par Michael Flaherty et Mike Stone 5 février (Reuters) - Les investisseurs activistes se positionnent en vue d'un retour des fusions dans le secteur bancaire américain qu'ils considèrent mûr pour une nouvelle vague de consolidation. Les fonds spéculatifs spécialisés dans l'activisme actionnarial ont dans le passé ciblé de grandes institutions financières comme l'assureur AIG AIG.N ou des établissements spécialisés dans le crédit automobile comme Ally Financial Inc. ALLY.N mais ils se sont en général tenus à l'écart du secteur bancaire. Les investisseurs activistes ont lancé pas moins de 97 campagnes ciblant le secteur financier américain l'année dernière, trois fois plus qu'en 2009, selon des données compilées par Thomson Reuters Activism. Sur ce total, 22 concernaient des banques contre huit en 2009, montrent ces données. Le nombre n'a cessé de progresser depuis la crise financière de 2008. Des fonds spéculatifs comme Ancora Advisors, Clover Partners ou Seidman & Associates prennent des participations dans des banques à travers les Etats-Unis, banques régionales ou banques mutualistes. Des taux d'intérêt bas, une rentabilité à la traîne et un environnement réglementaire de plus en plus contraignant pousseront à la consolidation dans le secteur et les acquéreurs sont prêts à payer des multiples élevés sur la valeur comptable des actifs. Les investisseurs activistes interrogés par Reuters soulignent aussi que l'exposition de certaines banques au secteur pétrolier, en difficulté de par l'effondrement des cours de l'or noir, pèse sur leur valorisation et les rend vulnérables à des tentatives de rachat. "Les banques les plus grandes sont de retour pour des acquisitions", a dit Ralph MacDonald, associé au sein du cabinet d'avocats Jones Day, spécialisé dans les fusions-acquisitions. Le montant des fusions-acquisitions dans le secteur bancaire américain a bondi de 58% l'année dernière, à 34,5 milliards de dollars (31 milliards d'euros), selon des données de Thomson Reuters. "PAS DRÔLE DE DIRIGER UNE BANQUE" Le fonds spéculatif newyorkais Hudson Executive Capital a annoncé lundi avoir pris une participation de 56 millions de dollars dans le capital de la banque texane Comerica Bank COM.N , dont le total de bilan atteint 71 milliards de dollars. Zions Bancorporation ZION.O , dont le siège est à Salt Lake City et dont le total de bilan atteint 60 milliards de dollars, est aussi décrite comme une cible potentielle par des actionnaires activistes. Le rendement des fonds propres de Comerica n'est que de 7% et il est encore plus faible pour Zions, soit de 5%. Avec un total de bilan de plus de 50 milliards de dollars, les deux établissements sont considérés comme des banques systémiques relevant d'une supervision renforcée par la Réserve federal et soumises à ses tests de résistance annuels. Le statut de banque systémique se traduit par des coûts élevés liés à la mise en conformité avec les exigences réglementaires que les établissement de taille moyenne ont plus de difficulté à absorber que les grandes banques. "Pour des banques américaines qui veulent continuer à croître, la question est de savoir combien d'économies elles peuvent réaliser", a dit Daniel Kerstein, un banquier d'affaires de Barclays qui conseille les sociétés confrontées à une campagne d'activisime actionnarial. "A la fin, il faut avoir une taille suffisante pour mieux absorber les coûts." PL Capital, un gestionnaire de fonds spéculatifs activistes qui cible le secteur bancaire, lève actuellement un fonds de 200 millions de dollars qui sera dédié aux banques avec un total de bilan inférieur ou égal à 50 milliards de dollars. PL Capital estime que toutes les banques dont le rendement des capitaux propres tangibles n'atteint pas au moins 12% doivent s'interroger sur leur capacité à rester indépendante, a dit son co-fondateur Richard Lashley à Reuters. Une exposition au secteur de l'énergie les rend encore plus vulnérables, a-t-il ajouté, mais la capacité à manoeuvrer dans un environnement de taux d'intérêt bas qui compriment les marges nettes d'intérêt et de réglementations qui accroissent les coûts est aussi déterminante. "Les équipes de direction et les conseils d'administration sont juste exténués", constate-t-il. "Cela n'a plus rien de drôle de diriger une banque." Les investisseurs activistes se sont traditionnellement tenus à l'écart des plus grandes banques de Wall Street, se méfiant se leur taille, de leur complexité et de l'attention que leur portent politiques et régulateurs. Si leur intervention dans les affaires des banques qui tiennent le haut de pavé n'est pas exclue, la pression des actionnaires existants pourrait s'avérer plus efficace. Mike Mayo, directeur général du courtier CLSA et analyste bancaire chevronné, a expliqué la semaine dernière que sa décision de relever sa recommandation sur Bank of America s'expliquait en partie par le mécontentement croissant des actionnaires sur les performances de la banque. "Si un activiste est un intervenant extérieur, une pression accrue des actionnaires semble probable, a-t-il prévenu. (Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)
USA-Les fonds activistes voient un retour des fusions bancaires
information fournie par Reuters 05/02/2016 à 12:39
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