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GRAPHES-Les marchés sont-ils complaisants avec le risque italien ?
information fournie par Reuters 02/10/2018 à 13:41

    PARIS, 2 octobre (Reuters) - Le défi de Rome à ses
partenaires de la zone euro sur ses finances publiques a
provoqué de nouvelles tensions sur la dette italienne, mais sans
commune mesure avec celles enregistrées en 2011-2013, au plus
fort de la crise des dettes souveraines européennes.
    Certes, l'écart de rendement (spread) entre les emprunts
d'Etat allemands, référence en matière de qualité de crédit en
Europe, et italiens à dix ans s'est creusé, passant lundi
au-dessus du point haut atteint fin mai après la conclusion d'un
accord de gouvernement entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S,
antisystème) et la Ligue (extrême droite), avec un programme de
lutte contre l'immigration et de contestation des règles
budgétaires européennes.
    Le spread italien à dix ans a atteint mardi 300 points de
base mais il avait dépassé les 500 points lors de la crise des
dettes souveraines, montrent des données d'Eikon Refinitiv.
    
    
   Autre différence avec la période 2011-2013: cette tension n'a
pas eu pour l'instant d'effet de contagion marqué sur les dettes
souveraines d'autres pays du sud de l'Europe, qui avaient subi à
l'époque la défiance des investisseurs, comme l'Espagne ou le
Portugal. 
   
 
    
    "Les obligations espagnoles et portugaises, un temps très
sensibles au risque 'périphérique', ont surmonté l’accroissement
du risque italien quasiment sans encombre", relèvent les
analystes de SYZ Asset Management.
    "L’amélioration de la dynamique de croissance et de la
trajectoire de la dette dans ces deux pays, une conséquence des
réformes structurelles mises en oeuvre au plus fort de la crise
de la dette souveraine, mérite d’être prise en compte par les
investisseurs", poursuivent-ils. 
    "Les gouvernements pro-européens dans la péninsule ibérique
s'assurent également du soutien des institutions et des
mécanismes de l’UE en cas de pression sur les marchés, un
soutien que l’Italie ne saurait tenir pour acquis compte tenu de
l’euroscepticisme de son gouvernement actuel", notent-ils aussi.
    L'affichage par le gouvernement italien d'un déficit public
de 2,4% du produit intérieur brut pour les trois prochaines
années n'a pas ému les investisseurs sondés par Sentix sur le
risque d'éclatement de la zone euro et la probabilité de sortie
des différents pays-membres. 
    L'"Euro Break-up Index" de Sentix a même diminué d'un point
en septembre pour revenir de 9,9 à 8,9, bien que l'enquête
auprès des investisseurs ait été réalisée après l'annonce par le
gouvernement italien de son cadrage budgétaire pour les trois
prochaines années. 
    Si l'Italie continue de se voir affectée la plus forte
probabilité d'une sortie de l'euro, celle-ci a aussi diminué le
mois dernier, selon l'indice Sentix. 
    
   
    "La possible dégradation de la note de la dette souveraine
italienne par des agences de notation et le message politique de
sortie envoyé par l'Italie au reste de l'Europe ne menacent pas
sérieusement l'unité de l'Euroland", estime Patrick Hussy,
directeur général de Sentix.
    Le relatif sang-froid des investisseurs face au risque
italien peut s'expliquer par le fait que la procédure budgétaire
n'en est qu'à ses débuts et qu'une éventuelle confrontation avec
la Commission européenne sur le respect du Pacte de stabilité et
de croissance se déroulera sur plusieurs semaines, voire
plusieurs mois.  L8N1WI37H 
    Si les analystes de Natixis estiment qu'il est difficile
d'être positif sur les titres d'Etat italiens, ils s'attendent à
un spread à dix ans aux environs de 300 points de base à la fin
de l'année avec des fluctuations dans une fourchette de 275 à
325 points dans les six prochains mois. 
    "Ce scénario intègre une stabilisation de la note souveraine
de l'Italie à BBB-, la probabilité d'une dégradation en
catégorie spéculative demeurant assez faible", écrivent-ils en
référence à la révision de la note souveraine de l'Italie par
Standard & Poor's et Moody's à la fin du mois. 
    "Si Standard & Poor's et Moody's décident de dégrader
l'Italie et de maintenir une perspective négative sur la dette,
cela pourrait déboucher sur des spreads significativement plus
élevés, potentiellement autour de 400 points de base",
préviennent-ils cependant.
    Matteo Ramenghi, responsable des investissements d'UBS
Wealth Management en Italie, qui souligne de son côté
l'instabilité de la situation politique italienne, s'attend lui
aussi à ce que les actifs financiers italiens restent volatils,
mais sans envisager de scénario catastrophe. 
    "Nous ne sommes pas dans une logique de déchaînement des
spreads", remarque pour sa part Bruno Colmant, directeur de la
recherche macro de Degroof Petercam en soulignant
l'interdépendance entre les pays membres de la zone euro. 
    A ses yeux, "l'euro est plus inaltérable aujourd'hui qu'il y
a dix ans parce que les déséquilibres au sein de la zone euro,
c'est à dire les différentiels de balance des paiements entre
les pays, sont plus importants qu'auparavant et qu'en plus la
banque centrale européenne a monétisé une partie de la dette".
    "Avant la création de l'euro, il fallait des réserves de
changes pour compenser ces différentiels", rappelle-t-il.
"Aujourd'hui les réserves de change n'existent plus et donc ces
créances et ces dettes de balances de paiements sont dans le
système bancaire, elles sont consubstantielles au système
bancaire et c'est pratiquement impossible à détricoter."
    "En plus, la banque centrale européenne a monétisé la dette
souveraine des pays de la zone euro, ce qui veut dire que si un
pays quittait la zone euro, cela pulvériserait toute
l'architecture de la BCE", poursuit-il en référence au programme
d'achats d'actifs de la BCE, qui a permis d'enrayer la crise des
dettes souveraines. 
    
    Voir aussi:
    * COMPTE A REBOURS sur le budget italien  
    
    Sources :
    * Euro Break-up index : Italy's planned new debt without
consequences. Sentix. 2 octobre 2018
    * Italy. Month of scrutiny ahead. UBS. 1er octobre
    * 300BP Target for 10 year BTP-Bund Spread. Natixis. 1er
octobre 2018 
    * Italy, a precarious hard landing. Barclays. 28 septembre
2019 
    * Obligations - La tension sur les taux italiens ne touche
ni l'Espagne, ni le Portugal. 1 mois en 10 images. SYZ Asset
Management. Septembre 2018 
    * Perspectives macroéconomiques. Degroof Petercam.
Présentation. 21 septembre 2018
    * Perspectives économiques, Risque 1. L'Italie. Présentation
Lazard Frères Gestion. 11 septembre 2018 
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Spread Italie Allemagne à 2 ans et 10 ans    https://reut.rs/2Otl5UV
Spread à 10 ans de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal    https://reut.rs/2OqNTgM
Indice Sentix sur le risque d'éclatement de l'euro    https://reut.rs/2P5PwgL
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)
 

Cette analyse a été élaborée par Reuters et diffusée par BOURSORAMA le 02/10/2018 à 13:41:27.

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