PARIS, 14 mars (Reuters) - Le gouvernement a donné jeudi le coup d'envoi du chantier du Revenu universel d'activité, vaste réforme sociale prévue pour 2020 qui envisage de fusionner le "plus grand nombre possible" d'indemnisations afin de gagner en simplicité. La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos, a présidé le premier comité d'orientation stratégique du Revenu universel d'activité, qui se réunira tous les trimestres pour mesurer la faisabilité juridique et fiscale des différents scénarios de refonte. Confié à Fabrice Lenglart, rapporteur général de la réforme, et Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, ce comité remettra ses travaux au Premier ministre avant la fin de l'année 2019. "Le revenu universel d’activité doit garantir la lisibilité et l’équité de notre système de protection sociale qui, généreux, est devenu aussi trop complexe", écrit Christelle Dubos, dans un communiqué. "Il doit surtout répondre à une exigence incontournable : permettre de lutter efficacement contre la pauvreté en demeurant incitatif à une reprise d’activité par ses bénéficiaires." Selon le gouvernement, près de 30% des candidats au revenu de solidarité active (RSA) ne demandent pas cette subvention en raison de la complexité de la procédure. Des concertations seront menées en parallèle à partir du printemps avec les représentants des associations, des collectivités territoriales et des partenaires sociaux, précise-t-on au ministère de la Santé, pour une présentation du projet de loi en 2020. Emmanuel Macron avait précisé lors de la présentation de sa stratégie de lutte contre la pauvreté qu'il comptait changer la philosophie encadrant le système de subventions. Les bénéficiaires auront notamment l'obligation de s'inscrire dans un parcours d’insertion et ne pourront refuser plus de deux offres raisonnables d’emploi ou d’activité, avait-il expliqué. Le comité d'orientation stratégique se penchera d'abord sur la fusion de la prime d'activité, du revenu de solidarité active (RSA) et des aides personnalisées au logement (APL), dit-on dans l'entourage de Christelle Dubos. Il évaluera ensuite la possibilité d'intégrer des prestations telles que l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), ou encore la garantie jeune et le minimum vieillesse, a précisé RTL lundi. "Il n'y aura pas de tabou", dit-on au ministère de la Santé. En prenant en compte les conjoints et les enfants à charge, environ sept millions de personnes, soit 11 % de la population, sont couvertes par les minima sociaux, selon la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). Fin 2016, 1,86 millions de ménages bénéficiaient du RSA, soit 3,83 millions de personnes (conjoints et enfants compris). (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)
France-Le gouvernement lance le chantier du revenu universel d'activité
information fournie par Reuters 14/03/2019 à 16:07
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