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SERIE 1/2 : Cryptos, Bitcoin… bulle dangereuse ou affaire en or ?
information fournie par DT Expert 02/04/2021 à 15:45

D'après une étude de l'Université de Cambridge, il y aurait près de 100 millions de détenteurs de cryptomonnaies dans le monde au premier semestre 2020. Ils étaient estimés à 35 millions en 2018. Cette présence dans les portefeuilles est essentiellement vraie en Europe et aux États-Unis, de même que dans certains pays d'Asie comme la Chine et la Corée du Sud avec une très forte adhésion de la population à ce type de système. Alors, faut-il suivre le mouvement de troupeau exponentiel, ou bien y aurait-il anguille sous roche ?

Origine de la cryptomonnaie

Étymologiquement du grec ancien kruptos qui signifie « cacher ». Mais on ne peut pas l'interpréter brut de sens. Appliquée à la blockchain, il faut en effet interpréter cette traduction comme un chiffrage des données dans le but de transmettre un message infalsifiable et connu de tous. Cette transmission apparait sous un code détaillant l'adresse (non physique) de l'émetteur, celle du destinataire, le montant, ainsi qu'une empreinte cryptographique.

L'autre parti de ces mots concerne la « monnaie ». Si on essayait de définir la monnaie par son évolution historique, on dirait que c'est d'abord une monnaie-marchandise : du blé, du lait, du vin, de l'or… Puis, progressivement, elle devient métallique : des pièces d'or qui ont une valeur intrinsèque équivalente à leur valeur faciale (ce qui est écrit dessus correspond à la valeur en or). Apparait ensuite la monnaie fiduciaire, qui est sans valeur intrinsèque (ce que l'on connait actuellement avec les pièces et les billets), et dont la valeur repose sur la confiance que les acteurs économiques ont dans l'institution bancaire. Aujourd'hui, l'essentiel de la monnaie et des transactions se fait en monnaie scripturale, c'est-à-dire des lignes de comptes enregistrées sur des comptes bancaires.

On peut considérer que les systèmes de monnaie virtuelle existant jusque-là ne sont que des « prolongements » de techniques de paiement, étant donné que les transactions partent et arrivent sur des comptes bancaires et donc que la régulation se fait de façon traditionnelle, alors que les cryptomonnaies font évoluer cette conception.

Certains économistes considèrent que les crypto-monnaies descendent du courant économique de l'école autrichienne avancé par Friedrich Hayek. Dans cette doctrine on considère que la monnaie doit être détachée du pouvoir politique et que pour parer l'instabilité de la valeur de la monnaie, celle-ci devrait être rattachée à une valeur intrinsèque objective qui ne dépendrait pas d'un État. La logique étant la remise en question du monopole des banques centrales. Les crypto-monnaies seraient alors des alternatives au capitalisme contemporain. Elles seraient en effet un moyen de démocratiser la finance au sein d'espaces alternatifs et de restituer aux individus le bien commun qu'est la monnaie.

En d'autres termes, il s'agirait de contourner le monopole acquis par les État-nations pour le contrôle de l'offre de monnaie et d'en restituer les pleins pouvoirs à la communauté. D'ailleurs lorsque Satoshi Nakamoto, inventeur inconnu du « système bitcoin », lance en 2008 sa crypto-devise, il focalise son argumentaire sur cette idée de manque de confiance dans le système bancaire : « Le problème fondamental avec la monnaie conventionnelle est toute la confiance nécessaire pour que cela fonctionne. On doit faire confiance à la banque centrale pour ne pas rabaisser la monnaie, mais l'histoire des monnaies fiduciaires est pleine de violations de cette confiance. On doit faire confiance aux banques pour détenir notre argent et le transférer électroniquement, mais elles le prêtent dans des vagues de bulles de crédit avec à peine une fraction de réserve ».

Création du Bitcoin et de la Blockchain

Cryptomonnaie, monnaie cryptographique ou bien crypto-devise, voici les différentes façons de parler de la monnaie digitale fonctionnant par le système P2P (peer to peer/« pair-à-pair ») de la Blockchain. Une partie de ces mots est l'invariant « crypto ».La création d'un nouveau protocole, la Blockchain, a lieu en 2008 en la personne de Satoshi Nakamoto (inventeur méconnu du système) qui met en place cette technologie au profit du Bitcoin. Ce nouveau concept décentralisé fonctionne grâce aux « mineurs » qui valident chaque transaction. Une transaction est ensuite ajoutée à un bloc, et ce même bloc est associé à d'autres blocs de même taille pour construire un bloc plus important, etc. Ces blocs sont reliés en une chaîne, d'où le nom « Blockchain » en anglais.

Pour commencer, Satoshi Nakamoto était l'unique mineur du Bitcoin. Le minage s'apparente à la pierre angulaire du système, puisque la confiance dégagée ne dépend en fait que de l'intégrité dans cette opération de validation des traPour commencer, Satoshi Nakamoto était l'unique mineur du Bitcoin. Le minage s'apparente à la pierre angulaire du système, puisque la confiance dégagée ne dépend en fait que de l'intégrité dans cette opération de validation des transactions. Pour créer cette cryptomonnaie, le système s'appuie donc sur un principe : les bitcoins sont créés conformément à un protocole qui rétribue les agents qui ont traité des transactions en « token » (jetons en français, correspondant à une unité de la crypto-monnaie), c'est-à-dire les mineurs (activité de « minage » du bitcoin). Ces agents mettent à contribution leur puissance de calcul informatique afin de vérifier, de sécuriser et d'inscrire les transactions dans un registre virtuel, appelé la Blockchain. Ce système d'incitation mis en place par Satoshi Nakamoto pousse les mineurs à valider la transaction par une rémunération en bitcoins (le « token ») à la suite d'une série d'exercices de codage qui valident la transaction. Cette validation nécessite donc des ressources en matériel informatique (ordinateurs, mémoires, logiciels…), des ressources énergétiques, des infrastructures (supports électroniques permettant de lier les équipements entre eux tels que la fibre optique) et un savoir humain (ingénieur informatique, codeur…). On pourrait presque y voir là-dedans un véritable écosystème autour du bitcoin et peut-être même parler de valeur intrinsèque.

En termes quantitatifs, l'émission du bitcoin est limitée à 21 millions d'unités. Le système fonctionne sans autorité centrale, mais de manière décentralisée grâce au consensus de l'ensemble des nœuds du réseau. Le système Bitcoin est la plus importante monnaie cryptographique décentralisée avec un nouveau record de capitalisation atteint en décembre 2020 à 336 milliards de dollars.

Tous les 210.000 bloc minés (ce qui prend environ quatre ans), la rémunération est divisée par deux. Elle était de 50 bitcoins en 2008, puis 25 bitcoins en 2012. Cette baisse de rémunération a pour but de réduire le nombre de mineurs sur le marché et donc de limiter la croissance exponentielle de bitcoins dans la mesure où le nombre limite est de 21 millions d'unités ; nombre limite qui devrait être modélisé durant la décennie 2140 selon les prévisions approximatives.

Cet actif est souvent comparé à l'or et à l'argent, qui ont historiquement servi de stocks de valeur et sont cités par les économistes monétaires comme une réponse à la baisse sans fin de la valeur des monnaies « fiat » (i.e. décrétée par un Etat). D'ailleurs, le terme et l'activité de « minage » renvoient directement au principe des mines d'or.

Le système Bitcoin, qui est la première et la plus connue des crypto-devises, a développé sa propre unité de compte spécifique entraînant un système de change fluctuant vis-à-vis de la monnaie officielle. La technologie blockchain sous-jacente à ces cryptomonnaies permet une plus grande ouverture aux transactions internationales, mais pose la question du contrôle et de la régulation qui doivent être mis en place si l'on veut que le système ait une chance d'exister.

Comme toute innovation à ses prémices, le Bitcoin a déclenché des controverses quant à son utilisation et sa légitimité en tant que système monétaire. Cela peut être dû au fait qu'il ne corresponde pas aux grandes lignes de fonctionnement classique d'un système monétaire, que ce type d'actif soit encore très volatile et que la blockchain soit encore une technologie compliquée à cerner pour certains.

Qu'est-ce que la Blockchain ?

Une blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle. Techniquement, il s'agit d'une base de données distribuées dont les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes à la base sont vérifiés et groupés à intervalles de temps réguliers en blocs, formant ainsi une chaîne. L'ensemble est sécurisé par cryptographie. Par extension, une chaîne de blocs est une base de données distribuées qui gère une liste d'enregistrements protégés contre la falsification ou la modification par les nœuds de stockage. C'est donc un registre distribué et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti.

Il existe une analogie avec le réseau Internet, car dans les deux cas les technologies emploient des protocoles informatiques liés à une infrastructure décentralisée. Internet permet de transférer des quantités de données d'un serveur dit « sûr » à des clients distants (charge aux destinataires de vérifier l'intégrité des données transmises), alors qu'une blockchain permet à la « confiance » de s'établir entre des agents distincts du système. Avec cette technologie, le « tiers de confiance » devient le système lui-même : chaque élément réparti de la blockchain contient les éléments nécessaires à garantir l'intégrité des données échangées (et ce par un algorithme cryptographique).

Principales blockchains et leurs cryptomonnaies

Depuis l'invention de Satoshi Nakamoto, de nombreuses blockchains, et par conséquent, de nombreuses cryptomonnaies ont vu le jour. Il existe aujourd'hui des milliers de monnaies cryptées, certaines valant plusieurs milliers d'euros et d'autres seulement quelques centimes, et n'ayant pas le même protocole et donc le même usage que le système Bitcoin originel.

Les prix des cryptos

Les prix des cryptos

• Bitcoin

C'est la cryptomonnaie du système Bitcoin qui a appelé toutes les autres. La seule que l'on peut utiliser de nos jours pour réaliser des paiements, indépendamment des réseaux bancaires (pour plus de détails, cf. paragraphes précédents).

• Ether

Cette cryptomonnaie est la devise virtuelle de la blockchain Ethereum. Elle permet de négocier des « contrats intelligents » entre deux parties. L'identité des personnes réalisant des transactions est connue, c'est ce qui légitime cet actif aux yeux du plus grand nombre, et en fait la cryptomonnaie placée en deuxième position après le bitcoin.

A terme, ses inventeurs estiment qu'elle pourrait ni plus ni moins remplacer les notaires, avocats ou autres agents en jouant le rôle de « tiers de confiance » lors d'une transaction. De cette façon l'utilisateur éviterait le paiement des honoraires de ces agents, et gagnerait énormément en termes de temps, puisque que la transaction peut être mise en place en quelques secondes.

Elle fait aussi beaucoup parler d'elle depuis quelques années car elle s'est rendue indispensable pour la mise en place des projets de levées de fonds en cryptomonnaies : les ICO (Initial Coin Offering).

•  Litecoin

C'est une alternative au bitcoin. La blockchain sur laquelle il est basé a été améliorée par rapport à celle du Bitcoin pour permettre d'accélérer le processus de vérification et donc d'augmenter la rapidité des transactions (2,5 minutes pour créer un bloc, contre 10 minutes pour le protocole Bitcoin). De plus, la quantité maximale en circulation est quatre fois supérieure à celle de son concurrent.

Comme le Bitcoin et la plupart des cryptomonnaies, le litecoin sera produit dans un nombre limité. Le taux d'émission suit une série géométrique qui diminue de moitié tous les 840.000 blocs, et atteindra à terme 84 millions d'unités.

•  Ripple

La blockchain ripple a pour ambition la réduction des coûts et des délais dans les transactions financières. Ce sont donc les institutions financières qui sont le plus concernées. A terme, ses inventeurs espèrent remplacer le protocole SWIFT (Society for Worldwide Interbanl Financial Telecommunication qui est le protocole qui permet de transférer des fonds de manière sécurisée d'un pays à l'autre), bien trop coûteux pour un délai de traitement de plusieurs jours, contre quelques secondes pour le ripple à des frais proches de zéro. UBS, UniCredit, Goldman et Santander ont déjà investi dans ce protocole.

La monnaie utilisée pour effectuer les transactions s'appelle le XRP, et le nombre actuellement en circulation est de 40 milliards de tokens pour un nombre final attendu autour des 99 milliards d'unités.

•  Dash

Le dash est une autre alternative au bitcoin. Il a été créé en 2014 sous le nom de Darkcoin, car il est totalement anonyme et offre une alternative numérique et décentralisée à l'argent liquide. La modification de son nom en « Dash » a été opéré en 2015 afin de rendre cette cryptomonnaie plus appréciable. Cet anonymat est un frein à son développement mondial car les institutions y sont totalement opposées.

•  Neo

Cette blockchain a été qualifié de « ethereum chinois ». C'est en effet la première blockchain publique en open-source chinoise. NEO est une cryptomonnaie qui a pour objectif de développer un réseau décentralisé pour la smart-economy. L'idée est de digitaliser des actifs déjà existants. Les échanges deviendront dématérialisés (échanges de titres, d'informations...) et seront inscrits dans une blockchain. Ces opérations seront écrites et réalisées grâce à des smart-contracts (contrats auto-exécutants). Ces derniers sont inscrits dans la blockchain, ce qui leurs confèrent un caractère infalsifiable et inviolable.

•  Tron

Cette blockchain a pour but de résoudre le problème de la centralisation excessive d'Internet due aux entreprises comme Amazon, Netflix, Google et Twitter qui ont un contrôle total sur les données générées par les utilisateurs. L'utilisation d'un protocole décentralisé prendrait alors tout son sens et permettrait de redonner la main aux utilisateurs sur leurs données grâce à son token TRX.

C'est donc un réseau de stockage de contenu décentralisé sur lequel peuvent être construites des applications de divertissement qui permettra de les connecter à de multiples blockchains (et donc à des systèmes de paiement).

Les performances des cryptos

Les performances des cryptos

Fin 2019, on comptait environ 2.400 monnaies numériques en circulation fonctionnant par la blockchain, répondant toutes à différents besoins. Le tout est de savoir si l'intérêt porté par le bitcoin l'a été par effet de mode, ou bien si la technologie sous-jacente de ce système intéresse réellement les investisseurs.

Réalisé par Jean-François M'Bongué, avec l'aide de Marc Dagher

Article initialement publié sur DT Expert

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