Les résultats du deuxième trimestre du premier producteur mondial d’acier sont supérieurs aux prévisions. Les expéditions d’acier sont en hausse de 3,4% en volume par rapport au même trimestre l’an dernier, à 22,1 millions de tonnes. Après six mois, la progression s’établit à 3,3%, à 43,8 millions de tonnes; 10,8 millions de tonnes de minerais de fer comptabilisées au prix du marché ont été expédiées, en hausse de 2,7% par rapport à l’an dernier et de 15,3% par rapport au faible premier trimestre. Au terme du 1er semestre, la hausse s’établit à 1,5%. Le prix moyen réalisé sur l’acier a reculé de 20,5%, et de 5% par rapport au 1er trimestre. La baisse du prix du minerai de fer est encore beaucoup plus marquée, avec respectivement 43% et 6,4%. Au niveau du groupe, les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont gagné 1,5% par rapport au 1er trimestre, à 1,4 milliard USD, mais sont en recul de 20,6% par rapport à l’an dernier. Après six mois, la contraction s’établit à 21%, à 2,78 milliards USD. Dans le segment de l’acier, l’Europe se distingue avec un EBITDA de 680 millions USD, en hausse de 10,5% par rapport au trimestre précédent. Sur base semestrielle, il en résulte un gain de 5,8%, à 1,3 milliard USD. Les expéditions ont progressé de 6,7% au 1er semestre. L’Europe fait ainsi nettement mieux que toutes les autres régions, qui sont sous pression. En Amérique du Nord, l’EBITDA s’est redressé par rapport au mauvais 1er trimestre (+84,9%, à 225 millions USD; en partie en raison de l’enregistrement de 69 millions USD de charges uniques au 1er trimestre), mais après six mois, ces 347 millions USD représentent une baisse de 34% par rapport à 2014. L’EBITDA réalisé au Brésil a baissé de 12,2%, à 737 millions USD au 1er semestre. La forte dépréciation du real brésilien (BRL) a également un côté positif pour ArcelorMittal puisque le groupe exporte la moitié de la production d’acier au Brésil. La consommation chinoise d’acier s’est contractée de 3,7% au 1er semestre. Sur base annuelle, les exportations chinoises devraient s’établir à 105 millions de tonnes, à comparer à une production de 93,2 millions de tonnes d’ArcelorMittal en 2014. Et la récente dévaluation de la monnaie chinoise (yuan) n’arrange rien. Plusieurs producteurs d’acier américains ont d’ailleurs demandé des mesures de protection commerciale en protestation contre de prétendues pratiques de dumping en Chine. La diminution prévue de la production d’acier – de 0,9% en Chine et de 1% au niveau mondial – devrait cependant soutenir les cours. La direction d’ArcelorMittal attend donc une amélioration à partir de la deuxième moitié de l’année. La forte baisse du cours du minerai de fer a entraîné une chute de l’EBITDA dans le segment minier : -72,1% sur base semestrielle, à 229 millions USD. Grâce à de fortes réductions des coûts, l’EBITDA s’est cependant stabilisé par rapport au trimestre précédent, à 115 millions USD. Les prévisions pour l’année – EBITDA compris entre 6 et 7 milliards USD – sont inchangées sur la base d’une hausse de 3 à 5% du volume d’acier propre expédié.
Conclusion
Les résultats d’ArcelorMittal, respectables compte tenu des circonstances, n’ont soutenu l’action que quelques jours. La valorisation – 0,4 fois la valeur comptable et rapport valeur d’entreprise (EV)/côté inférieur de la fourchette de prévisions d’EBITDA de 5,8 – intègre un scénario extrêmement négatif.