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ENQUETE-Une baisse des taux de la BCE toujours attendue en juin - économistes
information fournie par Reuters 22/04/2024 à 17:54

La Banque centrale
européenne (BCE) devrait bien entamer la première baisse de ses
taux directeurs en juin et procédera à deux autres coupes cette
année, estiment la plupart des économistes interrogés par
Reuters.
    L'assouplissement monétaire de la BCE pourrait intervenir
ainsi trois mois avant celle attendue de la part de la Réserve
fédérale américaine (Fed).
    Les nouvelles prévisions des économistes sont conformes avec
le calendrier récemment suggéré par plusieurs responsables de la
 BCE, même si certains d'entre eux sont restés flous sur le
rythme de l'assouplissement monétaire attendu. 
    La baisse plus marquée de l'inflation en zone euro
comparativement aux Etats-Unis conforte néanmoins l'hypothèse
selon laquelle la BCE devrait procéder à plusieurs réductions de
ses taux cette année.
    Dans une enquête menée par Reuters du 15 au 22 avril, une
écrasante majorité d'économistes, soit 91 sur 97, s'attend à ce
que la BCE ramène son taux de dépôt, actuellement de 4,00%, à
3,75% en juin, conformément aux prévisions du marché.
    "Juin semble être le point de départ d'un cycle de réduction
(...) Seule une grande déception sur les données salariales
collectives qui seront publiées le mois prochain pourrait
empêcher une réduction (des taux) en juin", a déclaré Bas van
Geffen, stratège macroéconomique chez Rabobank, ajoutant qu'un
tel scénario était très improbable.
    "Il s'agit également de savoir jusqu'où la BCE peut aller
dans son assouplissement parce qu'il y a encore des risques
d'inflation à la hausse et que ces risques sont particulièrement
amplifiés", a-t-il par ailleurs noté.
    La persistance des prix élevés du pétrole et la forte
croissance des salaires restent de fait des menaces importantes
malgré une inflation ramenée à 2,4% en mars sur un an.
    Les économistes estiment que l'inflation n'atteindra pas
l'objectif de 2% de la BCE avant le troisième trimestre 2025,
montre l'enquête. 
    Par ailleurs, même si Christine Lagarde, la présidente de la
BCE, a déclaré à l'issue de la réunion de politique monétaire du
11 avril que l'institution de Francfort n'était pas "dépendante
de la Fed", un nouvel affaiblissement de l'euro, qui a perdu
depuis le début de l'année plus de 3,5% de sa valeur par rapport
au dollar, pourrait renforcer les craintes d'une inflation
importée.
    Plus de 80% des économistes sondés, soit 44 sur 54, se sont
dits en phase avec Christine Lagarde, tout en mettant en garde
contre certains écueils.
    "Mme Lagarde a techniquement raison de dire que la BCE est
indépendante, mais la BCE ne peut pas ignorer ce qui se passe
aux Etats-Unis", a notamment souligné Carsten Brzeski, directeur
macroéconomie chez ING.
    "Je dirais qu'avec les récentes évolutions du marché, la
résurgence des prix du pétrole et l'affaiblissement de la
monnaie, l'idée d'une baisse des taux de manière consécutive est
devenue très improbable. Je pense donc que la BCE fera
exactement ce que Lagarde a dit qu'elle ferait, c'est-à-dire
qu'elle sera extrêmement dépendante des données", a-t-il ajouté.
    Après le mois de juin, la banque centrale réduira encore ses
taux à deux reprises cette année, selon un peu plus de la moitié
des économistes sondés, soit 52 sur 97. Alors que seulement sept
d'entre eux s'attendent à une baisse cumulée des taux de 50
points de base en 2024, 38 prévoient des réductions d'au moins
100 points de base.
    Dans l'enquête de mars, une légère majorité d'économistes,
soit 39 sur 77, prévoyaient un total de baisse de taux d'au
moins 100 points de base.
    "Au cours des derniers mois, nous avons dû progressivement
renoncer à une position plus agressive concernant la BCE.
L'économie a été un peu plus robuste et l'inflation un peu plus
solide que prévu", explique Mark Wall, chef économiste pour
l'Europe chez Deutsche Bank.
    Concernant le taux neutre, c'est-à-dire celui qui ne stimule
ni ne freine l'économie, la médiane des 35 réponses auprès des
économistes était de 2,25%. Ce taux correspond à celui évoqué
récemment par François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la
Banque de France.
    Pour ce qui est de la croissance économique en zone euro,
elle est estimée à 0,2% ce trimestre et à 0,3% au troisième
trimestre, avec une moyenne de 0,5% cette année et une moyenne
de 1,3% l'an prochain.
    L'Allemagne, première économie d'Europe, devrait cependant
enregistrer une croissance molle de 0,1% cette année, contre
0,3% prévu en janvier.

 (Rédigé par Indradip Ghosh; enquêtes de Purujit Arun, Anitta
Sunil et Sujith Pai; version française Claude Chendjou, édité
par Sophie Louet)
 

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