(NEWSManagers.com) -
Vigeo
Eiris a placé sous surveillance les entreprises mises en cause dans
l'affaire des " Panama Papers" et reconsidèrera " autant que nécessaire"
leurs scores.
Début avril 2016, l' agence a adressé à ses clients,
investisseurs et gérants de capitaux, une série de rapports d'alertes
concernant 24 établissements bancaires nommés dans cette affaire,
explique-t-elle dans un communiqué. " Les entités concernées ont été
mises en cause pour avoir organisé, via un cabinet d' avocats (Mossack
Fonseca), la domiciliation massive de sociétés offshore au Panama pour
le compte de leurs clients dans des conditions dont l' intégrité fiscale
et/ou la conformité légale suscitent des doutes. A la suite de ces
révélations, plusieurs banques ont été interrogées par leurs autorités
nationales, notamment Société Générale, Nordea, Vorarlberger Landes- und
Hypothekenbank and Raiffeisen Bank International " , détaille Vigeo
Eiris.
Dans le cadre de ses activités de notation des risques de
responsabilité sociale, Vigeo Eiris questionne depuis 2007 la stratégie
fiscale des banques cotées, rappelle l' agence." Il en ressort que les
engagements publiés par les opérateurs du secteur bancaire au sujet des
principes qu' ils poursuivent et des processus qu' ils mettent en place en
matière fiscale sont rares et le plus souvent formulés en termes
généraux. Moins d' une banque sur trois au niveau international rend
publiquement compte de procédures internes dédiées à la prévention de
l' évasion fiscale. Moins d' une banque d' affaires sur dix fait état de
mesures prises pour sensibiliser ses clients et les prévenir contre le
recours à l' évasion fiscale. Les scores moyens du secteur bancaire sur
le critère " Transparence fiscale et explication de la présence sur des
territoires offshore" du référentiel Vigeo Eiris sont d'ailleurs faibles
: 39,8/100 en moyenne pour les banques universelles en Europe et
29,3/100 en Amérique du Nord" , indique l'agence.
En outre, et
avant même ces révélations, plusieurs banques avaient fait nommément
l' objet de critiques et d' allégations au sujet de leurs comportements en
matière fiscale.
Vigeo Eiris évalue la visibilité, la
précision et le portage opérationnel de l' engagement des banques à se
doter de stratégies fiscales responsables et à en rendre compte.
L' analyse porte aussi sur la publication d' un reporting relatif aux
paiements fiscaux des banques (par pays, par territoire d' activité et
par département d' entreprise). La présence, les effectifs et la nature
des activités dans les juridictions offshore, leur justification
publique et en particulier la présence ou non sur des territoires non
reconnus par l' OCDE et le FMI comme respectant les règles de
transparence fiscale sont également questionnés.
" Les banques
en tant qu' entreprises ont non seulement la responsabilité de se doter
d' une politique fiscale responsable pour leur compte propre et d' en
rendre compte, mais il leur incombe en outre en tant qu' intermédiaire
financier à fort impact sur l' ordre public économique de prévenir et de
s' abstenir de l' évasion fiscale pour le compte de leurs clients " ,
estime Vigeo Eiris.
" Ces événements soulignent d' ores et déjà
le besoin d' un renforcement des dispositifs de contrôle externes sur la
tangibilité des informations publiées par les entreprises au sujet de
leur politique et de leurs paiements fiscaux pour leur compte propre ou
celui de leurs clients " , conclut l' agence.
Jean-François Tardiveau
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer