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« Quels nouveaux champs pour l'investissement de demain? » par Jean-Hervé Lorenzi du Cercle des économistes
information fournie par Boursorama 30/06/2014 à 12:45

« Quels nouveaux champs pour l'investissement de demain? » par Jean-Hervé Lorenzi du Cercle des économistes

« Quels nouveaux champs pour l'investissement de demain? » par Jean-Hervé Lorenzi du Cercle des économistes

Vieillissement de la population, raréfaction de l’épargne, ralentissement du progrès technique. Selon l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, ces trois facteurs expliquent l’urgence d’une révision de notre politique d’investissement pour les prochaines années. Il propose plusieurs pistes.

En ce milieu d’année, la timide reprise économique observée n’est malheureusement pas fondée sur l’investissement qui est au cœur de la dynamique économique mondiale . L’objectif des 14èmes Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence  est de définir les nouveaux champs de l’investissement, imaginer ses modalités de financement comme les conditions de sa mise en œuvre. Telles sont les questions auxquelles il nous faudra répondre car l’avenir est compromis par six contraintes majeures qui resserrent leur étau sur le monde et vont déterminer la trajectoire à venir de l’économie mondiale. Trois d’entre elles sont déjà à l’œuvre et travaillent nos sociétés dans un sens qui peut déboucher, si rien n’est fait, sur des conflits plus ou moins graves.

La financiarisation accélérée associée à l’explosion des inégalités comme au transfert d’activités massif, inconnu jusque-là, des pays de l’OCDE vers les pays émergeants ont déjà, sans nul doute, joué sur ce qui est, depuis 2007, une crise dont nous ne voyons pas la fin et dont les dégâts humains, sociaux, économiques, voire politiques, scandent l’actualité. Trois autres contraintes, pour qui veut bien ne pas rester tétanisé par le présent et l’urgence, se profilent à l’horizon des dix prochaines années . Elles sont inédites et les instruments pour les combattre inconnus.

La première n’est autre que le vieillissement inexorable de la population , avec son surcoût sur la protection sociale, son aversion au risque structurelle, son évolution majeure dans les modes de consommation. La seconde, sujet de bien des discussions, est tout aussi forte puisqu’il s’agit du ralentissement prononcé du progrès technique , progrès qui, on le sait, est au cœur de la croissance. Est-ce là le signe d’un déclin ? Ou celui d’une guerre économique à venir entre pays capables ou non de résoudre la nature de la frontière technologique ? L’incertitude règne en maître et nul ne sait quel scénario le monde suivra dans les années à venir. La troisième contrainte, à rebours des années passées, porte le nom d’une épargne devenue rare , hypothéquant très sérieusement l’équilibre déterminant pour notre avenir entre investissement mondial et épargne disponible.

Sommes-nous armés pour faire face à ces pressions qui se renforcent l’une l’autre, foyers de ruptures qui ne préviendront pas ni sur leur date, ni sur leur intensité ? Et pourtant, on peut avancer quelques hypothèses que certains jugeront iconoclastes. Il semble bien que, pour éviter la grande crise du 21 ème siècle, il faille s’atteler à des travaux qui ne sont pas ceux d’Hercule, mais qui exigent de mettre à l’honneur l’imagination. Penser un nouveau Bretton Woods, socialiser les ressources rares, dompter la rente font partie des chantiers à ouvrir .

Comme on le sait, rente et dette vont de pair . Au lieu de penser à ces fausses solutions que sont l’inflation ou la taxation du capital mondial, mieux vaut sans doute songer à une dette perpétuelle, où seuls les intérêts sont remboursés et qui permettrait à l’épargne d’être à nouveau dirigée vers les investissements nécessaires à la croissance. De la même manière, il faut repenser la théorie du risque en théorie du partage des risques, soit une nouvelle organisation de la relation entre l’Etat et l’individu. La puissance publique retrouve là tout son sens, seule capable de supporter le risque sur le temps long. Car, pour revenir au thème des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, il faut inlassablement répéter que c’est l’investissement qui guide le monde et, donc, son financement .

Jean-Hervé Lorenzi

Jean-Hervé Lorenzi est président du Cercle des économistes qui organise les 14 ème Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, les 4, 5 et 6 juillet sur le thème « Investir pour inventer demain » . Il est l’auteur de « Un monde de violences. L’économie mondiale 2015-2030 » (Paris, éd. Eyrolles, juillet 2014).

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

7 commentaires

  • 01 juillet 11:08

    cercle des économistes = triangle des imbécilesmdr la censure


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