PARIS, 30 juin (Reuters) - La France devra procéder à un examen sans précédent des dépenses publiques une fois la crise du coronavirus passée afin d'éviter une spirale d'endettement dangereuse, prévient mardi la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques.
Le gouvernement s'attend à une contraction de 11% du produit intérieur brut (PIB) cette année, un creusement du déficit public à 11,4% du PIB et à une dette publique à 120,9% du PIB.
La Cour des comptes estime qu'un rebond de l'économie l'an prochain ne suffira pas à ramener la dette à son niveau d'avant crise au cours de la prochaine décennie.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que le gouvernement comptait sur le retour de la croissance pour garder la dette sous contrôle. Il a exclu en outre une augmentation des impôts et à même déclaré vouloir réduire certains prélèvements payés par les entreprises dans le courant de l'année.
"Dès que les conditions économiques le permettront, et en cohérence avec les engagements européens, un effort de redressement structurel des finances publiques doit être engagé", écrit la Cour dans la synthèse de son rapport.
"Pour mener à bien un tel effort de redressement, indispensable pour maîtriser la trajectoire de finances publiques mais également souhaitable, afin d'instaurer les conditions d'une croissance durable, un examen en profondeur de nos politiques publiques est nécessaire", ajoute la Cour.
La Cour estime aussi que le gouvernement doit mieux hiérarchiser les dépenses avec un examen plus rigoureux que par le passé de l'utilisation des fonds publics.
"Il faudra, si l'on souhaite ménager des investissements efficaces pour la collectivité, par exemple pour appuyer la transition écologique, accepter de réexaminer les modalités de l'intervention publique dans tous les domaines, en s'appuyant sur des revues de dépenses beaucoup plus larges que ce qui a pu être fait par le passé".
Avant même la crise du coronavirus, les dépenses publiques en France représentaient déjà près de 56% du PIB en 2018 - dernière année pour laquelle des données comparables de l'OCDE sont disponibles-, soit le niveau le plus élevé des pays industrialisés.
(Leigh Thomas; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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