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ENTRETIEN MARCHÉS-Le coronavirus change la donne pour les actions-Allianz GI
information fournie par Reuters 07/02/2020 à 10:19

    par Patrick Vignal
    PARIS, 7 février (Reuters) - Les effets de l'épidémie de
coronavirus se font déjà sentir sur les actions européennes, en
particulier sur les secteurs les plus exposés à la Chine, et
pourraient différer la reprise économique anticipée par les
investisseurs en début d'année, dit-on chez Allianz Global
Investors.
    "Il y a déjà un impact évident sur certains secteurs", dit à
Reuters Catherine Garrigues, responsable de la gestion actions
Europe, stratégie conviction, pour la branche de gestion
d'actifs de l'assureur allemand.
    Elle cite en premier lieu l'automobile mais aussi le secteur
pétrolier, dont les indices Stoxx  .SXAP  .SXEP  ont perdu
respectivement un peu plus de 7% et de 5% depuis le début de
l'année, à comparer à une progression d'un peu plus de 2% pour
le Stoxx 600  .STOXX .
    "En ce qui concerne l'automobile, la Chine, c'est 26
millions de véhicules par an, soit pratiquement un quart du
marché mondial, et cela fait suite à une année 2019 qui avait
déjà été en forte baisse", dit-elle.
    "Les mois de janvier et février ne vont pas être bons. Il va
y avoir un déficit de production, c'est évident."
    La région de Wuhan, épicentre de l'épidémie, est également
le berceau de l'industrie automobile en Chine et les usines,
dont celles de PSA  PEUP.PA  et Renault  RENA.PA , restent
fermées au-delà des congés du nouvel an chinois en raison du
coronavirus.
    "Le pétrole est un dommage collatéral parce que qui dit
baisse de la croissance en Chine dit baisse de la consommation
de pétrole" ajoute Catherine Garrigues.
    D'autres secteurs, moins importants en Bourse mais néanmoins
bien présents, sont en première ligne, à commencer par
l'hôtellerie et le tourisme ajoute-t-elle.
 
    PAS DE REBOND AVANT LE DEUXIÈME TRIMESTRE
    Le coronavirus 2019-nCoV a fait plus de 630 morts et
contaminé plus de 30.000 personnes, selon le dernier décompte
fourni par Pékin.      
    "Je ne sais pas combien de temps cela va durer mais tous les
jours, il y a quelque 2.000 personnes contaminées et 50 morts de
plus, cela va à une vitesse incroyable et le pic n'est pas
passé", dit la gérante d'Allianz GI.
    "La perspective d'un rebond a fait long feu. Il est a minima
repoussé au deuxième trimestre. Regardez ce qui se passe sur les
marchés: le pétrole s'est cassé la figure, comme toutes les
matières premières, dont la Chine est un consommateur énorme."
    Pour le secteur du luxe, très dépendant de la demande
chinoise avec des géants français comme LVMH  LVMH.PA  ou Kering
 PRTP.PA , l'impact devrait être limité dans le temps, selon
Catherine Garrigues.
    "C'est difficile d'avoir une réponse pour le luxe parce que
c'est évident que le trimestre en cours va être perturbé mais je
ne change pas ma vision structurelle de long terme qui est qu'il
y a de plus en plus de clients consommateurs pour ces produits",
dit-elle avant d'élargir le débat.    
    "Ce virus, comme la guerre commerciale, fait également
beaucoup réfléchir sur l'organisation du capitalisme dans le
monde et sur la complexité des chaînes d'approvisionnement
globales", fait-elle valoir. "Il y a une prise de conscience
supplémentaire du risque de cet éparpillement des organisations
des chaînes d'approvisionnement globales."
    Une telle considération a toute sa place dans le débat
actuel sur l'investissement responsable, un thème qui ne cesse
de gagner du terrain auprès des investisseurs au point de
devenir incontournable, dit-elle. 
    
    LES ACTIONS GARDENT LA POLE POSITION
    L'épidémie ne se contente pas de différer un rebond
économique largement espéré il y a quelques semaines encore mais
elle pèse également sur les valeurs cycliques qui auraient
bénéficié de cette reprise, permettant aux actions dites de
croissance de conserver leur avantage, prolonge Catherine
Garrigues.
    "Le marché est uniquement axé sur la croissance parce qu'il
ne va pas acheter les banques et qu'il vend les cycliques, qui
subissent le contrecoup du coronavirus", dit-elle.
    L'épidémie de coronavirus ne modifie cependant pas le fait
que l'environnement général reste favorable aux actions, le
rendement ayant pratiquement disparu de l'univers obligataire,
poursuit la gérante.
    S'il est peu probable que les actions européennes rééditent
cette année les performances exceptionnelles de l'an dernier,
elles restent un mets de choix pour les investisseurs et les
résultats trimestriels des entreprises européennes publiés
jusqu'à présent, plutôt bons dans l'ensemble, ne font que le
confirmer, selon elle. 
    "La surperformance par rapport aux taux ne fait peut-être
que commencer", dit-elle.
    "Avec un rendement du dividende de 3% en moyenne et un petit
peu de croissance sur les actions, en l'absence de problème
majeur, on peut avoir 8% de croissance sur les actions,
rendement compris, cette année et pourquoi pas également en
2021, avec des taux à zéro."
    

 (édité par Marc Angrand)
 

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