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Un rapport dénonce l'usage de gaz contre les migrants à Calais
information fournie par Reuters 26/07/2017 à 11:52

    * Entre 400 et 500 migrants à Calais 
    * La police utiliserait régulièrement le gaz au poivre 
contre eux 
    * Leurs vêtements seraient confisqués, leurs vivres gazés 
    * Les associations auraient du mal à distribuer des repas 
    * Des "allégations calomnieuses", répond le préfet 
 
 (Actualisé avec la réaction du préfet du Pas-de-Calais) 
    PARIS, 26 juillet (Reuters) - Les migrants de Calais sont 
très régulièrement victimes de violences de la part des 
autorités françaises, a alerté mercredi Human Rights Watch (HRW) 
dans un rapport jugé "calomnieux" par les autorités locales, qui 
réfutent ces "allégations". 
    Entre 400 et 500 exilés vivent à Calais en espérant passer 
au Royaume-Uni, selon l'organisation qui a intitulé son rapport 
"C'est comme vivre en enfer". Ils étaient 8.000 au moment du 
démantèlement du camp dit de la "jungle", en octobre 2016. 
    "Presque tous les demandeurs d'asile et migrants interrogés 
par HRW ont parlé d'un usage fréquent de sprays au poivre par 
les policiers - en général des CRS - dans des circonstances 
montrant que l'usage de la force est excessif et 
disproportionné, en violation des normes internationales", 
avance l'association. 
    Selon l'enquête, la police asperge presque quotidiennement 
les migrants, parfois quand ils dorment, ainsi que leur 
nourriture, l'eau ou encore les couvertures et les vêtements. 
    "Cet usage répété et abusif de sprays au poivre (...) ne 
semble avoir d'autre objectif que de harceler les migrants, 
probablement dans le but de les pousser à quitter Calais", 
ajoute le rapport. 
    Certains travailleurs humanitaires interrogés par HRW font 
état de violences à leur encontre.  
    Selon l'ONG, les policiers auraient aussi pour habitude de 
confisquer les chaussures et les vêtements des exilés. 
    En plus de ces violences, s'ajoute un reproche déjà fait au 
mois de juin par le Défenseur des Droits ( ) : la 
perturbation de l'aide humanitaire par la police qui "prive 
souvent les demandeurs d'asile et les migrants de produits de 
première nécessité", regrette l'ONG. 
     
    PROPORTIONNALITE 
    Le rapport note qu'au début de l'année, les autorités 
avaient émis plusieurs arrêtés pour mettre fin aux distributions 
de repas, mais que la justice les a suspendus. 
    "En réponse à cette décision, les autorités locales ont 
commencé à autoriser les distributions de repas, mais en 
limitant leur durée à une heure, après quoi, selon les 
travailleurs humanitaires, les policiers mettaient parfois fin 
de manière agressive à la distribution." 
    Les travailleurs humanitaires ont, enfin, rapporté à HRW que 
les policiers cassaient ou confisquaient leur téléphone s'ils 
filmaient les violences.    
    Dans un communiqué, Bénédicte Jeannerod, directrice France 
de l'ONG, appelle le gouvernement à "envoyer un message clair 
pour signifier que le harcèlement policier, ou toute autre forme 
d'abus de pouvoir, ne sera pas toléré". 
    Pour ce rapport, Human Right Watch a mené des entretiens 
auprès de 61 demandeurs d'asile et migrants ainsi qu'une 
vingtaine de travailleurs humanitaires. 
    Le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, "réfute 
catégoriquement les allégations calomnieuses" et "regrette ces 
accusations non vérifiées qui jettent le discrédit sur nos 
forces de l'ordre". 
    "La mention dans le rapport d'utilisation gratuite et 
systématique d'un gaz à poivre sur les migrants est 
particulièrement calomnieuse", a-t-il réagi dans un communiqué. 
    Selon le préfet, "les moyens de coercition quand ils 
s'avèrent nécessaires, obéissent strictement au principe de la 
proportionnalité de la réponse au risque".  
    Le préfet rappelle que toute personne peut saisir les 
autorités judiciaires compétentes et précise que seules trois 
plaintes ont été déposées contre les forces de l'ordre depuis 
fin 2016 et qu'elles en sont en cours d'instruction. 
 
 (Cyril Camu, édité par Yves Clarisse) 
 

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