* Sans repreneur, un dépôt de bilan est la meilleure option-sces * Carige jugée non viable à long terme - source * Rome envisage une recapitalisation par l'Etat par Francesco Canepa et Balazs Koranyi FRANCFORT, 22 mai (Reuters) - La banque italienne en difficulté Banca Carige CRGI.MI devrait déposer le bilan si elle ne trouve pas un acquéreur, plutôt que Rome ne se porte à son secours, estiment les autorités de supervision de la Banque centrale européenne (BCE), selon quatre sources proches du dossier. Le sauvetage de cette banque italienne régionale, placée en janvier sous administration spéciale par la BCE, a été remis en cause après le retrait début mai de BlackRock BLK.N , qui devait participer à sa recapitalisation. L'avenir de Carige devrait à nouveau donner lieu à un bras de fer entre le gouvernement italien et l'institut de Francfort. Carige est le dernier exemple en date des petits établissements bancaires de la péninsule qui font toujours face à des créances douteuses plus de dix ans après la crise financière mondiale. Selon les sources, les autorités de supervision n'ont pas prévu dans l'immédiat d'obliger Carige à déposer le bilan et elles espèrent encore que la banque, qui souffre depuis des années d'une mauvaise gestion et d'une économie stagnante dans sa région d'origine, La Ligurie, va trouver un investisseur. Les autorités européennes estiment cependant qu'un dépôt de bilan est la suite logique si aucun acquéreur ne se présente, ajoutent les sources. Aucun calendrier n'est fixé, mais ces autorités ne sont pas disposées à attendre des mois, ont-elles fait savoir. Sollicitée sur le sujet, une porte-parole de la BCE a déclaré: "C'est de la spéculation. La supervision bancaire de la BCE compte pleinement sur les administrateurs nommés temporairement pour poursuivre leurs efforts afin de parvenir à une solution par le secteur privé". L'Italie, deuxième pays le plus endetté de la zone euro derrière la Grèce, a dépensé depuis 2017 20 milliards d'euros pour venir en aide à son secteur bancaire en difficulté. En l'absence d'un acquéreur ou d'un plan financé par des banques italiennes, Rome serait contrainte de se lancer dans une nouvelle intervention publique coûteuse, deux ans après le sauvetage de Monte dei Paschi di Siena BMPS.MI et de deux petites banques de Vénétie, dans le nord-est de l'Italie. En reprenant les créances douteuses de Carige, Rome permettrait à la banque génoise de trouver plus facilement un acquéreur mais cela mettrait aussi le gouvernement dans l'embarras. La coalition au pouvoir, composée du Mouvement cinq étoiles et de la Ligue, a critiqué la gestion de la crise bancaire par le précédent gouvernement et s'est montrée réticente jusqu'ici à cette possibilité, préférant envisager une recapitalisation par l'Etat. PAS UNE MENACE SYSTÉMIQUE Les sources estiment cependant que Carige, qui ne constitue pas une menace systémique pour le système financier italien, est sans doute trop petite pour pouvoir prétendre à une "recapitalisation préventive", nécessitant l'approbation de la BCE et de la Commission européenne. L'une des sources a déclaré que Carige n'était pas viable comme entreprise indépendante à long terme. Deux autres sources ont estimé qu'un dépôt de bilan constituait la meilleure option pour Carige au regard du cas traité précédemment en Vénétie et de la taille relativement petite de la banque génoise et de son implantation géographique. Une porte-parole du Trésor italien a rejeté l'idée selon laquelle Carige pourrait ne pas être viable et qu'une recapitalisation préventive ne serait donc pas possible. Carige n'a pas souhaité s'exprimer. (Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)
La BCE pour une fermeture de Carige, si pas d'acquéreur-sces
information fournie par Reuters 22/05/2019 à 17:32
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