C'est l'histoire de l'arroseur arrosé, avec l'État français comme protagoniste maladroit, victime de son administration, de sa complexité et de son inertie. On en rirait à gorge déployée si la farce n'avait pas coûté 346 millions d'euros aux contribuables. Un montant avec lequel l'État peut rémunérer 135 500 fonctionnaires par an, ou encore lancer un chantier du type de la Philharmonie de Paris. Il a préféré les investir dans un programme informatique qui, au final, ne fonctionne pas. "Cet échec patent (...) est d'une particulière gravité en raison des ressources dépensées en pure perte, des incertitudes persistantes pesant sur le devenir de la chaîne de paye, et de l'ampleur des dysfonctionnements administratifs qui l'ont provoqué", constate la Cour des comptes dans son rapport annuel 2015. Ambition démesurée Tout a commencé en 2007. L'État a été pris de vertige. Il s'est imaginé doté d'un super-logiciel de paye, à l'instar des multinationales. Quelle ambition ! Même l'administration américaine n'avait pas vu aussi grand... Boulimique de modernisation, la France a donc dégainé son programme baptisé ONP, qui devait se substituer aux outils propres à chaque ministère et ainsi permettre d'établir automatiquement la paye de 2,7 millions d'agents d'État. Avec un coût prévisionnel élevé, les gains devaient l'être tout autant : l'opération devait conduire à des économies des effectifs (- 3 800 postes), à un meilleur...
Logiciel de paye des fonctionnaires : l'incroyable naufrage
information fournie par Le Point 11/02/2015 à 11:06
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