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France-Première audience du "plus grand palais de justice d'Europe"
information fournie par Reuters 15/04/2018 à 11:18

    * Une tour ultra-moderne de 160 m, 88 salles d'audience
    * Un exemple de partenariat public-privé
    * Cour de cassation et Cour d'appel resteront île de la Cité

    par Emmanuel Jarry
    PARIS, 15 avril (Reuters) - Une page d'histoire se tournera
lundi à 8h30 quand des justiciables franchiront pour la première
fois les portes du nouveau tribunal de Paris, entre boulevard
des Maréchaux et périphérique, pour une première audience
civile.
    Conçu par l'architecte de renommée internationale Renzo
Piano, il domine de sa tour de 160 m et de 38 étages, en béton,
verre et métal, tout un secteur encore en chantier, en bordure
du quartier des Batignolles et d'anciennes fortifications, dans
le nord de la capitale.
    Avec son atrium ruisselant de lumière, ses 40 ascenseurs,
ses jardins suspendus, ses 40 guichets d'accueil, ses 88 salles
d'audience modulaires habillées de bois clair, sonorisées,
dotées de matériel vidéo dernier cri et de tablettes de commande
tactiles, son restaurant de 800 places pour le personnel, "c'est
le plus grand palais de justice d'Europe, l'un des plus modernes
et des plus beaux", ne craint pas de dire le secrétaire général
du tribunal de grande instance (TGI) de Paris.
    Jean-Baptiste Acchiardi y a pris ses quartiers ces derniers
jours pour superviser le déménagement du TGI et veiller aux
dernières mises au point techniques avant le grand jour.
    Il avoue un peu de nostalgie mais se reprend vite : "Il
n'était plus possible de rendre une justice sereine dans
l'ancien palais", explique-t-il.
    L'ancien Palais de justice, écrin de la Sainte-Chapelle
construite au XIIIe siècle par Saint-Louis sur l'île de la Cité,
au coeur de la capitale, a le prestige des sites historiques, un
temps demeure des souverains français et du Parlement de Paris,
ravagé par des incendies et reconstruit à plusieurs reprises,
avant de devenir le siège du tribunal révolutionnaire qui envoya
la reine Marie-Antoinette à la guillotine le 16 octobre 1793.
    Restauré et agrandi tout au long du XIXe siècle et sous la
IIIe République, il ne répondait plus aux normes d'une justice
moderne, avec ses 26 salles d'audience vieillottes et
incommodes, ses 24 kilomètres de couloirs et les 75 cellules
insalubres de sa "souricière" pour les détenus en attente de
comparution.
    
    PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ
    Il a fallu déménager 42 km linéaires de documents, soit
l'équivalent de 1.500 camions ou prés de 100.000 cartons, dont
une partie était encore chargée vendredi alors que les derniers
jugements en correctionnelle étaient rendus dans l'ancien Palais
de justice, ainsi que 2.500 postes informatiques.
    Le nouveau tribunal, conçu pour consommer moitié moins
d'énergie que les tours de bureaux les plus récentes du quartier
d'affaires de la Défense, accueillera une centaine d'audiences
par jour, sensiblement le même nombre que l'actuel palais, mais
dans des conditions incomparablement plus confortables, à la
fois pour les justiciables, les magistrats et les avocats.
    Alors que la Cour de cassation et la Cour d'appel de Paris
resteront pour leur part sur le site de l'île de la Cité, le
nouveau tribunal regroupera sur 120.000 m2, au lieu de 86.000 m2
dans l'ancien palais, les services du TGI, jusqu'ici dispersés
sur une dizaine de sites, le parquet national financier et les
20 tribunaux d'instance d'arrondissement, qui seront fusionnés
en un seul TI pour l'ensemble de la capitale.
    Les premières audiences pénales sont prévues le 23 avril et
le nouveau tribunal doit être pleinement opérationnel le 21 mai.
    Le tribunal de Paris, construit par le groupe Bouygues
 BOUY.PA , est un exemple de partenariat public-privé auquel
l'Etat, à court d'argent, recourt de plus en plus.
    Attenant au nouveau siège de la police judiciaire parisienne
 , il sera loué à Bouygues 50 millions d'euros par
an, auxquels s'ajouteront 35 millions d'euros annuels pour son
entretien, soit un total de 2,4 milliards d'euros sur 27 ans, au
terme desquels il deviendra la propriété de l'Etat.  
    "L'Etat n'est pas bien outillé pour maintenir ses bâtiments.
Ce partenariat nous assure que la souplesse du privé fera
fonctionner le bâtiment, pourra le réparer suffisamment vite",
soutient Jean-Baptiste Acchiardi.

 (édité par Julie Carriat)
 

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