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Revenu des agriculteurs: les éleveurs dénoncent les "ambiguïtés" du gouvernement
information fournie par Boursorama avec AFP 24/01/2024 à 08:30

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à Paris le 8 janvier 2024. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à Paris le 8 janvier 2024. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Les éleveurs de vaches laitières et à viande ont reproché mardi au gouvernement, et singulièrement à Bruno Le Maire, d'avoir poussé pour baisser le coût de l'alimentation des Français au détriment les revenus des agriculteurs, malgré des lois devant les protéger face aux industriels et supermarchés.

La colère qui s'exprime ces derniers jours sur les barrages routiers est "malheureusement assez logique", a estimé Patrick Bénézit, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, lors d'une conférence de presse.

Alors que les éleveurs de vaches à viande figurent parmi les plus faibles revenus agricoles, il juge que le gouvernement manque d'allant à faire appliquer les lois dites Egalim, qui devaient éviter que les agriculteurs ne soient payés en deçà de leurs coûts de production.

Il considère même que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire "encourage les distributeurs à contourner" ces lois dans l'espoir de faire baisser les prix dans les rayons.

"Parce que le discours que nous avons depuis plusieurs mois de la part de Bercy, c'est un discours qui vise à autoriser la grande distribution à faire une pression maximale sur les fournisseurs et donc à autoriser les fournisseurs à faire une pression maximale sur les producteurs", selon cet éleveur du Cantal, aussi deuxième vice-président de la FNSEA.

Les agriculteurs craignent une nouvelle fois de faire les frais des négociations commerciales qui se jouent actuellement entre les enseignes de supermarchés et leurs fournisseurs de l'industrie. Tirer les tarifs vers le bas, font-ils valoir, c'est prendre le risque de dégrader, en bout de chaîne, le revenu des agriculteurs.

"Double discours"

Plus tôt dans la journée, lors d'un rendez-vous organisé par l'Association des journalistes économiques et financiers, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau avait aussi évoqué un "double discours au niveau de l'État".

"On ne peut pas avoir un ministre de l'Économie qui nous dit +Il n'y aura pas de pression sur les matières premières agricoles+ et qui explique toute la journée qu'il faut juguler l'inflation alimentaire", a-t-il estimé.

En fin de journée, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), autre association spécialisée de la FNSEA, s'est aussi montrée cinglante à l'égard de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture de 2009 à 2012.

"Certains disent que les politiques n'ont plus de pouvoir. Moi, je trouve que le ministre de l'Economie a plutôt réussi son coup puisque les distributeurs et certains industriels ont répondu présents" pour baisser le prix du lait, a ironisé le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil.

Il regrette que la brique de lait soit passée en quelques mois d'un euro à moins de 85 centimes, alors que les charges des éleveurs restent élevées.

Pour la FNPL, la colère des éleveurs est nourrie par les montants trop bas auxquels les grands industriels Lactalis et Savencia achètent le lait.

"Il y aura beaucoup moins de manifestations" si le cadre Egalim est respecté, a-t-il affirmé.

"Quand un industriel s'est engagé auprès d'un producteur, il doit rigoureusement respecter les termes du contrat", a réagi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire mardi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, assurant que les contrôles seraient "doublés" sur les transformateurs industriels pour passer à "240 en 2024".

Quant aux supermarchés, le ministre de l'Économie a rappelé qu'ils ne peuvent plus faire de la matière première agricole la variable d'ajustement des négociations avec leurs fournisseurs industriels depuis la loi Egalim. "Toute la loi Egalim doit être intégralement et rigoureusement respectée", a-t-il dit.

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