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« Qu'attendre des prix de l'énergie ? » par Jean-Marie Chevalier (Cercle des économistes)
information fournie par Boursorama 17/11/2014 à 12:18

La baisse des prix du pétrole ne devrait pas se poursuivre malgré la production américaine à bas coûts, affirme Jean-Marie Chevalier. Les tarifs français de l'électricité pourraient en revanche fortement augmenter.

La baisse des prix du pétrole ne devrait pas se poursuivre malgré la production américaine à bas coûts, affirme Jean-Marie Chevalier. Les tarifs français de l'électricité pourraient en revanche fortement augmenter.

L’hiver approche avec son cortège de questions sur le coût et les prix de l’énergie. Selon Jean-Marie Chevalier, le bas niveau actuel du prix du pétrole est un élément positif, mais n’enrayera pas l’envolée des tarifs énergétiques sur le long terme.

La baisse du prix du pétrole est une bonne nouvelle pour l’économie mondiale. Bonne nouvelle à relativiser car, en France, le prix du pétrole brut ne compte que pour environ 30% dans le prix des carburants à la pompe. Cette tendance à la baisse va-t-elle se confirmer ? Question difficile à laquelle on peut apporter certains éléments de réponse.

Enjeux socio-économiques pour les pays producteurs

Pour des pays comme la Russie, l’Iran, l’Irak, le Venezuela, l’Algérie ou le Nigeria, la baisse des prix est une très mauvaise nouvelle car, pour maintenir un équilibre politique et social  déjà fragile, ils leur faut un prix durablement supérieur à 90 dollars. L’Arabie saoudite est un cas différent. Le pays a des ressources financières qui lui suffisent aujourd’hui pour maintenir l’équilibre socio politique actuel. D’aucuns émettent l’hypothèse que le pays pourrait être tenté par une stratégie de baisse des prix pour freiner le développement du pétrole de schiste américain.

Les Etats-Unis peuvent désormais produire à des coûts très bas

En effet, depuis 2013, la production américaine de pétrole brut et de liquides pétroliers a dépassé celle de l’Arabie saoudite et contribue de façon significative à l’accroissement de l’offre. Toutefois, d’après les statistiques disponibles, il faudrait que le prix du brut descende durablement au-dessous de 60 dollars pour freiner la progression américaine. Un tel objectif est techniquement possible pour l’Arabie saoudite mais un tel niveau de prix serait insupportable pour l’ensemble des pays cités plus haut. La question majeure est donc finalement celle de savoir si l’OPEP est en mesure de définir une stratégie commune de maintien des prix à un niveau élevé, supérieur à 90 dollars.

« La tendance à la baisse est un phénomène passager »

Politiquement, l’Arabie saoudite ne paraît pas avoir intérêt à se désolidariser  des autres pays de l’OPEP et, par ailleurs, les Etats-Unis ne paraissent pas souffrir d’un prix de l’ordre de 90 dollars. Tout ceci conduit à penser que la tendance à la baisse est un phénomène passager et que le prix devrait remonter au-dessus de 90 dollars. Cette assertion est essentiellement fondée sur le maintien d’une vision commune au sein des pays de l’OPEP.

France : « les tarifs sont en retard sur la réalité des coûts »

Pour les autres énergies, gaz et électricité, l’évolution des tarifs français, dépend en partie des « humeurs » de la puissance publique. Pour le gaz naturel, les variations des prix, sont calculées par une formule qui prend en compte les prix sur les marchés concurrentiels. Ce phénomène fonctionne mais il pourrait être interrompu politiquement si les augmentations s’avéraient trop élevées. Quant aux tarifs de l’électricité, la logique économique voudrait qu’ils augmentent de façon très significative (de l’ordre de 20 % immédiatement) mais la volonté politique a toujours été de contenir les augmentations de prix pour entretenir une illusion de stabilité.

L’augmentation de 5% qui devait intervenir au 1 er août 2014 a été annulée et de nouveaux principes d’ajustements devraient être déterminés.  Les tarifs sont en retard sur la réalité des coûts qui malheureusement risquent de s’alourdir dans le futur.

Jean-Marie CHEVALIER

Jean-Marie Chevalier est professeur de sciences économie à l’Université Paris-Dauphine.

Ses principaux domaines d’expertise sont l’économie industrielle, l’économie de l’énergie et les politiques énergétiques.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

7 commentaires

  • 18 novembre 09:41

    voir disparaitre tous le petits " 0.000x %.. se cumulant insidieusement pour arriver à 10 ou 15%du montant .. on vous dira .."c'est pas grand chose ..c'est 30€ par an .. et on vous le dit150 fois par an ..bande de petits malins


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