Nouveaux profits records pour Inditex (Zara), en pleine euphorie boursière

information fournie par Boursorama avec AFP •13/03/2024 à 13:31

Le directeur général d'Inditex, Garcia Maceiras, à Arteixo, en Espagne, le 15 mars 2023. ( AFP / MIGUEL RIOPA )

Le géant espagnol du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de Zara, a promis mercredi un dividende record pour ses actionnaires après avoir engrangé en 2023 les résultats les plus élevés de son histoire, dans un contexte mondial pourtant compliqué.

Le leader mondial de la mode bon marché, en pleine euphorie boursière depuis un an, a dégagé 5,38 milliards d'euros de profits sur l'ensemble de son exercice décalé, qui s'est achevé le 31 janvier. C'est 30% de plus que les 4,13 milliards de 2022, précédente année record.

Ce résultat, atteint à la faveur d'un quatrième trimestre solide (1,28 milliard de bénéfice net), est conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 5,36 milliards d'euros de profits.

Inditex a su "profiter des opportunités" existantes "pour continuer de croître de façon rentable sur l'ensemble des marchés" où il opère, s'est félicité lors d'une conférence de presse Oscar García Maceiras, directeur général de l'enseigne basée en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne.

Le groupe présidé par Marta Ortega, fille du fondateur multimilliardaire d'Inditex Amancio Ortega, explique cette forte croissance par le dynamisme de ses ventes, qui ont atteint 35,95 milliards d'euros (+10% sur un an), portées notamment par les achats sur Internet (+16%, à 9,06 milliards d'euros).

Au vu de ces résultats, le géant espagnol - propriétaire de sept marques, dont Zara, Pull&Bear et Massimo Dutti - prévoit de verser un dividende de 1,54 euro par action à ses actionnaires au titre de l'année 2023. Ce chiffre, en hausse de 28% par rapport à l'an dernier, est le plus élevé de l'histoire du groupe.

Il se dit, par ailleurs, optimiste pour l'année 2024, ses ventes ayant continué à progresser au cours des dernières semaines (+11% sur un an pour la période allant du 1er février au 11 mars), "malgré un environnement très complexe", selon M. García Maceiras.

- Concurrence exacerbée -

Les résultats d'Inditex tranchent avec les difficultés rencontrées par nombre d'enseignes de prêt-à-porter, qui ont dû mettre la clé sous la porte ou procéder à des licenciements ces derniers mois, notamment en France (Kookaï, Naf Naf, Camaïeu, Burton of London...).

Le secteur textile est, en effet, confronté depuis plusieurs années à la concurrence exacerbée de marques ultra low-cost en plein essor, comme la chinoise Shein ou l'irlandaise Primark, qui déstabilisent les enseignes traditionnelles de vêtements bon marché.

Il est, en outre, fragilisé par les tensions géopolitiques - notamment en mer Rouge, où les attaques des rebelles houthis contre les navires marchands perturbent le transport mondial - et par la persistance d'une inflation élevée, qui pèse sur le pouvoir d'achat des ménages.

Mais ce contexte défavorable n'a que peu affecté Inditex, engagé dans un processus de montée en gamme: l'enseigne espagnole, qui a compensé l'augmentation des coûts par des hausses de prix, a ainsi enchaîné les résultats record et les bonnes performances boursières au cours des derniers trimestres.

Le titre Inditex, qui s'affichait en hausse de 6% à la Bourse de Madrid mercredi à 12H00 GMT, a ainsi gagné 50% depuis un an pour atteindre 43,60 euros. De quoi faire oublier la période de chahut qui avait suivi l'arrivée de Marta Ortega à la tête de l'entreprise début 2022.

Pour sa part, la capitalisation du géant galicien dépasse les 135 milliards d'euros. Un niveau inédit qui conforte sa place de numéro un mondial du secteur devant le japonais Fast Retailing (Uniqlo), le chinois Shein et le suédois H&M, en difficulté depuis la publication de ses résultats 2023, jugés décevants.

"La domination qu'Inditex exerce sur le marché de la mode est plus évidente que jamais", a ainsi souligné à l'automne Bank of America, en estimant dans une note que le groupe galicien était entré dans "un cycle vertueux" lui permettant de "gagner d'importantes parts de marché".

Un avis partagé par Bankinter, qui a salué mercredi le plan d'investissement de 1,8 milliard d'euros destiné à renforcer les capacités logistiques du groupe espagnol d'ici à 2025. Ce plan "renforce le potentiel de croissance" de l'enseigne textile, qui devrait maintenir des "marges" financières "record", estime la banque.