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ENCADRÉ-Ukraine-Les sanctions ciblent les banques russes mais restent limitées
information fournie par Reuters 23/02/2022 à 15:45

par Tommy Wilkes et John McCrank

LONDRES/NEW YORK, 23 février (Reuters) - Les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé des nouvelles sanctions contre la Russie au lendemain de la décision de Moscou de reconnaître l'indépendance de deux régions séparatistes de l'Est ukrainien.

Le secteur bancaire russe est principalement visé, l'objectif des nouvelles sanctions visant à affecter la capacité des établissements bancaires russes d'opérer à l'international.

Mais les sanctions devraient toutefois avoir un impact limité. Les gouvernements occidentaux préférent pour le moment garder en réserve l'essentiel des mesures de sanction prévues pour faire face à une éventuelle nouvelle escalade dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie.

Ce qui signifie que les banquiers russes et leurs homologues occidentaux n'auront pas à rester éveillés jour et nuit.

Pour les banques américaines, l'impact ne devraient pas être majeur sur leurs activités aux États-Unis ni les sanctions ne devraient pas provoquer un phénomène de contagion, compte tenu d de leur faible exposition à l'économie russe, estiment trois dirigeants ayant une bonne connaissance du secteur.

Voici comment les banques sont ciblées et quelles mesures pourraient les affecter le plus:

QU'A-T-IL ÉTÉ ANNONCÉ JUSQUÀ MAINTENANT?

Les pays de l'Union européenne sont convenus mardi de sanctionner 27 représentants, élus et entités russes, dont des banques finançant des décideurs russes et des opérations dans les territoires séparatistes.

Les élus de la Douma ayant voté en faveur de la reconnaissance de l'indépendance des deux régions séparatistes de l'Est ukrainien sont aussi visés.

Londres a annoncé de son côté des sanctions à l'encontre de trois hommes d'affaires russes, dont Guennady Timchenko, un proche de Vladimir Poutine, ainsi que les banques Rossiya, IS Bank, General Bank, Promsviazbank et la Banque de la mer Noire.

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Ce sont des banques relativement mineures. Seule la banque Promsviazbank, impliquée dans le financement d'activités militaires russes, figure sur la liste des institutions de crédit d'importance systémique de la banque centrale russe.

Les États-Unis ont imposé des sanctions contre Promsviazbank et une autre banque publique, VEB, tandis que Rossiya fait l'objet de sanctions américaines depuis 2014 pour ses liens avec des responsables du Kremlin.

Washington a également renforcé les sanctions contre la dette souveraine russe, selon le président Joe Biden afin de couper le gouvernement russe des financements occidentaux. Le Trésor américain a déclaré qu'il étendait les interdictions actuelles au marché secondaire pou les obligations émises après le 1er mars par la banque centrale russe et par d'autres entités.

Suite à l'annonce des sanctions américaines, les obligations russes en dollar ont creusé leurs pertes, le cours des émissions à plus longue échéance tombant à leur plus bas niveau depuis le milieu des années 1990. RU000A1006T7= , RU000A0ZYYP9= .

QUEL SERA L'IMPACT ?

L'impact des sanctions reste pour l'instant limité, les nouvelles sanctions se concentrant sur des établissements relativement petits.

Les principales banques russes sont profondément intégrées dans le système financier international, ce qui signifie que les sanctions pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières de la Russie.

Les mesures visant les banques ne sont pas encore aussi étendues que celles imposées après l'annexion de la Crimée en 2014, bien que nombre des sanctions imposées à cette époque soient toujours en vigueur.

Les actions des plus grandes banques russes, Sberbank

SBER.MM et VTB VBTR.MM , a grimpé en flèche après qu'elles ont échappé aux sanctions.

D'après les analystes, les institutions russes sont plus à même de faire face à des sanctions qu'en 2014 et les banques publiques du pays ont réduit leur exposition aux marchés occidentaux.

La Russie a depuis 2014 diversifié ses réserves en réduisant son exposition aux bons du Trésor américain et des dollars. L'euro et l'or représentent une part plus importante de ses réserves que le dollar, selon un rapport de janvier de l'Institut de la finance internationale.

La Russie dispose également de solides réserves macro-économiques : des réserves de devises de 635 milliards de dollars, un prix du pétrole proche de 100 dollars le baril et un faible dette publique.

ET APRÈS ?

L'Union européenne a déclaré être prête à imposer des "conséquences massives" à l'économie russe, tout en prévenant que, compte tenu de ses liens énergétiques et commerciaux étroits avec la Russie, elle ne souhaitait renforcer les sanctions que par étapes.

On ne sait pas encore si et quand l'UE frappera les plus grandes banques.

Washington prépare d'autres mesures, notamment celle d'empêcher les institutions financières américaines de traiter des transactions pour le compte de certaines banques russes en supprimant leurs relations de correspondance bancaire, ont déclaré des sources à Reuters la semaine dernière.

Un haut responsable de l'administration américaine a déclaré aux journalistes que Sberbank et VTB s'exposeraient à des sanctions américaines si Moscou poursuivait son invasion de l'Ukraine.

QUELLES MESURES SERAIENT LES PLUS SÉVÈRES ?

L'exclusion de la Russie du système inter-bancaire international Swift utilisé par plus de 11.000 institutions financières dans plus de 200 pays est ce que les banques russes et leurs créanciers redoutent le plus.

Une telle mesure frapperait durement les banques russes, mais ses conséquences sont complexes, car les créanciers européens auraient alors du mal à récupérer leur argent.

D'après les données de la Banque des règlements internationaux (BRI), les créanciers européens détiennent la majeure partie des quelque 30 milliards de dollars d'exposition des banques étrangères à la Russie.

QUELLES BANQUES ÉTRANGÈRES SONT LES PLUS EXPOSÉES ?

En ce qui concerne les banques étrangères, les européennes, et en particulier celles d'Autriche, d'Italie et de France, sont les plus exposées à la Russie.

Selon les chiffres de la BRI, les secteurs bancaires français et italiens sont tous deux exposés aux créances russes à hauteur d'environ 25 milliards de dollars au troisième trimestre 2021. Les banques autrichiennes le sont à hauteur de 17,5 milliards de dollars. Ce chiffre est à comparer aux 14,7 milliards de dollars pour les États-Unis.

Parmi les institutions les plus exposées figure la banque autrichienne Raiffeisen Bank International RBIV.VI , qui a d'importantes opérations en Russie et en Ukraine. Elle a déclaré que ses "plans de crise" entreraient en vigueur si la situation se détériorait. Ses actions ont fini en baisse de 7,5% à la Bourse de Vienne mardi.

De nombreuses banques étrangères ont toutefois considérablement réduit leur exposition à la Russie depuis 2014, et certains banquiers sont donc moins préoccupés par la menace de sanctions.

(Avec la participation de Tom Sims à Francofrt, Iain Withers et Karin Strohecker à Londres, Michelle Price à Washington et John McCrank et Megan Davies à New York; version française Valentine Baldassari, édité par Matthieu Protard)

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