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Engie va céder ses parts dans Suez contre l'avis de l'Etat
information fournie par Reuters 07/10/2020 à 09:33

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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* Engie accepte l'offre de Veolia pour ses 29,9% dans Suez

* Veolia, confirme vouloir lancer une offre sur le solde de Suez

* L'Etat a voté contre le projet de Veolia

* Le chevalier blanc de Suez, Ardian, a renoncé à une contre-offre

* Engie estime qu'un accord reste possible entre Veolia et Suez

(Actualisé avec précisions)

par Gwénaëlle Barzic et Sarah White

PARIS, 5 octobre (Reuters) - Engie ENGIE.PA a donné son feu vert lundi soir à la vente de l'essentiel de sa participation dans Suez SEVI.PA à Veolia VIE.PA , ouvrant la voie à la prise de contrôle du groupe de services aux collectivités en dépit de l'opposition de l'Etat, premier actionnaire de l'énergéticien français.

Le projet de Veolia de racheter les 29,9% (sur 32%) d'Engie dans Suez, prélude à une offre sur l'ensemble du capital, suscite une farouche opposition chez Suez qui dénonce une tentative de démantèlement.

Au terme d'un mois de bras de fer étalé en place publique, Veolia, qui ambitionne de créer un "champion français" de l'eau et des déchets, a franchi lundi soir une étape clef en obtenant le feu vert du conseil d'Engie à l'issue d'un vote serré.

Le groupe a immédiatement confirmé sa volonté de lancer une offre sur le solde du capital de Suez au prix de 18 euros par action, identique à celui proposé pour le bloc d'Engie, pour un coût total avoisinant 11,2 milliards d'euros.

"Dans le même temps, Veolia rappelle que cette offre ne sera pas lancée sans avoir obtenu au préalable un accueil favorable du conseil d'administration de Suez, avec lequel Veolia souhaite reprendre les discussions dès demain", déclare Veolia dans un communiqué dans lequel il confirme ses engagements, notamment sur le maintien des emplois.

Placé dans l'inconfortable position d'arbitre, Engie, qui va encaisser 3,4 milliards d'euros de la cession, a également dit espérer qu'un terrain d'entente puisse encore être trouvé entre Veolia et Suez.

Les rencontres s'étaient succédées entre leurs dirigeants au cours des derniers jours, sans permettre de trouver un terrain d'entente.

Faisant le constat de ce désaccord, l'Etat français, qui avait appelé à de nombreuses reprises les parties à trouver un terrain d'entente, a voté contre la proposition de Veolia au conseil.

"En l'absence d'accord amiable entre (...) Veolia et Suez, l'Etat, actionnaire à hauteur de 22% de l'entreprise Engie, a voté contre la proposition de cession du bloc de Suez à Veolia lors du conseil d'administration d'Engie du lundi 5 octobre 2020", a expliqué Bercy dans un communiqué.

ENGIE PASSE OUTRE LE "NON" DE BRUNO LE MAIRE

Le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a dit regretter ce désaccord - rare au sein d'une entreprise française ayant l'Etat pour premier actionnaire - tout en jugeant que les divergences pouvaient être surmontées.

"J'ai eu beaucoup d'échanges avec (le ministre de l'Economie et des Finances) Bruno Le Maire, y compris après qu'il ait pris sa décision (...)", a-t-il déclaré à des journalistes après la réunion du conseil d'administration.

"Je crois qu'on a de manière claire constaté que nous avions des rôles différents : lui défenseur de l'intérêt général, moi des intérêts de l'ensemble des actionnaires du groupe et, malheureusement, cela nous a conduit ce soir à exprimer une position différente et, pourtant, nous avons travaillé d'arrache-pied", a-t-il expliqué.

Le "non" de Bruno le Maire pourrait donner de nouvelles munitions à Suez, qui a redit dans la journée considérer la proposition de Veolia comme hostile.

Pour se défendre, Suez misait sur le projet d'offre alternative emmené par le fonds d'investissement français Ardian, qui a fait part la semaine dernière d'une marque d'intérêt.

LE PÉRIMÈTRE DES ACTIFS CÉDÉS EN QUESTION

Dans un communiqué diffusé lundi à la mi-journée, ce dernier a toutefois annoncé qu'il ne soumettrait pas de contre-offre aux administrateurs d'Engie.

"Afin de préserver les intérêts des actionnaires et des parties prenantes, le Conseil d'administration de Suez confirme qu'il mettra en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait", a prévenu le groupe dans un communiqué publié avant la réunion du Conseil d'administration d'Engie.

L'une des clefs d'un éventuel compromis pourrait se trouver dans le périmètre des actifs de Suez ayant vocation à être cédés afin de répondre aux demandes des autorités de concurrence.

Veolia a déjà accepté d'étendre ce périmètre, mais Suez comme les pouvoirs publics français demandent un élargissement supplémentaire afin de garantir notamment une concurrence suffisamment solide sur le marché de l'eau en France.

Un groupe de parlementaires de la majorité a adressé samedi une lettre à Bruno Le Maire s'inquiétant d'une "fusion forcée" et de son impact sur l'emploi, l'innovation et le prix de l'eau et de la collecte des déchets.

L'intersyndicale de Suez a de son côté effectué un signalement auprès du parquet de Paris et du parquet financier, estimant que les représentants du personnel du groupe avaient été tenus à l'écart du processus.

(Avec Marc Angrand et Jean-Philippe Lefief)


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3 commentaires

  • 10 octobre 11:26

    ENGIE = anciennement GDF (Gaz De France) qui appartenait à l'Etat, on constate un début de découpe.. A force de découper des parts pour se goinfrer au niveau du capital, ils vont finir par affaiblir cette ancienne entreprise GDF en faisant n'importe quoi. Certains sont très fort et mériteraient la médaille pour se retrouver dans le Guinness des records.


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