La banque autrichienne Raiffeisen retire des offres d'emploi vantant ses activités en Russie

information fournie par Boursorama avec AFP •16/04/2024 à 17:39

La banque autrichienne Raiffeisenbank (RBI) a promis mardi de retirer des offres d'emploi promouvant ses activités en Russie, à rebours de sa volonté affichée de s'en désengager depuis le lancement de l'offensive russe en Ukraine.

( AFP / ALEXANDER NEMENOV )

Dans une de ces dizaines de petites annonces, révélées par le quotidien britannique Financial Times (FT), la compagnie liste parmi les "objectifs clés une forte expansion de la base de clients et une croissance à deux chiffres des revenus".

Mais interrogé par l'AFP à Vienne, un porte-parole de RBI que expliqué que "les très rares offres d'emploi qui contenaient de vieilles formulations trompeuses sont ou seront remplacées".

En effet, elles "ne reflètent ni les mesures prises ni les projets pour réduire la présence en Russie", a souligné la banque, ajoutant que les volumes de crédit de sa filiale avaient diminué de 56% depuis le début de la guerre.

Le groupe a vu décliner ses bénéfices l'an dernier dans le pays, où il est présent depuis 1996 et emploie plus de 9.000 personnes, selon le rapport financier de 2023.

Cette réduction de voilure "se poursuivra en 2024" alors qu'il cherche à vendre sa filiale.

En attendant, "les postes nécessaires au bon fonctionnement des opérations bancaires continueront d'être pourvus", explique RBI.

Ces dépenses de ressources humaines "ne sont pas liées à une expansion de l'activité", insiste Raiffeisen, plus grande banque occidentale en Russie.

Sous pression, elle avait annoncé en décembre un montage complexe avec l'entreprise autrichienne de construction Strabag impliquant l'oligarque russe Oleg Deripaska, visé par des sanctions occidentales, pour tenter de récupérer des avoirs gelés en Russie.

Cette opération, vue d'un mauvais oeil par le Trésor américain dont une haute responsable est venue à Vienne en mars, devait être initialement bouclée au premier trimestre 2024, mais a pris du retard du fait des réserves de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé en 2022 le maintien des activités de l'établissement autrichien. Et des organisations, comme l'association tchèque Hydra de défense des droits des citoyens, l'accusent de financer le terrorisme avec l'argent des impôts dont la banque s'acquitte en Russie.