CESTAS (Gironde), 17 mai (Reuters) - Une centaine de chauffeurs routiers, de membres de Nuit debout, d'intermittents du spectacle bloquent l'accès d'une centrale d'achats des centres Leclerc à Cestas près de Bordeaux, depuis lundi soir, à l'appel des syndicats FO et CGT pour protester contre la loi travail. Des actions du même type étaient prévues dans la nuit dans le nord de la France, ainsi qu'à Caen, Nantes et Marseille, marquant le début d'une semaine de mobilisation notamment à la RATP et à la SNCF, avec deux journées de mobilisation intersyndicale mardi et jeudi. A Cestas, les manifestants se sont installés sur le rond-point d'accès à la SCASO (Société centrale d'approvisionnement du Sud-Ouest), qui gère dans le sud-ouest de la France et en Espagne plus de 40 centres Leclerc et la filiale du groupe Leclerc Bati Brico Jardin. Sans utiliser le moindre matériel pour empêcher la circulation, ils ont commencé à faire rebrousser chemin à plusieurs camions qui voulaient pénétrer dans l'enceinte de la centrale d'achat. "Nous sommes là jusqu'à au moins 3 ou 4 h du matin. Après, nous ferons le point et nous déciderons éventuellement de mener une autre action car nous avons d'autres objectifs", a indiqué à Reuters Pascal Favre, secrétaire général de FO transports Gironde. L'action entreprise alors que le mouvement de grève a démarré officiellement à minuit, a pour but de protester contre la loi travail. "Pour les routiers, la loi travail, c'est la baisse du coût du travail programmée, essentiellement sur les heures supplémentaires. Jusqu'alors elles étaient payées entre 25 et 50% plus cher dans la convention collective, elles pourront tomber à 10% à condition que ce soit négociée dans l'entreprise", a déclaré le syndicaliste. Il a également dénoncé le fait que désormais le calcul pourra se faire sur la base d'un lissage (calcul sur la moyenne entre les périodes de forte et de faible activité) sur une durée qui pourra aller jusqu'à 3 ans alors qu'elles sont calculées parfois sur des périodes de trois mois. "Les salaires vont chuter car beaucoup de chauffeurs font des 200 heures par mois, et donc leur revenu est constitué de beaucoup d'heures supplémentaires", a précisé Pascal Favre. (Claude Canellas, édité par Eric Faye)
Une centrale d'achats Leclerc bloquée par les routiers en Gironde
information fournie par Reuters 17/05/2016 à 00:51
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