Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Le Hezbollah et ses alliés remportent les législatives au Liban
information fournie par Reuters 07/05/2018 à 17:36

    * Des personnalités de l'époque de la domination syrienne
font
leur retour au Parlement
    * Le Premier ministre sortant devrait être reconduit à la
tête du
gouvernement malgré des pertes
    * "Victoire politique et morale de la résistance", dit
Nasrallah
    * Participation en nette baisse par rapport à 2009

 (Précisions, Nasrallah, Hariri)
    par Tom Perry, Laila Bassam et Ellen Francis
    BEYROUTH, 7 mai (Reuters) - Le Hezbollah chiite et ses
alliés ont remporté un peu plus de la moitié des sièges au
Parlement libanais lors des élections législatives de dimanche,
selon les résultats préliminaires annoncés par les politiques et
la presse.
    Considéré comme un groupe terroriste par les Etats-Unis, le
Hezbollah est sorti renforcé de sa participation à la guerre en
Syrie, où il soutient le président Bachar al Assad. Sa
prépondérance au Liban vient confirmer l'influence de Téhéran
dans la zone Syrie-Irak-Liban.
    Dans une allocution télévisée, le chef du Hezbollah, le
cheikh Sayyed Hassan Nasrallah, a salué "une victoire politique
et morale de la résistance".
    Le décompte non officiel de ces premières élections
législatives depuis neuf ans fait en parallèle ressortir de
lourdes pertes pour le Premier ministre Saad Hariri, soutenu par
l'Occident.
    Le Courant du Futur, le mouvement de Hariri, a remporté 21
sièges, contre 33 lors du précédent scrutin tenu en 2009.
    Malgré ce recul, Saad Hariri apparaît le mieux placé pour
constituer le prochain gouvernement, son parti formant le plus
important bloc à la Chambre des députés, qui compte 128 sièges.
Le Premier ministre libanais doit être sunnite dans le système
confessionnel de partage du pouvoir en vigueur au Liban. 
    "Je tends la main à tout Libanais pour contribuer à la
stabilité politique et à l'amélioration des conditions de vie de
l'ensemble des Libanais", a déclaré Hariri dans une allocution
télévisée. Il a ajouté que ces élections étaient un signe "très
positif" envoyé à la communauté internationale.
    Les grands partis devraient tous faire partie du nouveau
gouvernement, comme c'était le cas dans le gouvernement sortant.
    
    "GIFLE POUR HARIRI"
    Les élections se sont déroulées selon une nouvelle loi
complexe qui a mis du temps à être votée. Les circonscriptions
électorales ont été redéfinies. Et la proportionnelle a remplacé
le système majoritaire. Le ministre de l'Intérieur a déclaré que
les résultats officiels seraient annoncés lundi.
    En une, le journal pro-Hezbollah Al Akhbar qualifie les
élections législatives de "gifle" pour Saad Hariri.
    Une alliance anti-Hezbollah menée par Hariri et soutenue par
l'Arabie saoudite avait remporté la majorité au Parlement lors
des précédentes élections législatives, en 2009, avant de
s'effriter. 
    Le Parlement avait étendu à trois reprises depuis 2009 son
propre mandat, dont la durée originelle était de quatre ans.
    La participation a été de 49,2%, contre 54% il y a neuf ans.
    Le Hezbollah et ses alliés ont obtenu au moins 67 sièges,
selon un calcul de Reuters. Les alliés du Hezbollah comprennent
le mouvement chiite Amal du président du Parlement Nabih Berri
et le Courant patriotique libre (CPL), parti du président
libanais Michel Aoun, un chrétien maronite.     
    Parmi les candidats élus soutenus par le Hezbollah figurent
Djamil al Sayyed, un général chiite à la retraite et ancien chef
des services secrets libanais et un ami du président syrien
Assad. 
    Djamil al Sayyed était l'un des hommes les plus puissants du
Liban au cours des 15 années de domination syrienne qui ont
suivi la guerre civile (1975-1990).
    Au moins cinq autres personnalités qui ont exercé leurs
fonctions au cours de cette période retournent au Parlement pour
la première fois depuis que les forces syriennes se sont
retirées du Liban après l'assassinat de Rafik Hariri, le père de
Saad Hariri, en 2005.
    
    "HEZBOLLAH = LIBAN", DIT UN MINISTRE ISRAÉLIEN
    Faiçal Karamé, le fils du défunt Premier ministre pro-syrien
Omar Karamé, a remporté un siège pour la première fois.
    Mais le Hezbollah a perdu du terrain dans l'un de ses
bastions, la circonscription de Baalbek-Hermel. Deux des 10
sièges ont été remportés par ses adversaires.
    Le parti chrétien des Forces libanaises de Samir Geagea,
anti-Hezbollah, devrait avoir pratiquement doublé le nombre de
ses députés qui passeraient de huit à 15, selon les premières
indications.    
    Un des ministres membres du cabinet de Sécurité israélien a
déclaré lundi que le score du Hezbollah aux élections montrait
que l'Etat libanais se confondait avec le groupe chiite soutenu
par l'Iran et que, de ce fait, Israël ne devra pas faire de
différence entre les deux en cas de guerre.  
    Le vote du Liban devrait être suivi le 12 mai par des
élections en Irak qui devraient également souligner l'influence
de l'Iran.    
    L'Iran a dit lundi respecter le vote exprimé par la
population libanaise aux législatives.
    "Le Liban est un pays indépendant(...). L'Iran respecte le
vote des Libanais(...) Nous sommes disposés à coopérer avec le
gouvernement élu par la majorité", a déclaré le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, cité par la télévision
publique iranienne.
    A Paris, le porte-parole du Quai d'Orsay a déclaré que "La
France félicite le Liban pour la tenue, hier, des élections
législatives. Ces élections marquent une étape importante dans
la vie politique et démocratique du pays."
    Le Liban, qui a accueilli un million de réfugiés qui ont fui
la guerre en Syrie voisine, qui représentent un quart de sa
population, compte beaucoup sur l'aide étrangère.
    Mais les bailleurs de fonds internationaux veulent voir le
Liban entreprendre des réformes économiques sérieuses pour
réduire le niveau d'endettement de l'Etat avant qu'ils ne
donnent les milliards promis lors d'une conférence qui s'est
tenue à Paris en avril.

 (avec Sophie Louet à Paris, Jean Terzian, Danielle Rouquié,
Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.