(AOF) - Stellantis s'apprête à finir l’année en tant que plus forte hausse des indices SBF 120 et CAC 40, avec un gain de quelque 60%, distançant nettement son challenger, Saint-Gobain. Le constructeur automobile franco-italo-américain a accumulé les bonnes nouvelles en termes de résultats financiers sur les 12 derniers mois, après une année 2022 elle-même exceptionnelle. Le groupe a enthousiasmé les investisseurs en accentuant sa transition vers l’électrique. Bank of America s’attend ainsi à ce qu’il soit le champion européen de la croissance pour les véhicules électriques avec batterie en 2024.
Au premier semestre, le constructeur automobile a établi de nouveaux records pour son chiffre d'affaires net, son résultat opérationnel courant et son bénéfice net. Le bénéfice net de 10,9 milliards d'euros s'affichait en augmentation de 37% et son résultat opérationnel courant de 14,1 milliards d'euros était en croissance de 11 %, dépassant de 20% les attentes.
Au troisième trimestre, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires net de 45,1 milliards d'euros, en hausse de 7% sur un an, principalement liée à une augmentation des volumes de ventes et à des prix stables, malgré des effets de change défavorables.
A l'occasion de cette publication, Stellantis a réaffirmé ses objectifs 2023 d'une marge opérationnelle courante ajustée d'au moins 10% et d'un flux de trésorerie disponible industriel "positif".
Fin octobre UBS était à l'achat avec un objectif de cours de 20,50 euros, soulignant qu'étant donné le contexte difficile, certains investisseurs qualifieraient probablement les résultats du constructeur "d'aussi bons que possible". En novembre, JPMorgan soulignait que le marché sous-estimait la capacité de Tesla à maintenir ses profits en Amérique du Nord et en Europe à un niveau élevé, mais aussi à augmenter ses bénéfices grâce à la croissance de son troisième moteur consistant en trois régions : Amérique latine, Moyen-Orient et Afrique, ainsi que la Chine.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Sixième groupe automobile mondial -3ème américain avec 11 % de parts de marché et 2ème européen avec 18 %, né en janvier 2021 de la fusion Groupe Peugeot-Fiat Chrysler ;
- Chiffre d’affaires de 179,6 Mds€ réalisé sous 14 marques - Alfa Romeo, Chrysler Citroën, DS, Jeep, Opel, Peugeot…-, essentiellement en Amérique du nord et du sud et en Europe ;
- Modèle d’affaires adaptant le groupe aux nouveaux usages des automobilistes et à l’électrification des véhicules (positions mondiales dans les véhicules électriques) via la transformation digitale, la culture interne de la performance (compétitivité industrielle élevée) et la responsabilité sociale ;
- Capital avec 4 actionnaires principaux : le holding de la famille Agnelli Exor pour 14,4 %, la famille Peugeot pour 7,2 %, le chinois Dongfeng pour 5,6 % et BPI France pour 5,66 %, John Elkann présidant le conseil d’administration de 11 membres et Carlos Tavares étant directeur général ;
- Situation financière saine : 61,3 Mds€ de liquidité industrielle disponible et 61,3 Mds€ de capitaux propres, face à une dette de 34 Mds€.
Enjeux
Plan stratégique « Dare forward 2030 » :
- maintien d’un point d’équilibre à moins de 50 % des facturations et de marges opérationnelles à plus de 2 chiffres,
- doublement des revenus dont un quadruplement dans le haut de gamme, ¼ réalisé hors Europe et Amérique du nord (20 Mds€ en Chine) et 1/3 tirés des ventes en ligne,
- stratégie software de 20 Mds de chiffre d’affaires et environ 40 % de marge brute ;
- Stratégie d’innovation fondée sur 4 piliers :
- électrification : 100% de véhicules électriques (BEV) vendus en Europe et 50% aux États-Unis en 2030
- piles à combustible à hydrogène : hausse de la capacité des batteries à 400 GWh,
- véhicules intelligents : plus de 30 milliards d’euros d’ici 2025 dans le software et l’électrification, avec déploiement à partir de 2024 de 3 plateformes propulsées par intelligence artificielle sur les 4 futures plateformes de véhicules,
- conduite autonome : participation aux projets européens L3 Pilot t Hi_Drive,
- organisée en un écosystème collaboratif, avec plus de 160 projets cofinancés et plus de 1 000 partenaires, des académies dans le digital & data et l’électricité, 8 hubs dédiés et un fonds de capital risque de 300 M€ pour les technologies de pointe ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2038 via une baisse de 50 % en 2030 vs 2021 :
- nouvelle division d’économie circulaire visant 2 Mds€ de chiffre d’affaires en 2030,
- investissements spécialisés -mine de cuivre « durable » Los Azules en Argentine, géothermie pour les sites allemands…,
- Intégration du spécialiste Share now -5 millions de clients dans le monde ;
- Sécurisation de l’écosystème des batteries : 5 giga-entreprises en Europe et Etats-Unis et intégration verticale des matières premières.
Défis
- Confirmation de la reprise des approvisionnements en semi-conducteurs ;
- Retombée du partenariat stratégique avec Archer dans la production de l’aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) ;
- Avancées des activités de financement aux Etats-Unis et en Europe, à forte rentabilité, et poursuite de la forte croissance des ventes mondiales de véhicules électriques, confortées par 9 lancements en 2023 ;
- Après une hausse de 14 % des revenus au 1 er trimestre, confirmation de l’objectif 2022 d’une marge opérationnelle à 2 chiffres et d’un flux d’autofinancement libre positif.
- Dividende 2022 de 1,34 € et rachat d’actions pour 1,5 Md€. .
En savoir plus sur le secteur "Constructeurs automobiles"
Un marché français en forme
Le marché automobile français a enregistré son dixième mois consécutif de croissance en octobre 2023 avec 152383 immatriculations de véhicules particuliers neufs (+22% sur un an). Il a progressé de 16,49 % sur les 10 premiers mois de 2023, avec 1,44 million d'immatriculations, quasiment autant qu'en 2022 (1,52 million) mais bien moins que le niveau de 2019 (2,2 millions). Toutefois les indicateurs prévisionnels ne sont pas bons car les nouvelles commandes se sont repliées de 13 % à fin septembre 2023. Le ralentissement des commandes s'expliquerait par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt, et une gestion plus prudente de leur trésorerie par les entreprises (la moitié du marché). Si Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep) reste le leader du marché français, avec une part de marché supérieure à 28%, le groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) a bénéficié de belles performances en octobre 2023, avec près de 31% de nouvelles immatriculations supplémentaires sur un an. Le groupe français représente 24,6 % du marché des voitures de particuliers.
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