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Le pétrolier ExxonMobil se déleste d'une partie de ses sites en France et supprime 677 emplois
information fournie par AFP 11/04/2024 à 15:41

Le site ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine en Seine-Maritime le 12 octobre 2022 ( AFP / LOU BENOIST )

Le site ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine en Seine-Maritime le 12 octobre 2022 ( AFP / LOU BENOIST )

Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé jeudi une réduction de ses activités à Port-Jérôme (Normandie), qui "devrait entraîner la suppression de 677 emplois", ainsi qu'un projet de vente, via sa filiale Esso France, de la raffinerie de Fos-sur-Mer et de dépôts de carburants dans le sud de la France à un consortium suisse.

Plusieurs unités de pétrochimie, pas "économiquement viables", dont un vapocraqueur, seront arrêtées sur le site de Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre (Seine-Maritime), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Dans un e-mail envoyé jeudi à ses salariés, ExxonMobil a promis "de trouver une solution pour tous ceux qui seraient concernés" par ces "départs, volontaires ou non."

"C’est une terrible annonce pour les salariés et leurs familles", a réagi jeudi le ministre de l'Industrie, Roland Lescure. "Le groupe a une obligation absolue de proposer des perspectives de reclassement pour les salariés et de valorisation pour le site."

La préfecture de Seine-Maritime a également déploré une annonce qui "vient frapper très lourdement l’emploi et l’économie du territoire", promettant que l’Etat soutiendra "le moment venu" les initiatives de "de redynamisation économique" de la zone.

Pour expliquer les difficultés de son site de pétrochimie, ExxonMobil a pointé du doigt "la configuration du vapocraqueur" et "sa taille comparée aux grandes unités nouvellement construites", mais aussi des facteurs conjoncturels comme "les coûts opératoires et énergétiques plus élevés en Europe" qui "le rendent non compétitif".

"La chimie a effectivement connu une perte de 300 millions en 2023 mais le profit du pétrole c'est 1 milliard sur la même période", a réagi jeudi Pierre-Antoine Auger, élu (FO) du CSE sur le site de Port-Jérôme. "Nous ressentons de la tristesse et de l'énervement, nous ne savons pas encore de quelle façon nous allons réagir", selon lui.

La raffinerie de Port-Jérôme continuera ses activités, a précisé le groupe.

Filiale d'ExxonMobil, Esso France a par ailleurs annoncé jeudi son projet de cession à la société Rhône Energies de sa raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ainsi que celle des dépôts Esso de Toulouse et Villette-de-Vienne (Isère).

Le candidat à la reprise, Rhône Energies, un consortium suisse composé du géant du négoce Trafigura et de l'opérateur américain de raffinerie Entara, s'est engagé à "maintenir l'emploi des 310 salariés du site", a expliqué à l'AFP Dereck Becht, directeur des opérations d'Entara.

Les raffineries de Port-Jérôme et de Fos-sur-Mer ont des capacités de raffinage de respectivement 12 et 7 millions de tonnes.

Elles font partie des huit raffineries conventionnelles en France (sept en métropole et une en Martinique), selon le ministère de la Transition écologique.

Le secteur emploie entre 5.000 et 10.000 emplois directs, selon l'Ufip, le syndicat des entreprises pétrolières.

- Coûts de l'énergie -

Cette réorganisation des activités d'ExxonMobil en France s'inscrit dans un contexte de difficultés pour les employés des plateformes pétrolières françaises.

Sont notamment en cause des coûts de l'énergie trop importants, car le raffinage doit acheter son énergie pour fonctionner, en particulier du gaz et de l'électricité. Or "le gaz naturel en France coûte de façon stabilisée à peu près deux fois plus cher qu'il ne coûtait avant Covid. Et avant Covid, il coûtait déjà beaucoup plus cher que ce qu'il ne coûte en Amérique du Nord", selon le président de l'Ufip, Olivier Gantois.

Autre caillou dans la chaussure, le recul de la demande de produits pétroliers, avec un chauffage au fioul en perte de vitesse et l'électrification progressive du parc automobile.

Mais "nous croyons que la raffinerie de Fos-sur-mer est une raffinerie compétitive", a indiqué Dereck Becht. "Elle est promise à une longue durée de vie, et nous prévoyons de continuer à investir dans la réduction de la consommation d'énergie" et dans la "réduction de l'intensité carbone", selon lui.

"En 2050, en France, il y aura peut-être encore une, voire plusieurs raffineries qui traiteront du pétrole", estime Olivier Gantois. "Mais il y en aura d'autres qui n'en traiteront plus, et il est probable que celles qui traitent encore du pétrole traiteront à ce moment-là un mélange de pétrole et de biomasse".

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14 commentaires

  • 22 avril 16:38

    En France nous avons des antitouts, des verts , des Canfins , Bruxelles ....et la CGT .... Un cock tail explosif .. on est cuits


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