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Modèle social et rémunération du PDG au menu de l'assemblée générale de Carrefour
information fournie par Boursorama avec AFP 22/05/2024 à 09:09

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

Carrefour réunit ses actionnaires vendredi matin en proche banlieue parisienne, espérant endiguer leur grogne croissante concernant la rémunération du PDG Alexandre Bompard, alors que le début d'année 2024 a été marqué par les critiques des syndicats sur le modèle social du distributeur.

Une rémunération validée, mais avec un score très inhabituellement bas: fin mai l'an dernier, seuls 56,75% des actionnaires de Carrefour avaient avalisé la rémunération proposée pour 2023 d'Alexandre Bompard.

PDG de Carrefour depuis 2017, il touchera, dans la continuité des années précédentes et si l'assemblée générale donne son feu vert vendredi, au moins 4,5 millions d'euros pour 2023, à quoi s'ajouteront ultérieurement des actions sous critère de performance et valorisées au maximum 5,3 millions d'euros.

La rémunération du dirigeant pour 2024, soumise au vote en mai, prévoit quant à elle une part fixe inchangée (1,6 million d'euros) et une part variable, sous critères de performance, pouvant aller jusqu'à 190% de cette part fixe (3,04 millions d'euros). Un plan long terme en actions est également prévu, à hauteur "55% de la rémunération globale maximum".

Mais Carrefour indique dans sa communication financière avoir pris en compte la grogne montante des actionnaires. Leur vote en 2023, note le groupe, a "fait apparaître une attente d'évolution et un besoin supplémentaire d'explication".

A la suite d'échanges, "une structure de rémunération qui réponde aux principales préoccupations des actionnaires" sera proposée à l'AG de mai, indique le groupe.

Selon un bon connaisseur du dossier, le distributeur a notamment amendé plusieurs points déterminant le montant variable versé à son dirigeant. "Alors qu'une surperformance d'un critère pouvait compenser une sous-performance d'un autre critère, cet effet de compensation sera supprimé" à compter de 2024, observe cette source sous couvert d'anonymat.

- Actions en justice -

Les actionnaires seront-ils convaincus? Cela ne change en tout cas pas grand chose pour certaines associations, comme Oxfam, qui a récemment épinglé Carrefour.

"Alexandre Bompard gagne en seulement 9 heures l'équivalent du salaire moyen annuel des salariés de Carrefour", résumait fin avril Léa Guérin, chargée de plaidoyer sur les questions de régulation des multinationales.

Carrefour avait répondu à l'ONG que les calculs d'Oxfam ne correspondent "pas à une quelconque réalité", puisqu'ils rapportent la rémunération de M. Bompard à celle des 334.000 salariés à travers le monde - dont une majorité au Brésil -, malgré des "écarts de pouvoir d'achat" entre pays.

Les organisations syndicales du distributeur sont elles aussi vent debout contre cette rémunération du patron, en regard surtout de la politique sociale, entre réduction d'effectifs, politique d'économies de coûts et passage de nombreux magasins en location-gérance.

Une telle "externalisation", dixit la CFDT, lui permet de préserver sa part de marché commerciale tout en se libérant d'un certain nombre de dépenses, à commencer par les salaires, laissés à la charge du franchisé ou du locataire-gérant. La branche services de la CFDT l'a assigné début mars devant le tribunal d'Evry.

Le distributeur est aussi assigné devant le tribunal de Rennes par une "association des franchisés de Carrefour" qui se plaint d'un "déséquilibre significatif" dans la relation franchisé/franchiseur.

Carrefour insiste de son côté sur "l'attractivité" de sa franchise et le faible nombre de cas de désaccords. Il entend poursuivre en 2024 "la transformation de son modèle".

Vendredi, les actionnaires du distributeur seront en outre amenés à se prononcer sur l'entrée au conseil d'administration de Marguerite Bérard, inspectrice des finances et énarque issue de la promotion Senghor comme Emmanuel Macron. Elle était depuis 2019 et jusqu'à la mi-mars à la tête des activités de détail en France de BNP Paribas.

Ils devront aussi entériner l'arrivée comme administrateur d'Eduardo Rossi, en remplacement du milliardaire brésilien Abilio Diniz, décédé mi-février.

Eduardo Rossi est président de Peninsula, holding familiale du milliardaire, qui a assuré Carrefour de son "engagement à long terme" et est même devenu depuis son premier actionnaire. La famille Moulin-Houzé, propriétaire des Galeries Lafayette, a en effet cédé fin mars pour 365 millions d'euros d'actions Carrefour, tout en réaffirmant son "soutien à l'entreprise".

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