(AOF) - Boohoo s'effondre de 10,99% à 28,11 pence à la Bourse de Londres. Le groupe britannique spécialisé dans la vente de vêtement en ligne a accusé une perte nette qui s'est creusée de 52 % à 22,3 millions de livres sur la période semestrielle achevée au 31 août. Son chiffre d'affaires a chuté de 17%, à 729,1 millions de livres. L'entreprise anticipe que ses ventes baisseront encore de 12% à 17% sur l'année tandis que ses précédentes prévisions de revenus allaient d'une stagnation à une baisse de 5 %.
La marge d'Ebitda ajustée du premier semestre s'est améliorée, passant de 4 % l'année précédente à 4,3 %.
Au cours de la période, Boohoo a notamment lancé un centre de distribution aux Etats-Unis, et identifié 125 millions de livres d'économies potentielles, pour trancher dans ses coûts.
Le détaillant de mode en ligne avait connu un parcours spectaculaire entre son introduction en bourse en 2014 et 2021, bénéficiant notamment des confinements et du boom des ventes en ligne, mais le vent a tourné et "les performances sont devenues médiocres.
Le directeur général John Lyttle a déclaré : " Notre confiance dans les perspectives à moyen terme du groupe reste inchangée, car nous mettons en œuvre nos priorités clés, qui nous permettent d'envisager clairement une amélioration de la rentabilité et un retour à la croissance."
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Produits d'entretien, hygiène et beauté : comment inverser le rapport de force entre producteurs et distributeurs
La loi Descrozaille, récemment adoptée, plafonne les remises que les distributeurs peuvent pratiquer sur les produits d'entretien, d'hygiène et de beauté. Or les trois quarts de ces produits affichent actuellement des remises supérieures : de 52% en moyenne sur les brosses à dents ou 50 % sur les liquides-vaisselle par exemple. L'objectif de cette loi est clairement de protéger les industriels au motif que ce sont essentiellement les fournisseurs qui financent les promotions, en rognant sur leurs marges, et non les distributeurs. La mesure vise donc à limiter la perte continuelle de valeur du secteur ces dernières années. D'après le cabinet Circana (ex-IRI), le prix des produits d'hygiène et de beauté a baissé de 13,4 % entre 2007 et 2022. Pour les distributeurs, cette loi fait peser un risque sur les 232 millions d'euros de chiffre d'affaires (105 millions d'euros pour l'hygiène-beauté et 125 millions d'euros pour l'entretien). Toutefois cette disposition pourrait aussi favoriser les marques de distributeurs (MDD).
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Les inquiétudes subsistent
D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.
Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.
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