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Le taux français à 10 ans s’approche du territoire négatif
information fournie par Boursorama 04/07/2016 à 18:51

Les taux de certains emprunts d'Etat, dont les OAT françaises, ont connu un nouveau décrochage au cours des dernières séances, à la suite du ''Brexit''.

Les taux de certains emprunts d'Etat, dont les OAT françaises, ont connu un nouveau décrochage au cours des dernières séances, à la suite du ''Brexit''.

Sur les marchés, les taux d'emprunt des grands Etats de la zone euro ont accentué leur chute tout au long de la semaine dernière. Le taux à 10 ans allemand (Bund) est désormais bien ancré en territoire négatif. En France, l'OAT à 10 ans s'approche également des taux négatifs.

La France va-t-elle bientôt suivre le parcours de l'Allemagne et emprunter à taux négatifs pour toute échéance de 10 ans ou moins ? Ce scénario, qui semblait encore lointain il y a quelques semaines, se précise désormais très sérieusement.

Les taux à leur plus bas historique suite au « Brexit »

Le taux à 10 ans français, qui était déjà proche de son plus bas historique à 0,45% juste avant l'annonce du « Brexit », n'a cessé de chuter depuis le 24 juin, atteignant un nouveau plus bas historique à 0,15% vendredi 1 er juillet. Lundi 4 juillet, le taux remontait marginalement à 0,17% selon Bloomberg.

Evolution du taux de l'OAT à 10 ans française depuis avril 2014. Source : Boursorama. Cotations légèrement différentes de celles affichées par Bloomberg.

Evolution du taux de l'OAT à 10 ans française depuis avril 2014. Source : Boursorama. Cotations légèrement différentes de celles affichées par Bloomberg.

Les finances publiques françaises bénéficieront largement de cette situation lors des prochaines émissions de dettes, qui pourront se faire à des taux proches de 0% pour une échéance de 10 ans. Pour les échéances plus courtes, l'Etat français empreinte déjà à taux négatifs depuis de nombreux mois.

Le taux à 10 ans allemand, pour sa part, est déjà passé en territoire négatif le 14 juin dernier et, malgré un éphémère rebond en territoire positif, est repassé en territoire négatif suite à l'annonce du « Brexit ». Lundi 4 juillet, le Bund s'échangeait au taux de -0,12%.

Les obligations d'Etat américaines à 10 ans sont elles aussi revenues à un niveau proche de leur plus bas historique suite à l'annonce du « Brexit », à seulement 1,44% en fin de semaine dernière. La baisse des taux obligataires ne se cantonne donc pas aux obligations de la zone euro.

À l'origine de ce phénomène se trouve le sentiment, chez les investisseurs, que les banques centrales vont encore largement poursuivre dans les prochains mois leur actuelle politique accommodante par réaction au « Brexit ». La Fed ne devrait pas relever ses taux cet été, de même que la BCE pourrait sortir de nouvelles armes anti-crise dont la nature reste encore à définir. Les obligations émises par les Etats les mieux notés par les agences de notation ont également fait office de « valeur-refuge » au cours des derniers jours.

« Les obligations souveraines de haute qualité, déjà chères, sont simplement devenues encore plus chères » commentait vendredi 1 er juillet Natixis Global Asset Management dans une note de marché. En effet, sur le marché obligataire, la baisse des taux va de pair avec la hausse du prix des obligations déjà émises.

Les taux des pays périphériques baissent également en zone euro

La baisse des taux ne concerne pas uniquement les obligations des grands Etats faisant office de « valeurs-refuges » : en zone euro, les Etats les plus « risqués » empruntent également à des taux plus faibles depuis la semaine dernière.

Pourtant, le 24 juin, lorsque les marchés ont intégré l'annonce du « Brexit », les taux des pays périphériques ont augmenté, notamment sur les taux à 10 ans portugais, espagnol et italien. Mais le « stress » sur les taux des pays périphériques s'est rapidement résorbé et ces mêmes taux sont repassés la semaine dernière sous leur niveau d'« avant-Brexit ».

À titre d'exemple, le 10 ans portugais est passé de 3,10% jeudi 23 juin à 3,35% vendredi 24 juin, avant de retomber à 2,99% lundi 4 juillet. Le taux à 10 ans portugais reste assez loin de son plus bas historique atteint le 13 mars 2015 à 1,56% (à l'occasion du lancement du « quantitative easing » de la BCE).

Evolution du taux à 10 ans portugais depuis avril 2014. Source : Boursorama. Cotations légèrement différentes de celles affichées par Bloomberg.

Evolution du taux à 10 ans portugais depuis avril 2014. Source : Boursorama. Cotations légèrement différentes de celles affichées par Bloomberg.

Bien que ce nouvel accès de baisse sur les taux souverains bénéficie aux finances publiques des pays concernés, le phénomène constitue également un défi économique pour les banques, les assurances et les épargnants eux-mêmes.

Les banques et les assurances, du fait de la régulation à laquelle elles sont soumises, sont obligées de posséder un important stock d'obligations souveraines dans leur bilan. La chute des taux se traduit donc par une compression de la profitabilité de ces investissements.

Pour les épargnants, la poursuite de la baisse de taux signifie également une poursuite de la baisse des rendements. Certains investissements-phares comme les fonds en euros d'assurance-vie en France, majoritairement investis en obligations souveraines, continueront inévitablement de voir leur rendement moyen s'effriter cette année.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

14 commentaires

  • 07 juillet 14:21

    le pea a plus d'avantages que l'assurance vie (exonération totale au bout de 5 ans contre une exonération plafonnée à 4600 euros de PV au bout de 8 ans pour l'assurance vie. Mais avec l'AV la PV est garantie avec le PEA elle est aléatoire.


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