PARIS, 12 avril (Reuters) - L'environnement est devenu plus complexe sur le marché obligataire en cette première partie d'année avec notamment des signaux d'alerte sur le front du crédit, soulignent les experts du gestionnaire d'actifs Fidelity International. La nervosité, de retour sur les marchés financiers sur fond de regain de volatilité, est particulièrement sensible du côté des obligations d'entreprise, avec des valorisations qui ne laissent qu'une faible marge d'erreur, a expliqué jeudi Steve Bramley, spécialiste obligations internationales chez Fidelity, lors d'une conférence à Paris. "L'endettement a gonflé dans un environnement de taux bas", a-t-il dit avant de constater chez certains investisseurs un "retour vers la qualité", autrement dit les emprunts d'Etat, dont les rendements restent faibles mais montent sur fond de normalisation monétaire. L'ensemble de la dette mondiale, tous secteurs confondus, s'élève à 160 mille milliards de dollars, soit 390% du produit intérieur brut, un chiffre plus élevé qu'avant la crise financière, selon les données fournies par le gestionnaire d'actifs. Ce problème de l'endettement vient s'ajouter à des niveaux de valorisation élevés sur le crédit après des années de performances impressionnantes et à des écarts de rendement de plus en plus faibles par rapport aux obligations souveraines de référence, théoriquement sans risque pour les investisseurs. Autre signal d'alerte pour le cycle du crédit, l'activité des fusions et acquisitions a atteint un pic très proche de celui d'avant la crise de 2007-2008, selon les chiffres de Fidelity. L'univers de la dette d'entreprise offre toujours des opportunités mais nécessite une évaluation soigneuse du risque, notamment sur les classes d'actifs très exposées aux corrections sur les marchés d'actions, à commencer par les obligations classées en catégorie spéculative par les agences de notation ("high yield"), estime Steve Bramley. Dans ce contexte, la société de gestion a fortement augmenté la pondération en obligations souveraines (30,5%) de son principal fonds obligataire, en soulignant leur intérêt dans la stratégie de couverture d'un portefeuille. La dette d'entreprise classée en catégorie investissement ("investment grade") représente encore 36,2% du fonds, même si la pondération a été réduite depuis le début de l'année, et la part du "high yield" (16,7% du fonds) n'a été que faiblement augmentée. Fidelity a par ailleurs nettement abaissé la pondération des obligations indexées sur l'inflation (0,9%) et celle de la dette émergente (9,2%). Voir aussi : ANALYSE-Le marché des obligations d'entreprise en proie au doute (Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)
GESTION-Des signaux d'alerte sur le marché du crédit-Fidelity
information fournie par Reuters 12/04/2018 à 13:11
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