Royal Mail choisit une dirigeante d'Heathrow pour mener son redressement

information fournie par Boursorama avec AFP •02/04/2024 à 17:17

( AFP / ADRIAN DENNIS )

Le groupe de logistique et courrier IDS, maison mère de Royal Mail, a annoncé mardi la nomination d'Emma Gilthorpe, directrice opérationnelle de l'aéroport d'Heathrow, pour prendre la direction de la société britannique de courrier et colis, très endettée.

IDS indique que Mme Gilthorpe rejoindra le groupe le 1er mai, avant de devenir directrice générale pendant l'été après une période de transition avec le patron d'IDS Martin Seidenberg, selon le communiqué.

Mme Gilthorpe, qui travaille à l'aéroport d'Heathrow depuis 2009 où elle a occupé plusieurs fonctions, estime que c'est une période "exaltante pour rejoindre Royal Mail (...), une fabuleuse marque britannique avec une longue et prestigieuse histoire".

"Il est temps de s'assurer qu'elle a un futur, et d'y travailler en partenariat avec nos employés, clients et toutes les parties prenantes", ajoute-t-elle.

La société très endettée, fait face à une fonte du volume de lettres envoyées au Royaume-Uni, remplacées par les emails, et que ne compense pas l'augmentation du nombre de colis à la faveur du e-commerce.

M. Seidenberg avait été nommé directeur général d'IDS en juillet et assurait l'intérim à la tête de Royal Mail depuis le départ du précédent patron, Simon Thompson, fin octobre.

Ce dernier avait été critiqué pour sa gestion d'importantes grèves et celle de l'activité courrier.

Mme Gilthorpe prend les rênes de Royal Mail à l'heure où la société doit baisser ses coûts.

Le régulateur du secteur Ofcom a suggéré qu'une option serait de diminuer la fréquence de la distribution du courrier, actuellement de six jours par semaine, ce qui a créé la controverse.

Royal Mail, ancien groupe public dont les origines remontent à plus de 500 ans, privatisé en 2013, a aussi pâti récemment de graves défaillances dans la distribution du courrier et d'une grève pour les salaires qui s'était conclue en juillet par un accord avec le syndicat sectoriel CWU.

IDS avait lourdement creusé ses pertes sur son premier semestre décalé achevé en septembre, à 223 millions de livres (260,6 millions d'euros), et avait appelé les autorités à une réforme "urgente" du service de livraison du courrier.

L'entreprise, qui martèle depuis des mois qu'il n'est pas viable de maintenir un réseau conçu pour 20 milliards de lettres par an alors qu'elle n'en livre plus que sept milliards, avait reçu l'an dernier une amende de 5,6 millions de livres de l'Ofcom pour manquement "important" à ses objectifs de livraison du courrier.