pour 97% des patients en demande), tout cela pourrait faciliter l’adoption du cœur Carmat par le milieu médical devant chercher et apporter une solution au patient.
D’autant qu’avec la certification Dekra de l’outil de production qui actuellement est en rythme de 10 cœurs par mois correspondant à la demande du moment, est en mesure de monter à la capacité actuelle permise de 500 cœurs par an. Carmat peut donc satisfaire la demande, voir davantage avec le bâtiment BDA3 prévu pour faire monter la production à 1000 cœurs par an d’ici 2027, année visée pour d’une part l’obtention de l’accord de commercialisation aux Etats-Unis (dépôt du dossier prévu en S2 2026 pour ok 2027) qui représentent 60 à 65% du marché de Carmat et d’autre part atteindre la rentabilité financière, Carmat étant seule avec cette avance technologique devant ce marché de 40 milliards de dollars par an.
Entre temps Carmat doit réaliser le protocole sur banc d’essai demandé par la FDA de 8 prothèses devant fonctionner pendant 6 mois pour une approbation fin 2024 de reprise des essais cliniques américains (seconde cohorte de 7 patients américains après le succès obtenu avec la 1ére cohorte américaine).
On remarquera que chaque centre qui a déjà implanté continue à vouloir implanter, Carmat a formé 9 nouveaux centres en 2023 et va à nouveau en 2024 en former 9 de plus, en visant 50 centres opérationnels d’ici fin 2024.
La concurrence potentielle (2 projets ont fait faillite et 2 autres continuent) en est pour l’instant aux essais sur les animaux, quand Carmat a déjà son autorisation commerciale européenne et son outil de production industrielle opérationnel pour répondre à la demande européenne (et au Proche-Orient a nouvellement indiqué le DG).
Tout n’est pas encore réglé bien entendu pour que le ciel soit tout à fait bleu. Le DG a notamment pas été très clair lors de son intervention d’hier sur Easy bourse (à regarder en replay, j’ai mis le lien sur autre file) où il a parlé en retenant le sens de ses mots d’un mode de financement pérenne recherché d’ici mai 2024 sans vouloir indiquer la nature de ce mode de financement sur lequel Carmat travaille et qui ne semblait pas être celui d’une AK classique. Donc vigilance à conserver sur cette zone d’ombre qu’il serait bien de lever, le marché pour faire monter le cours ayant besoin de visibilité et non d’incertitudes superflues.
Pas clair non plus sur ses calculs : 8 millions seraient encore dans les caisses de Carmat pour finir janvier et donc les 15 millions en levée serviraient pour 3 mois (début mai) soit 5 millions par mois alors qu’il indique vouloir réduire de 20% la consommation de cash qui est actuellement de 50 millions par an donc de 12,5 millions par an. Comment peut-on passer de 12,5 actuel à 15 (ce qui est une hausse de + 20%) tout en réduisant la conso de cash de 20% ? Il y a tout de même un écart d’incohérence de 2 fois 20% ! Et cela sans prendre en compte les ventes trimestrielles qui apportent un petit supplément, même si marge encore faible. Un peu de précisions sur ces chiffres ferait le plus grand bien à la visibilité souhaitée.