* Absence des Etats-Unis mais des acteurs américains impliqués * La déclaration finale devrait comprendre 12 engagements * Macron appelle à un "choc" des modes de production (Actualisé avec ouverture du sommet, déclarations Macron, précisions) par Marine Pennetier et Simon Carraud ILE SEGUIN, Hauts-de-Seine, 12 décembre (Reuters) - Plus de cinquante chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis ce mardi à Paris pour un sommet climat conçu pour entretenir la flamme de la COP 21 et dégager des financements supplémentaires dans la lutte contre le réchauffement de la planète, sur fond de désengagement de l'administration américaine. Ce "One planet summit", co-organisé par la Banque mondiale, l'Onu et la France, réunit sur l'île Seguin des acteurs publics et non étatiques (entreprises, fonds, ONG, banque de développement, start-ups), deux ans jour pour jour après l'adoption de l'accord de Paris. Annoncée en juillet par Emmanuel Macron après la décision de Donald Trump de retirer son pays de cet accord considéré comme historique, cette rencontre devrait déboucher en fin de journée sur une courte déclaration - sans cadre juridique - répertoriant une douzaine d'engagements pris par différents participants. "Les fonds sont là, ce qui fait défaut ce sont les incitations adéquates pour que les investisseurs mettent leur argent là où nous en avons besoin", a souligné le Premier ministre des Fidji, Frank Bainimarama, à l'ouverture du sommet. "Les travaux que nous engageons aujourd'hui visent à opérer sur le terrain le changement d'échelle indispensable", a renchéri à ses côtés le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Outre les chefs d'Etat et de gouvernement - Angela Merkel, Donald Trump et Vladimir Poutine sont toutefois absents - une vingtaine de personnalités et chefs d'entreprises ont également répondu présents, parmi lesquels l'acteur Sean Penn, les PDG de Danone, Engie, Veolia, Tesla ou encore Total. ENTHOUSIASME EMOUSSÉ Depuis plusieurs mois, les ONG insistent sur l'importance de la remobilisation de tous les acteurs dans la lutte contre le réchauffement. Mi-novembre, 15.000 scientifiques internationaux ont prévenu qu'il serait "bientôt trop tard pour agir". En l'espace de deux ans, l'enthousiasme qui avait entouré l'accord de Paris s'est en effet émoussé et l'inquiétude a grandi quant au respect des engagements visant à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C d'ici à 2100. "Les engagements internationaux nous placent aujourd'hui sur une trajectoire de 3,5, nous sommes donc très loin de l'objectif de l'accord de Paris", reconnaît Emmanuel Macron, dans une interview au Monde mardi. "Sans une mobilisation beaucoup plus forte, un choc dans nos propres modes de production et de développement, nous n'y parviendrons pas", estime le chef de l'Etat français. "Ce sont les régions, les villes, les acteurs privés, l'ensemble du secteur financier privé et public qu'il faut dorénavant mobiliser pour passer à l'étape d'après". Principale cause de cet essoufflement, la décision de Donald Trump le 1er juin de sortir les Etats-Unis - l'un des plus gros pollueurs de la planète - de l'accord de Paris ainsi que sa volonté de baisser sa contribution financière américaine. Passé l'effet de choc, la France a pris la tête d'une contre-offensive climatique qui s'est traduite notamment par une vidéo virale mettant en scène Emmanuel Macron sous le slogan "Make our planet great again" et la promesse de garantir le financement du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). "ON AVANCE", DIT KERRY Plusieurs acteurs américains (régions, entreprises, maires, fondations) ont également fait entendre leurs voix. "Je continue de penser que nous pourrons atteindre l'objectif fixé. On avance et le secteur privé a décidé de ne pas rester à l'écart du gigantesque marché" que constituent les énergies renouvelables, a déclaré l'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry, à des journalistes à Paris. Le sommet de l'île Seguin doit également permettre de rassurer les pays les plus vulnérables. Lors de la COP 23 à Bonn, en novembre, les dirigeants africains n'ont pas caché leur amertume, dénonçant un manque de solidarité du Nord. Le commissaire européen au Climat et à l'Energie Miguel Arias Cañete leur a indirectement répondu mardi matin en annonçant que l'UE allait investir plus de 9 milliards d'euros dans le développer durable chez ses voisins européens et en Afrique L8N1OC30K Plusieurs autres annonces ont également accompagné ce sommet d'étape. Des groupes français se sont notamment engagés lundi à participer à la lutte contre le dérèglement du climat. Des banquiers et des assureurs, comme BNP Paribas et Crédit agricole, ont par ailleurs pris des engagements vis-à-vis des pouvoir publics en faveur des investissements dans les énergies renouvelables et la transition énergétique. Plus de 200 investisseurs institutionnels, représentant quelque 26.000 milliards de dollars sous gestion (22.000 milliards d'euros), ont dans le même temps annoncé qu'ils allaient accentuer la pression sur les cent entreprises émettant le plus de gaz à effet de serre. (avec Arthur Connan, édité par Yves Clarisse)
Un sommet climat à Paris pour entretenir la dynamique de la COP21
information fournie par Reuters 12/12/2017 à 14:01
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