(AOF) - Dans un contexte de marchés immobiliers sous pression, Icade a dévoilé des revenus trimestriels en hausse et confirmé ses objectifs annuels. Cette publication rassurante permet à l’action du groupe immobilier de gagner 3,04% à 25,08 euros et de se classer parmi les plus fortes hausses du SBF 120. "Les revenus de la Foncière sont encore en ce début d’année soutenus par l’effet positif de l’indexation, tandis que le chiffre d’affaires de la Promotion bénéficie de l’activité embarquée en 2023", a expliqué Nicolas Joly, directeur général d’Icade.
Chute des réservations
Les revenus du groupe immobilier ont augmenté de 12,3% à 322 millions d'euros au premier trimestre. Ils ont été soutenus par la croissance de 14,4% du chiffre d'affaires économique de la promotion à 259,3 millions d'euros. Outre un effet de base favorable, ce pôle bénéficie de l'écoulement du backlog résidentiel constitué en 2023.
La passe difficile dans laquelle se trouve le marché immobilier se traduit par une baisse des réservations de 5,8% en volume à 603 lots et de 16,2% en valeur à 171,1 millions d'euros. Si les réservations aux institutionnels ont augmenté de 22,6% à 48,3 millions d'euros, elles chutent de 25,4% en valeur pour les particulier à 122,8 millions d'euros. Dans le même temps, les réservations au niveau du marché ont chuté de 30%. Ces "indicateurs avancés, en particulier sur les logements, annoncent de probables baisses de revenus et de marge", prévient Invest Securities.
Au niveau de ce pôle, Icade prévoit de réduire le stock commercial à travers un ajustement à la baisse des prix de vente et la poursuite des ventes en bloc, dont la dynamique devrait s'accroître sur le reste de l'année.
Foncière : une réalité contrastée
Les revenus locatifs de la Foncière ont pour leur part augmenté de 3,8% à périmètre courant à 93,7 millions d'euros. Le taux d'occupation financier a reculé de 0,1 point sur le trimestre à 87,8% au 31 mars 2024.
A périmètre constant, les revenus locatifs de la Foncière sont en croissance de 1,7%, sous l'effet de l'indexation (+5,1%). "Ce chiffre cache une réalité contrastée", souligne Degroof Petercam. Les bureaux 'well-positioned' ont enregistré une croissance de 5,1% à périmètre constant tandis que les bureaux 'to be repositioned' ont connu une chute de 16,9%. "L'activité de foncière tertiaire a continué à souffrir du positionnement périphérique du portefeuille", explique Invest Securities.
Sur la base de l'activité à fin mars 2024, Icade a confirmé anticiper à fin 2024 un cash flow net courant groupe des activités stratégiques (Foncière tertiaire et Promotion) entre 2,75 et 2,90 euros par action. En complément, la détention résiduelle de titres non consolidés dans les activités de santé devrait, sur la base de la participation actuelle, générer un cash-flow net courant supplémentaire de 0,80 euro par action.
En février, Icade avait dévoilé son plan stratégique "ReShapE", à horizon 2028, qui vise "un juste équilibre entre de nouveaux investissements et une réduction de la dette du groupe."
AOF - EN SAVOIR PLUS
Fiche sectorielle - Services aux entreprises
Une nouvelle entité dans les avantages aux salariés
Pluxee, le pôle spécialisé dans les avantages aux salariés du géant des services Sodexo, va prendre son envol boursier en 2024. Cette activité bénéficie d'un fort dynamisme avec une croissance organique au troisième trimestre (clos fin mai) supérieure aux attentes (+25,5 % contre 17,5 % attendu). La nouvelle entité pourra ainsi mieux rivaliser avec son concurrent Edenred. Depuis sa scission du groupe Accor, en 2010, cette société a vu son activité bondir et presque doubler. Devenue le leader mondial des titres-restaurants, elle a même rejoint récemment l'indice boursier phare de la place de Paris, le CAC 40. Ce succès provient d'acquisitions ciblées, d'un développement international et d'une digitalisation réussie.
En savoir plus sur le secteur Immobilier
Une crise de la demande
Selon les données de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les chiffres du troisième trimestre 2022 continuent à être alarmants. Les mises en vente de logements collectifs neufs ont chuté de 12,4 % sur un an, à 19.006 unités. Sur les neuf premiers mois de 2022, la baisse atteint 10,2 %, à 72.670 unités.
Les réservations dégringolent elles aussi du fait de l'effondrement des ventes en bloc aux bailleurs sociaux et aux investisseurs institutionnels. Avec la hausse des taux d'intérêt, les investisseurs institutionnels renégocient ou stoppent les opérations. Les primo-accédants sont pénalisés par la hausse des taux et le durcissement du dispositif Pinel rebute certains investisseurs privés.
Du fait de la forte hausse des coûts de construction, la FPI estime qu'une opération autorisée sur six n'est finalement pas réalisée pour des raisons économiques.
Face à cela les prix sont toujours en hausse : les prix de vente des logements collectifs neufs ont augmenté de 5,9 % sur la France entière au troisième trimestre 2022. L'Ile-de-France fait exception, avec un fléchissement de 0,9 %.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer