(AOF) - Stellantis (+1,74% à 17,34 euros) est en forme après la publication de ses ventes trimestrielles solides. Le groupe a dégagé un chiffre d’affaires net de 45,1 milliards d’euros, en hausse de 7% par rapport au troisième trimestre 2022, principalement liée à une augmentation des volumes de ventes et à des prix stables, en partie compensés par des effets de change défavorables.
Ses ventes consolidées ont atteint 1,427 million d'unités sont en hausse de 11% par rapport au troisième trimestre 2022, avec une progression d'une année sur l'autre en Europe élargie, au Moyen-Orient et en Afrique, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
Les nouvelles sont bonnes également sur le front de la transition électrique. Les ventes mondiales de véhicules électriques (BEV) de Stellantis sont en augmentation de 37% par rapport au troisième trimestre 2022, principalement grâce à la Jeep Avenger et à la hausse des ventes de véhicules utilitaires comme le Citroën ë-Berlingo.
Le constructeur a aussi gâté ses actionnaires. Il a racheté pour 500 millions d'euros d'actions au cours du troisième trimestre 2023, soit un total de 1,2 milliard d'euros d'actions racheté au cours des neuf mois précédant le 30 septembre 2023. Stellantis prévoit de finaliser son programme de rachat d'actions 2023 d'un montant de 1,5 milliard d'euros au cours du quatrième trimestre 2023.
UBS est à l'achat avec un objectif de cours de 20,50 euros. Les résultats sont positifs sur le troisième trimestre, et étant donné le contexte difficile, certains investisseurs qualifieront probablement ces chiffres d'"aussi bons que possible". L'analyste précise que la grève de l'UAW a eu un impact négatif sur les revenus d'environ 3 milliards d'euros et de moins de 750 millions d'euros sur le résultat d'exploitation ajusté jusqu'au mois d'octobre.
Cette performance trimestrielle solide s'accompagne de la confirmation des objectifs annuels du constructeur automobile. Stellantis prévoit d'afficher une marge opérationnelle courante ajustée d'au moins 10% et un flux de trésorerie disponible industriel "positif".
Stellantis est par ailleurs plus optimiste sur certains marchés, dont l'Amérique du Nord et l'Europe élargie anticipés en progression de respectivement 8% et 10% contre 5% et 7% auparavant.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Sixième groupe automobile mondial -3ème américain avec 11 % de parts de marché et 2ème européen avec 18 %, né en janvier 2021 de la fusion Groupe Peugeot-Fiat Chrysler ;
- Chiffre d’affaires de 179,6 Mds€ réalisé sous 14 marques - Alfa Romeo, Chrysler Citroën, DS, Jeep, Opel, Peugeot…-, essentiellement en Amérique du nord et du sud et en Europe ;
- Modèle d’affaires adaptant le groupe aux nouveaux usages des automobilistes et à l’électrification des véhicules (positions mondiales dans les véhicules électriques) via la transformation digitale, la culture interne de la performance (compétitivité industrielle élevée) et la responsabilité sociale ;
- Capital avec 4 actionnaires principaux : le holding de la famille Agnelli Exor pour 14,4 %, la famille Peugeot pour 7,2 %, le chinois Dongfeng pour 5,6 % et BPI France pour 5,66 %, John Elkann présidant le conseil d’administration de 11 membres et Carlos Tavares étant directeur général ;
- Situation financière saine : 61,3 Mds€ de liquidité industrielle disponible et 61,3 Mds€ de capitaux propres, face à une dette de 34 Mds€.
Enjeux
Plan stratégique « Dare forward 2030 » :
- maintien d’un point d’équilibre à moins de 50 % des facturations et de marges opérationnelles à plus de 2 chiffres,
- doublement des revenus dont un quadruplement dans le haut de gamme, ¼ réalisé hors Europe et Amérique du nord (20 Mds€ en Chine) et 1/3 tirés des ventes en ligne,
- stratégie software de 20 Mds de chiffre d’affaires et environ 40 % de marge brute ;
- Stratégie d’innovation fondée sur 4 piliers :
- électrification : 100% de véhicules électriques (BEV) vendus en Europe et 50% aux États-Unis en 2030
- piles à combustible à hydrogène : hausse de la capacité des batteries à 400 GWh,
- véhicules intelligents : plus de 30 milliards d’euros d’ici 2025 dans le software et l’électrification, avec déploiement à partir de 2024 de 3 plateformes propulsées par intelligence artificielle sur les 4 futures plateformes de véhicules,
- conduite autonome : participation aux projets européens L3 Pilot t Hi_Drive,
- organisée en un écosystème collaboratif, avec plus de 160 projets cofinancés et plus de 1 000 partenaires, des académies dans le digital & data et l’électricité, 8 hubs dédiés et un fonds de capital risque de 300 M€ pour les technologies de pointe ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2038 via une baisse de 50 % en 2030 vs 2021 :
- nouvelle division d’économie circulaire visant 2 Mds€ de chiffre d’affaires en 2030,
- investissements spécialisés -mine de cuivre « durable » Los Azules en Argentine, géothermie pour les sites allemands…,
- Intégration du spécialiste Share now -5 millions de clients dans le monde ;
- Sécurisation de l’écosystème des batteries : 5 giga-entreprises en Europe et Etats-Unis et intégration verticale des matières premières.
Défis
- Confirmation de la reprise des approvisionnements en semi-conducteurs ;
- Retombée du partenariat stratégique avec Archer dans la production de l’aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) ;
- Avancées des activités de financement aux Etats-Unis et en Europe, à forte rentabilité, et poursuite de la forte croissance des ventes mondiales de véhicules électriques, confortées par 9 lancements en 2023 ;
- Après une hausse de 14 % des revenus au 1 er trimestre, confirmation de l’objectif 2022 d’une marge opérationnelle à 2 chiffres et d’un flux d’autofinancement libre positif.
- Dividende 2022 de 1,34 € et rachat d’actions pour 1,5 Md€. .
Une performance paradoxale
Les données du cabinet EY soulignent que la performance des 16 premiers constructeurs mondiaux a été particulièrement élevée en 2021. Alors que la marge moyenne a reculé pendant trois années de suite, passant de 6,3% en 2017 à 3,5% seulement en 2020, cette marge s'est établie à 8,5% en 2021. Ce niveau constitue un record depuis dix ans. Pourtant le contexte a été particulièrement chahuté pour les constructeurs, confrontés à des pénuries inédites de composants. Les ventes mondiales ont chuté de 14% en 2020, année de la crise sanitaire, pour rebondir de seulement 5% en 2021. Toutefois, l'an passé, les acteurs ont pu tirer les fruits de leurs efforts sur la structure de leurs coûts fixes.
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