(AOF) - Rothschild & Co a lancé un avertissement sur ses résultats en raison d’un « environnement de marché plus difficile pour les métiers du Conseil financier et du Merchant Banking ». En Bourse, l’action de la société financière reste collée à 46,40 euros depuis plusieurs jours. Le groupe financier anticipe un résultat net part du groupe au premier semestre 2023 d'environ 125 millions d'euros contre 249 millions d'euros sur la même période, un an plus tôt. Les résultats semestriels seront publiés le 3 août.
Le résultat avant impôt opérationnel des trois métiers du groupe pour l'année 2023 devrait être d'environ 540 millions d'euros et le résultat net part du groupe d'environ 280 millions d'euros. Rothschild & Co avait réalisé respectivement 799 millions d'euros et 606 millions d'euros.
Concordia, le holding de la famille Rothschild, a déposé le 8 juin auprès de l'Autorité des marchés financiers un projet d'offre publique d'achat simplifiée sur les actions de Rothschild & Co au prix de 46,6 euros par action (après distribution du dividende ordinaire d'un montant de 1,4 euros en mai 2023) dans l'intention de demander la mise en oeuvre d'un retrait obligatoire. Cette offre vise environ 40% du capital de Rothschild & Co.
La semaine dernière, Kepler Cheuvreux a relevé son objectif de cours de 51 euros à 66 euros sur Rothschild & Co. Le bureau d'études continue de penser que l'offre publique d'achat ne valorise pas correctement le titre.
Le Conseil de Surveillance de Rothschild & Co émettra son avis motivé sur l'offre après obtention du rapport de l'expert indépendant. L'avis motivé et le rapport de l'expert indépendant seront inclus dans le projet de note en réponse qui sera déposé par Rothschild & Co dans un délai de quinze à vingt jours de négociation suivant le dépôt du projet de note d'information, intervenu le 8 juin 2023.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Groupe de conseil financier indépendant créé il y a plus de deux siècles ;
- Revenus de 2,9 Md€, répartis entre le conseil pour 66 %, la banque privée et gestion d’actifs pour 25 % et le capital-investissement et dette privée (11,3 Mds€ d’actifs sous gestion) pour 9 % ;
- Modèle économique fondé sur trois piliers : le conseil : fortes positions à l’international - 6 ème rang mondial par les revenus et 4 ème par le nombre de transactions conclues - avec une approche globale entre fusions - acquisitions, conseil stratégique et restructuration de la dette / la banque privée et la gestion d’actifs (104 Mds€) : essentiellement en Europe / le capital-investissement et la dette privée (18,3 Mds€ d’actifs sous gestion) ;
- Historique de retour aux actionnaires et de croissance des revenus à long terme ;
- Renforcement du concert familial dans le capital, contrôlé à 54,1 % en actions et 68,2 % en droits de vote, David de Rothschild présidant le conseil de surveillance de 15 membres et Alexandre de Rothschild le conseil de gérance ;
- Solidité de la situation financière avec 3,3 Mds€ de capitaux propres, un Tier 1 élevé de 20,3% et des actifs liquides à 51 % du total des actifs.
Enjeux
- Stratégie spécifique pour chaque activité : conseil : renforcer la position de leader en Europe, accroître les parts de marché aux Etats-Unis, accélérer la croissance dans le reste du monde et dégager plus de synergies entre les activités (10 à 20 % des entrées de capitaux en gestion d’actifs proviennent du conseil et du capital investissement) / gestion d’actifs : accélérer la croissance dans les 3 pays cœur de métier (France, Suisse et Royaume-Uni), réduire les coûts et porter la marge autour de 80 %, dégager plus de synergies n poursuivre l’intégration de l’ex-Martin Maurel / capital investissement : accroitre les revenus récurrents, renforcer le positionnement de spécialiste des midcaps en Europe et Etats-Unis ;
- Stratégie d’innovation centrée sur la sécurité des systèmes d’information ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone d’ici 2030 : 70 % de réduction des émissions de CO2 vs 2018 via le transfert vers les techniques d’élimination du carbone et 91 d’électricité tirée de sources renouvelables / partenariats dans la biodiversité et la reforestation / élargissement de l’offre de fonds « verts » ;
- Intégration des acquisitions- le britannique Livingstone, spécialisé dans le conseil aux entreprises de taille moyenne, la banque suisse Pâris bertrand, la fintech française Scalens - et des implantations – en gestion privée en Espagne.
Défis
- Suivi de la valeur nette comptable par action, en hausse à fin juin à 45,19 € ;
- Forte disparité entre les marges, celle du capital-investissement étant très supérieure;
- Impact de l’inflation : maintien de conditions de marchés plus difficiles ;
- Après une hausse de 2 % des revenus et un recul de 28 % du résultat net au 1 er semestre, anticipations 2022 : conseil financier : poursuite des niveaux d’activité du 1 er semestre mais ralentissement du pipeline / banque privée et gestion d’actifs : prudence pour le reste de l’année mais revenus soutenus par les acquisitions récentes en France et en Suisse et par la hausse des taux / merchant banking : poursuite de la croissance des revenus récurrents et de la création de valeur ;
- Programme de rachat d’actions et acomptes sur le dividende de 3,79 € au titre de 2021.
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