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ECLAIRAGE-L'Europe, nouveau terrain de jeu du fonds activiste Elliott
information fournie par Reuters 03/05/2018 à 18:52

    par Maiya Keidan, Arno Schuetze et Agnieszka Flak 
    LONDRES/FRANCFORT/MILAN, 3 mai (Reuters) - L'Europe est
devenue le nouveau terrain de jeu du fonds activiste américain
Elliott Management, qui y voit davantage d'opportunités de
dégager de la valeur pour les actionnaires en faisant pression
sur les entreprises pour qu'elles revoient leur stratégie ou se
réorganisent.
    Sur les quatre premiers mois de l'année, huit des 15
participations déclarées par le fonds étaient en Europe, contre
trois sur huit lors de la même période de 2017, selon des
documents boursiers.
    Les fonds activistes expliquent rarement les raisons qui
sous-tendent leur stratégie. Mais selon quatre sources au fait
de la réflexion d'Elliott, l'Europe offre davantage de
possibilités car les fonds y sont moins nombreux et moins
puissants qu'aux Etats-Unis, où ils sont apparus dès les années
1970 et 1980 avec des précurseurs comme Boone Pickens, Carl
Icahn et Paul Singer, le fondateur d'Elliott.
    Sur le seul mois d'avril, Elliott a racheté la chaîne de
librairies britannique Waterstones, déclaré des participations
dans la firme de logiciels Micro Focus  MCRO.L , l'opérateur de
centres commerciaux Hammerson  HMSO.L  et le groupe britannique
d'hôtels et de cafés Whitbread  WTB.L , tout en se renforçant au
capital de Sky  SKYB.L  et de Telecom Italia (TIM)  TLIT.MI .
    "J'y vois un effort concerté avec l'idée qu'il y a beaucoup
d'argent à se faire ici et (qu'ils) ne se laisseront plus
dissuader par des défenses structurelles ou culturelles",
observe Chris Young, qui accompagne des sociétés ciblées par des
investisseurs activistes pour Credit Suisse à New York.
    "Je pense qu'Elliott, compte tenu de sa taille et de son
agressivité relative vis-à-vis des autres activistes, s'est
décidé à déverrouiller l'Europe", ajoute ce banquier qui
conseille notamment Telecom Italia (TIM).
    Le fonds américain accuse Vivendi  VIV.PA , le premier
actionnaire de l'opérateur télécoms italien, de ne penser qu'à
ses propres intérêts. Vivendi affirme à l'inverse qu'Elliott
n'agit qu'à courte vue pour un gain financier immédiat.
    
    UN POIDS DE $35 MDS
    Elliott dément avoir une stratégie particulière en Europe.
"Notre activité en Europe ne répond pas à une stratégie
spécifique, elle est juste fonction de l'évolution de ce
marché", a dit un porte-parole du hedge fund à Reuters, en
notant que les fonds activistes y étaient à présent mieux
considérés.
    "Depuis les 12 derniers mois, beaucoup plus d'actionnaires
sont prêts à accepter l'idée que peut-être les dirigeants des
entreprises ne savent pas tout", ajoute-t-il.
    Elliott, qui a depuis 2004 sa base européenne à Londres,
dirigée par Gordon Singer, le fils du fondateur, gère pour
quelque 35 milliards de dollars (29 milliards d'euros) d'actifs.
    A côté, ses rivaux en Europe, apparus dans les années 1990
ou 2000, paraissent bien modestes - TCI Fund Management gère
pour 17,5 milliards de dollars d'actifs, soit moitié moins, et
ceux de Cevian Capital ne dépassent pas les 13 milliards de
dollars.
    Depuis sa fondation en 1977, Elliott a délivré des retours
annuels moyens de 13,3% après impôt, avec des performances
négatives seulement en 1998 et 2008, selon une lettre aux
investisseurs dont Reuters a pris connaissance. Toutes ses
participations ne sont pas activistes, à l'instar par exemple de
son investissement dans le club de football de l'AC Milan.
    En plus d'assurer des retours intéressants, les activistes
se targuent d'améliorer les performances de long terme des
entreprises dans lesquelles ils investissent.
    Les investisseurs plus traditionnels ne sont pas tous de cet
avis. "Quand un activiste comme Elliott fait irruption, le cours
de Bourse bondit car tout le monde parie sur l'imminence de
changements stratégiques. En réalité, il faut bien plus de temps
si tant est qu'on y arrive", dit un fonds d'investissement
américain qui est aussi actionnaire de TIM et qui redoute une
guerre de tranchées durable et dommageable autour de
l'ex-monopole italien. 
    L'an dernier, Elliott n'a pas réussi dans sa tentative de
pousser le groupe néerlandais Akzo Nobel  AKZO.AS  à accepter
une offre d'achat hostile de l'américain PPG Industries  PPG.N .
    Mais la semaine dernière, Whitbread a cédé à la pression
d'Elliott et d'un autre fonds américain, Sachem Head, en
acceptant de scinder sa chaîne de cafés Costa Coffee, et en
Italie le fonds activiste allemand Shareholder Value Management
a fait élire ses candidats au conseil d'administration de
Retelit  LIT.MI , un groupe spécialisé dans les infrastructures
de télécommunications.
    Les sources ont indiqué à Reuters que la réaction des
pouvoirs publics évoluait aussi. A preuve, l'entrée au capital
d'Elliott dans Telecom Italia a été suivie peu après d'une prise
de participation de 4,8% de la banque publique CDP dans
l'ex-monopole des télécoms, une initiative perçue comme un
soutien politique à l'investisseur activiste.
    Le vote de CDP sur les propositions d'Elliott à l'assemblée
générale de TIM vendredi pourrait être décisif.

 (avec les contributions de Sudip Kar-Gupta à Paris et de Toby
Sterling à Amsterdam, Véronique Tison pour le service français)
 

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