(Répétition avec correction du nom d'un intervenant) * La hausse des taux et du dollar pas préjudiciable * Les fondamentaux des pays émergents se sont améliorés * L'Argentine reste attractive, la Turquie plus inquiétante PARIS, 29 mai (Reuters) - Les déboires récents de l'Argentine et de la Turquie d'une part, la perspective d'une poursuite de la remontée des taux américains de l'autre, ne remettent pas en cause des fondamentaux de long terme favorables aux marchés émergents, estiment les gérants spécialisés de Carmignac. La banque centrale turque a dû remonter l'un des ses principaux taux directeurs de 300 points de base la semaine dernière pour tenter de freiner la chute de la livre. En Argentine, le gouvernement a fait appel à l'aide du Fonds monétaire international (FMI) après une chute de plus de 18% en moins d'un mois de la Bourse de Buenos Aires. Ces deux événements ont contribué au repli de l'indice MSCI des marchés émergents .MSCIEF : il accuse désormais une baisse de 2,9% depuis le début de l'année, contre -0,6% seulement pour l'indice MSCI mondial .MIWD00000PUS . Plus largement, certains investisseurs craignent que la remontée en cours des taux américains et la hausse du dollar qui l'accompagne ne détourne les capitaux vers les Etats-Unis au détriment des pays émergents. Un présupposé erroné, estime Xavier Hovasse, gérant responsable des actions émergentes chez Carmignac. "Quand les taux américains remontent, c'est pour deux raisons: la croissance nominale augmente, ce qui est en soi bon pour les marchés émergents, et l'inflation augmente, ce qui est généralement lié à une hausse des prix des matières premières et du pétrole, un mouvement très souvent corrélé à une hausse des marchés émergents", a-t-il expliqué mardi. Depuis 1990, a-t-il précisé, les marchés émergents ont enregistré des performances boursières supérieures à celles des Etats-Unis, de l'Europe et du Japon lors de 11 des 12 phases de hausse des rendements obligataires américains. "Et ce qu'on observe depuis 2016 est parfaitement conforme à ce qu'on a observé depuis 25 ans." "De plus, les pays émergents sont aujourd'hui mieux armés pour faire face à un environnement de hausse du coût du capital", a-t-il assuré, en mettant notamment en avant la situation excédentaire des balances courantes des pays émergents. "Les besoins de crédit des pays émergents sont autofinancés, donc ces marchés sont moins vulnérables à une hausse des taux." SÉLECTIVITÉ SUR L'OBLIGATAIRE Dans l'obligataire, a précisé Joseph Mouawad, gérant du fonds Carmignac Portfolio Emerging Patrimoine, "on a beaucoup d'opportunités avec des taux à dix ans de 7% à 11% dans des pays exportateurs de matières premières alors que l'inflation y est de 4-5%. On a donc des taux réels souvent supérieurs à 5%." "Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'on aime tous les pays exportateurs de matières premières: certains, comme les pays du Golfe, ont gardé leurs monnaies arrimées au dollar et n'ont pas fait assez d'ajustement budgétaire." La société de gestion reste également à l'écart de la Turquie, en raison d'une "trajectoire de détérioration macroéconomique et institutionnelle". A l'inverse, explique Joseph Mouawad, "l'Argentine, malgré ses vulnérabilités, représente aujourd'hui une opportunité, surtout après le 'sell-off' des deux derniers mois". "L'Argentine est à un bon point d'entrée. Nous y étions déjà investis et nous avons renforcé ces investissements au cours des derniers mois." TECHNOS CHINOISES ET E-COMMERCE LATINO-AMÉRICAIN Si les tensions commerciales constituent évidemment un risque non négligeable pour les pays émergents, très tournés vers l'export, il doit aussi être relativisé, a jugé Xavier Hovasse. "Bien sûr, Donald Trump garde en vue les élections de novembre et doit reprendre les formules gagnantes de sa campagne de 2016, donc ceci va peser un peu sur les marchés émergents. Mais tout cela devrait se terminer par des accords plus libres et non plus protectionnistes." "Quand Trump a commencé à parler des relations commerciales, certains se sont dit qu'on allait vers plus de protectionnisme. En fait, c'est le contraire qui est en train de se passer: la politique de Trump est en train de forcer les Chinois à s'ouvrir davantage." Le marché actions chinois reste logiquement l'un des mieux représentés dans les fonds de Carmignac: le pays pèse déjà pour un tiers des indices émergents, et bientôt 43% avec l'inclusion des actions A chinoises par MSCI, a noté Xavier Hovasse. Le géant chinois des services en ligne Tencent 0700.HK (près de 490 milliards de dollars de capitalisation, 8% de l'indice à lui tout seul) représente déjà l'une des plus grosses positions de Carmignac. Mais la société mise aussi, entre autres, sur le groupe latino-américain de commerce en ligne Mercado Libre MELI.BA MELIO.O ou le spécialiste chinois des caméras à reconnaissance faciale HIKVision 002415.SZ . (Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)
GESTION-Malgré les turbulences, Carmignac croit toujours aux émergents
information fournie par Reuters 29/05/2018 à 21:12
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