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Les fonds actions émergentes poursuivent leur retraite de Russie
information fournie par Newsmanagers 29/08/2022 à 10:45

(NEWSManagers.com) - Plus de six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la liste des fonds actifs et indiciels cotés (ETF) exposés à la Russie s’est considérablement réduite. D’après les données du fournisseur américain de recherche sur les fonds Copley Fund Research, quelque 145 fonds investis activement en actions émergentes sur un total de 253 suivis sont parvenus à se délester de leur exposition russe entre fin 2021 et fin juin 2022. Ces débouclages se sont faits essentiellement dans la foulée du début du conflit russe en Ukraine, avant la fermeture totale de la Bourse de Moscou. Elle a rouvert depuis, mais interdit le trading aux investisseurs étrangers.

En termes absolus, le cumul des expositions à la Russie coupées par ces 145 fonds sur la période s’élève à 9,4 milliards de dollars (9,1 milliards d’euros). Les fonds actions émergentes dont la gestion est basée sur un style croissance ou croissance intensive ont représenté 83% des sorties de la Russie (7,8 milliards de dollars en termes absolus) sur le premier semestre 2022.

Selon Copley Fund Research, un fonds de Pictet Asset Management, « Pictet Global High Yield Emerging Equities », a soldé une exposition russe de 10,7% entre fin 2021 et fin juin 2022, suivi par le fonds « Kon Tiki » de Skagen qui s’était déjà débarrassé de son exposition de 9,5% à la Russie fin avril. Le fonds actions émergentes du gestionnaire britannique Baillie Gifford est aussi parvenu à déboucler ses positions russes (9,5%).

Les données fournies par Copley Fund Research montrent que quatre gérants français ont également soldé les positions russes de leurs fonds actions émergentes entre fin 2021 et fin juin 2022. Carmignac a ainsi coupé les positions russes qui représentaient 6,8% de son fonds Emerging Discovery, BNP Paribas AM celles qui représentaient 4,5% de son fonds Emerging Equity. En outre, Comgest a soldé les 3,6%, 3,4% et 3% de positions russes qu’il détenait respectivement dans ses fonds Emerging Markets Plus, GEM Promising Companies et Emerging Markets. Enfin, le fonds Strategic Emerging d’Edmond de Rothschild AM a clôturé son exposition russe qui formait 3,6% de son portefeuille.

Côté dette, la boutique française Hugau Gestion a récemment pu liquider les deux obligations Gazprom qu’elle détenait dans son fonds Monéterme et qu’elle avait été forcée de cantonner. Le Danois Jyske Invest a de son côté annoncé, le 11 août, avoir revendu la dette souveraine russe émise en rouble de son fonds obligataire marchés émergents. «Nous ne savons pas qui est l'acheteur mais un marché s'est créé», a déclaré Finn Beck, directeur senior de Jyske Invest au quotidien économique Børsen.

Suspension de longue durée

Plusieurs gérants ont liquidé ou sont en train de liquider leurs fonds actions totalement exposés aux titres russes ou ceux qui l’étaient en grande partie via des fonds actions est-européennes (ou Europe émergente). C’est le cas de Jupiter AM, de Danske Invest et de Nordea IM. Pour son Russia Fund, Nordea espérait dans une communication fin avril pouvoir procéder à un premier paiement aux porteurs de parts au 31 août. BlackRock a de son côté liquidé deux ETF dédiés à la Russie en attendant de pouvoir rembourser ultérieurement ses porteurs de parts.

D’autres gérants ont maintenu et prolongé la suspension de leurs fonds et ETF dédiés aux titres russes ou aux actions est-européennes avec un fort biais russe. La liste inclut notamment Pictet Asset Management, East Capital, Raiffeisen Capital Management, NN Investment Partners ou encore Amundi qui a dû suspendre trois fonds ouverts. Ces fonds resteront suspendus tant que leur valorisation ne peut être évaluée correctement. A l’occasion de la présentation à la presse des résultats du deuxième trimestre d’Amundi, sa directrice générale Valérie Baudson a indiqué que le résidu d’exposition russe de la firme était de moins de 0,01%.

Cantonner ou ne pas cantonner?

L'option d'un cantonnement des actifs russes, autorisé par de nombreux régulateurs (France, Irlande, Royaume-Uni, Luxembourg...) est envisagée par certaines sociétés. L'Autrichienne Erste AM a indiqué à Reuters y penser pour son fonds Europe émergente.

Début août, une initiative du gestionnaire américain Pimco suggérait qu'il n'écartait pas l'idée de cantonner l'exposition à la dette souveraine russe de ses ETF obligataires via un mécanisme de side-pocket. Dans un avis aux actionnaires, Pimco a proposé d'amender les règles de ses fonds Ucits de manière à pouvoir utiliser le mécanisme de cantonnement si le besoin s'en faisait sentir et protéger ses investisseurs d'éventuelles difficultés de liquidité.

Cependant, interrogé par le média ETF Stream, Pimco a expliqué que sa proposition d'amender les règles de ses fonds Ucits visait à refléter la politique révisée de la Banque centrale d'Irlande permettant la création de side-pockets. Le gestionnaire a assuré qu'il n'avait pas, pour le moment, l'intention de cantonner des actifs de ses fonds, dont ses ETF. Trois d'entre eux sont exposés à la dette russe. A savoir, l'ETF Pimco Emerging Markets Advantage Local Bond Index Ucits à hauteur de 5,6% ainsi que les ETF Pimco Euro Low Duration Corporate Bond Ucits et Pimco Euro Short Maturity Ucits à hauteur de 0,43% et 0,09% respectivement.

Rares sont les société de gestion qui ont utilisé en pratique l’option de cantonnement à travers les side pockets. Schroders a été la première au Royaume-Uni. Elle a cantonné les actifs russes de son fonds actions Europe émergente, et l’a rouvert en juillet avec des encours d'environ 200 millions d'euros. C’est moitié moins qu'avant l'invasion de l’Ukraine, d’après les données de Morningstar.

Perspectives baissières

L’Américain Van Eck a, lui, dû suspendre la cotation de deux ETF actions russes en mars dont l’un était le plus gros ETF russe du marché avant le conflit. Leur suspension se poursuit. Le gestionnaire passif a publié, courant juillet, une mise à jour sur la situation du trading des titres russes sur son site internet. « La liquidité des titres russes reste extrêmement limitée et les investisseurs étrangers continuent d’être empêchés de faire du trading sur le marché russe local. La Bourse de Moscou n’a fait aucune annonce concernant de futurs plans sur une réouverture du trading pour les investisseurs non-russes », résume Van Eck.

Enfin, les fonds Europe Emerging Equity et Russia Equity de BNP Paribas AM, gérés par sa filiale de gestion nordique Alfred Berg, restent eux aussi dans l’attente d’une réouverture du trading du marché russe aux étrangers. Dans un commentaire émis en juillet, la firme précisait que le marché des actions russes n’était baissier que de 13% en euros sur la première moitié de 2022, mais cette diminution était de 41% en roubles sur la période.

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