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GRAPHIQUE-Pays-Bas-Les enjeux sur les marchés après la victoire surprise de Wilders
information fournie par Reuters 23/11/2023 à 14:12

par Yoruk Bahceli

La victoire surprise aux élections législatives néerlandaises du Parti pour la liberté (PVV) d'extrême-droite de Geert Wilders, hostile à l'Union européenne, ouvre la voie à des mois d'incertitude.

Aucun parti n'ayant obtenu plus de 25% des voix, la formation d'une nouvelle coalition pour succéder à celle de Mark Rutte, l'un des plus anciens dirigeants en Europe, risque de s'éterniser. Il a fallu 299 jours pour former le gouvernement sortant.

La posture anti-européenne du PVV et sa volonté d'imposer un contrôle strict de l'immigration et une hausse des taxes sur les banques, pourraient, selon des analystes, remettre en cause l'image des Pays-Bas, jusqu'ici considérés comme favorables aux entreprises. Les actions des banques néerlandaises ont chuté jeudi.

Le parti de Geert Wilders, rejeté par les autres formations politiques pendant des années, a obtenu avec ces élections une position incontournable en vue d'une coalition, explique Marcel Klok, économiste chez ING, tout en soulignant que des incertitudes demeurent sur les contours d'une éventuelle alliance, "un facteur déterminant pour l'avenir".

Voici quatre interrogations majeures pour les marchés :

1/ DANS QUELLE MESURE WILDERS EST-IL INQUIÉTANT POUR L'UE ?

Les Pays-Bas sous la direction de Mark Rutte ont été un acteur majeur de l'Union européenne et sont un contributeur important au budget de l'UE. En conséquence une victoire d'un parti qui veut un référendum sur la sortie des Pays-Bas de l'UE est un sujet d'inquiétude.

Au cours de la campagne électorale, Geert Wilders a cependant adopté une approche plus pragmatique et il devra collaborer avec des partis pro-européens s'il veut gouverner. L'euro EUR=EBS , qui avance jeudi de 0,15% à 1,0903 dollar, semble faire fi du résultat des législatives aux Pays-Bas.

2/ LA RÉFORME DES FONDS DE PENSION EST-ELLE MENACÉE ?

Les opposants à une réforme cruciale des fonds de pension, entrée en vigueur en juillet, disposent désormais d'une majorité au Parlement. Grâce à cette réforme, le secteur néerlandais des pensions, le plus important de l'Union européenne avec ses 1.500 milliards d'euros, transférera les nouvelles économies ainsi que les économies accumulées vers un système à cotisations définies.

Le parti de Geert Wilders souhaite revenir sur cette réforme, tandis que le Nouveau contrat social, une nouvelle formation qui a terminé en quatrième position aux législatives et qui est essentiel à la formation d'une coalition, souhaite que les bénéficiaires de l'actuel fonds de pension aient le choix de passer ou non au nouveau système.

"S'ils décident de rester dans l'ancien système, cela aura un impact considérable sur les marchés financiers", a déclaré Bas van Zanden, analyste spécialisé sur les pensions chez Rabobank.

Le nouveau système devrait permettre aux fonds de pension de délaisser les actifs sûrs tels que les obligations d'État au profit d'actifs plus risqués, mais comme il faudra du temps pour former un gouvernement, de tels changements sont jugés peu probables, a-t-il ajouté.

3/ QUELS SONT LES ENJEUX POUR LES BANQUES ? Les valeurs bancaires comme ING INGA.AS et ABN Amro ABNd.AS ont perdu jeudi jusqu'à 2% alors qu'une majorité d'élus au Parlement sortant a récemment soutenu un projet de loi prévoyant une hausse des taxes sur les banques.

Ce projet de loi, qui, selon ses détracteurs, nuira à la compétitivité du secteur bancaire, doit encore être approuvé par le Sénat.

Le relèvement des taxes payées par les banques bénéficie d'un large soutien, y compris de la part du parti de Geert Wilders, qui est également favorable à l'imposition des bénéfices exceptionnels réalisés par les banques grâce à la hausse des taux d'intérêt.

Mais au regard de la récente hausse des taxes, cela "ne signifie pas nécessairement qu'il (le parti de Geert Wilders) souhaite de nouvelles mesures (pour les banques)", a déclaré Marcel Klok d'ING.

L'autorité néerlandaise de régulation des marchés doit par ailleurs mener une enquête sur le secteur de l'épargne, où à l'image du reste de l'Europe, la rémunération des dépôts des épargnants a été inférieure à celle des taux de la Banque centrale européenne.

"S'il constate que cela est dû à la concurrence assez faible dans le paysage bancaire des Pays-Bas, un nouveau gouvernement pourrait envisager des mesures pour y remédier", estime Joost Beaumont, responsable d'études dans le secteur bancaire chez ABN Amro.

4/ QUID DES DÉPENSES PUBLIQUES ?

Pourtant présenté comme le leader des pays européens "frugaux", Mark Rutte a mis en oeuvre une des politiques de dépenses les plus expansionnistes de l'histoire récente des Pays-Bas, sous le double choc de la pandémie de COVID-19 et de la crise énergétique qui a suivi la guerre en Ukraine, note ING.

ING s'attend à ce qu'un nouveau gouvernement maintienne des politiques de dépenses similaires, car les engagements pris par les partis devraient conduire en moyenne à un déficit budgétaire structurel d'environ 3% du PIB d'ici 2028, similaire à celui prévu dans le cadre de la politique actuelle.

(Reportage Yoruk Bahceli, version française Claude Chendjou)

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