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France-Rebond de la grève des cheminots à la SNCF
information fournie par Reuters 14/05/2018 à 17:35

    * Des taux de grévistes proches du début du mouvement
    * Des "actes de malveillance" dénoncés par la direction
    * Les syndicats opposés à toute idée de privatisation

 (Actualisé avec prévisions de la SNCF pour mardi §4)
    PARIS, 14 mai (Reuters) - La grève intermittente contre la
réforme de la SNCF a connu lundi un net rebond avec des taux de
trafic et de grévistes proches de ceux du début du mouvement, le
3 avril, sans être la "journée sans cheminots" annoncée par des
syndicats.
    La tension s'est exacerbée ces derniers jours avec la
révélation d'un compte rendu de réunion entre des services de la
SNCF et le ministère des Transports, dans lequel des syndicats
voient une preuve de la volonté de la direction et du
gouvernement d'ouvrir la porte à une privatisation d'une partie
au moins de la compagnie nationale. Ce que la direction de la
SNCF et le gouvernement ont démenti.
    Lundi, le trafic a été globalement conforme aux prévisions
de la direction de la SNCF : un TGV sur trois en moyenne, deux
sur cinq pour les lignes internationales, un train Intercités
sur cinq, un Transilien et un TER sur trois.
    La SNCF prévoit un retour progressif à la normale mardi avec
un trafic normal pour les TGV et à l'international, neuf TER sur
dix, quatre Transilien et trains Intercités sur cinq. En
Ile-de-France, la circulation des RER A et B sera normale. Il y
aura trois RER C sur cinq et deux RER D sur trois.
    La SNCF a porté plainte pour une cinquantaine d'exactions -
ruptures de caténaires, blocage ou envahissement de voies - dans
trois régions principalement (Hauts-de-France, Normandie et
Grand Sud), a déclaré à Reuters Mathias Vicherat, le directeur
général adjoint de la compagnie ferroviaire.
    Le trafic a été totalement interrompu en début de matinée
entre Paris et la Normandie après qu'un câble de fixation d'une
caténaire ait été sectionné dans la nuit, dans l'Eure. 
    A Marseille, plus de 10.000 personnes ont été momentanément
bloquées à la gare Saint-Charles après l'envahissement des voies
par des grévistes et la rupture d'un câble d'alimentation,
également qualifié d'"acte de malveillance" par la direction.
    "Des actions de blocage de voies sont organisées par des
groupes de manifestants, y compris externes à la SNCF", a-t-elle
également précisé dans un communiqué.
    
    VOTE DES SALARIÉS
    Ces blocages ont duré environ deux heures, entre 7h00 et
9h00, entraînant des retards supérieurs à une heure pour
plusieurs TGV et la suppression d'un TER.
    A la mi-journée, la SNCF a fait état de 27,58% de grévistes
au niveau national, toutes catégories confondues, au lieu de
14,46% mercredi dernier.
    Concernant les agents indispensables aux fonctionnement des
trains (conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs) et contraints
d'annoncer leurs intentions 48 heures à l'avance, 43% s'étaient
déclarés grévistes pour ce lundi, contre 25,14% pour dimanche. 
    "C'est un taux proche de celui atteint dans les premiers
jours du mouvement", admet-on de source proche de la direction.
    Le taux de grévistes atteignait 74,4% pour les conducteurs,
au lieu de 47,3% dimanche et 53% mercredi, 74,3% pour les
contrôleurs 74,2% au lieu de 38,9% et 45,5%, 36,7% pour les
aiguilleurs au lieu de 13,7% et 20,9%.
    Selon Bruno Poncet, secrétaire fédéral de Sud-Rail interrogé
par LCI, c'est une "réponse" au président de la SNCF Guillaume
Pepy, "qui dit depuis plusieurs semaines que 80% des cheminots
sont d'accord avec la réforme".
    Ce neuvième épisode de grève doit s'achever mardi à 08h00.
Cette grève intermittente est censée continuer au moins jusqu'au
28 juin au rythme de 48 heures par tranche de cinq jours. 
    Les salariés de l'entreprise publique sont invités par les
syndicats de cheminots CGT, Unsa, CFDT et Sud-Rail à se
prononcer par référendum sur la réforme ferroviaire.
    Selon la CGT, cette consultation, que direction et
gouvernement jugent sans légitimité, permettra de montrer que
les cheminots sont majoritairement contre la réforme.
    
    PRIVATISATION ?
    Le spectre d'une privatisation a nourri la mobilisation,
malgré les démentis du gouvernement.
    "La position de la SNCF comme celle du gouvernement est
claire : le choix de la mise en concurrence exclut toute
hypothèse de privatisation", a déclaré la direction dimanche
dans un communiqué. "La SNCF est et restera, à travers ses trois
futures sociétés nationales, l'entreprise de référence
intégralement détenue par l'Etat."
    Sur CNews, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,
a néanmoins appelé lundi le gouvernement à donner "des garanties
extrêmement claires qu'il n'y aura pas de privatisation de la
SNCF" et à inscrire l'incessibilité de la SNCF dans la loi.
    Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Pascal
Pavageau, interrogé par France 2, l'ouverture à la concurrence
et la fin de l'embauche au statut de cheminot permettent
"d'ouvrir grandes la porte et les fenêtres à cette privatisation
à terme".
    La CFDT et l'Unsa ont renoué la semaine dernière le dialogue
avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Mais elle n'a
donné aucun indice sur le nombre et la nature des amendements
qui pourraient être retenus lors des débats au Sénat, à partir
du 23 mai en commission et du 29 mai en séance publique, sur le
projet de loi.  

 (Emmanuel Jarry, avec Elizabeth Pineau à Paris et Jean-François
Rosnoblet à Marseille, édité par Yves Clarisse)
 

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