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Macron assure que les contestations ne le feront pas dévier
information fournie par Reuters 23/03/2018 à 16:51

    * Darmanin constate un "fléchissement" de la mobilisation
des
fonctionnaires
    * Martinez (CGT) veut accélérer le mouvement
    * Force ouvrière pas au courant de la proposition de la CGT

 (Actualisé avec Macron, Darmanin)
    BRUXELLES/PARIS, 23 mars (Reuters) - Emmanuel Macron a
affiché vendredi sa détermination à tenir le cap des réformes au
lendemain de la mobilisation des cheminots et des
fonctionnaires, malgré la proposition de la CGT d'une nouvelle
journée de grèves et de manifestations le 19 avril. 
    "Ces contestations ne sont pas de nature à conduire le
gouvernement à revenir sur les engagements qui ont été pris
durant la campagne et sur ce qui a d’ores et déjà commencé à
être mis en oeuvre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de
presse à Bruxelles au côté d'Angela Merkel.
    Prié de dire quel serait l'impact des mouvements sociaux sur
sa capacité à réformer l'Europe, le président français a déclaré
après un Conseil européen : "l'impact n'existe pas".
    "Parce que c’est normal qu’un pays qui conduit des réformes
ait à faire face à des mouvements sociaux, à des protestations
ou à des débats parlementaires selon la tradition du pays. C’est
normal", a ajouté le président français.
    Les syndicats ont lancé jeudi un premier défi de grande
ampleur à Emmanuel Macron avec des défilés de fonctionnaires
dans toute la France et de cheminots à Paris. 
    La CGT et Force ouvrière (FO) ont annoncé une participation
de 500.000 personnes, alors que le ministère de l'Intérieur et
la préfecture de Paris ont calculé un total de 323.000
manifestants.  
    
    "FLÉCHISSEMENT"
    La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a déclaré
vendredi que le gouvernement ne fléchirait pas sur la réforme du
rail, notamment la fin du recrutement au statut de cheminot.
    "L'ouverture à la concurrence va venir et il faut que la
SNCF s’y prépare", a-t-elle dit sur LCI, ajoutant que certains
syndicats voulait faire "un amalgame entre tous les sujets".
    Evoquant un "léger fléchissement" de la participation des
fonctionnaires par rapport à leur précédente mobilisation, le 10
octobre dernier, le ministre de l'Action et des Comptes publics
Gérald Darmanin a lui aussi réaffirmé la position de l'exécutif.
    Face à des fonctionnaires inquiets des réformes à venir et
désireux de défendre leur pouvoir d'achat, il a confirmé le gel
du point d'indice et défendu la volonté de l'exécutif de
procéder à des hausses de rémunération différenciées. 
    "Il y a des agents dans la fonction publique qui sont payés
correctement et d'autres qui sont effectivement mal payés",
a-t-il dit sur Europe 1 en évoquant un "rattrapage" pour les
infirmières ou les agents de catégorie C (la plus basse).
    Pour le gouvernement, il n'y a pas pour l'instant de
"convergence de luttes", le but poursuivi par la CGT pour faire
plier le gouvernement en agrégeant les mécontentements.
    Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez a ainsi proposé
jeudi une nouvelle journée nationale de mobilisation
interprofessionnelle le 19 avril prochain, ce qui coïncide avec
une journée de grève des syndicats de la SNCF.   
    "Nous avons besoin d'élargir la lutte. Le mouvement est
divers et nous avons besoin de dire au gouvernement 'soit vous
écoutez, soit on poursuit la lutte'", a-t-il dit sur Sud Radio.
    
    BISBILLES SYNDICALES
    Pourtant, l'union syndicale n'est pas acquise.
    Interrogé sur franceinfo sur cette proposition de nouvelle
mobilisation, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a
répondu qu'il l'apprenait à l'antenne. 
    "Pour décider d'une journée, il faut qu'on en discute avant.
Ce n'est pas une organisation qui décide pour tout le monde.",
a-t-il souligné.
    La veille, le secrétaire général de la CFDT avait dit que
l'opposition systématique était stérile.
    "La convergence des luttes, ce n'est pas la tasse de thé de
la CFDT, pour une raison simple, c'est que la convergence des
luttes, elle ne permet jamais d'avoir des résultats concrets", a
déclaré Laurent Berger jeudi sur RTL.
    Sur le plan politique, la manifestation a été l'occasion
pour les partis de gauche de montrer leur soutien aux Français
hostiles aux réformes. Malgré leurs divisions passées, la
plupart des organisations de gauche, hors PS, avaient signé
lundi un appel à soutenir la journée d'action. 
    Jeudi à Paris, des acclamations ont accueilli Jean-Luc
Mélenchon, qui a beaucoup parlé aux caméras, devant lesquelles
il a même fait exploser à coup de masse une bombe de chantier. 
    Des huées ont en revanche accompagné l'arrivée du futur
premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a dit
comprendre l'hostilité de Français déçus par la politique menée
lors du quinquennat de François Hollande. 
    Dans la bouche du gouvernement, on ciblait vendredi le
cavalier seul du leader de La France insoumise, qui se présente
régulièrement comme l'opposant numéro un au pouvoir, même s'il a
reconnu avoir échoué à mobiliser la rue contre la réforme du
Code du travail à l'automne dernier. 
    Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a
dénoncé "la récupération politique insensée" de Jean-Luc
Mélenchon, accusé de "profiter de ces manifestations pour se
refaire une santé politique". 
    Pour Gérald Darmanin, "Mélenchon fait un peu le coucou et
essaie d'incarner quelque chose qu'il n'a manifestement pas
suscité".  

 (Arthur Connan et Elizabeth Pineau, avec Jean-Baptiste Vey à
Bruxelles, édité par Yves Clarisse.)
 

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