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Le souverain saoudien désigne son fils comme prince héritier
information fournie par Reuters 21/06/2017 à 11:32

    par Stephen Kalin et William Maclean 
    DUBAI, 21 juin (Reuters) - Le prince héritier saoudien 
Mohammed bin Nayef va être remplacé à cette dignité par l'actuel 
vice-prince héritier Mohammed bin Salman, selon un décret royal 
publié mercredi, qui fait du fils de 31 ans du roi Salman le 
prochain dirigeant de l'Arabie saoudite. 
    Mohammed bin Salman devient également vice-Premier ministre 
tout en conservant ses portefeuilles actuels, dont celui de la 
Défense, est-il précisé dans le décret, publié par l'agence de 
presse publique SPA. 
    Mohammed bin Nayef, qui a été pendant des années chargé des 
services du contre-terrorisme du pays, est relevé de toutes ses 
fonctions. 
    En tant que vice-prince héritier, Mohammed bin Salman a 
notamment été chargé de la guerre que mène l'Arabie saoudite 
contre des milices chiites houthis au Yémen, de la politique 
énergétique du pays et des projets du royaume pour 
l'après-pétrole. 
    La désignation de Mohammed bin Salman a été approuvée par le 
Conseil d'allégeance, chargé de déterminer la succession au 
trône, et le roi a appelé ses sujets à un serment de fidélité à 
son fils mercredi soir à la Mecque, a rapporté la chaîne Al 
Arabiya.  
     
    FULGURANTE ASCENSION 
    Pour Bernard Haykel, spécialiste du Proche-Orient à 
Princeton, la décision du roi avait pour but de clarifier 
l'ordre de succession au trône afin d'éviter une lutte de 
pouvoir entre son fils et Mohammed bin Nayef. 
    "C'est clairement une transition intervenue en douceur et 
sans effusion de sang... Il y aura beaucoup plus de clarté sur 
la question de la succession désormais", a-t-il dit.  
    "Certains avaient prédit que cela pourraient provoquer une 
division au sein de la famille régnante, des tensions et même 
une rébellion." 
    Un haut responsable saoudien a dit que la décision avait été 
prise au regard de ce qu'il a qualifié de circonstances 
spéciales soumises au Conseil d'allégeance et il a ajouté que 
Mohammed bin Nayef l'avait soutenue dans un courrier adressé au 
roi. 
    Si la promotion de Mohammed bin Salman était attendue dans 
les cercles proches du pouvoir saoudien, la rapidité de son 
ascension et de la mise à l'écart de ses cousins plus en vue 
n'en a pas moins surpris.  
    Elle intervient après deux années et demi de profonds 
changements dans le royaume qui avait pris ses alliés de court 
en 2015 en se lançant dans dans une campagne militaire au Yémen, 
en revenant sur sa généreuse politique de subventions à ses 
administrés ou en annonçant la privatisation partielle d'Aramco, 
le groupe pétrolier public, l'année suivante.  
     
    VASTE PLAN DE REFORMES 
    Mohammed bin Salman, surnommé MbS, avait lancé l'année 
dernière Vision 2030, un vaste plan de réformes destiné selon 
ses propres termes, à mettre fin à "l'addiction au pétrole" du 
pays et à s'attaquer enfin aux défis de long terme que Riyad 
n'était pas parvenu à régler.  
    Des économistes ont souligné que la promotion du prince 
Mohammed devrait garantir la poursuite des réformes destinées à 
diversifier l'économie du pays.  
    "Nous n'attendions pas de changements dans la conduite de la 
politique du pays sur les questions clés, y compris dans le 
domaine économique, le prince Mohammed bin Salman ayant déjà 
conduit la politique économique et donné l'impulsion pour 
transformer et libéraliser l'économie", a dit Monica Malik, 
économiste à l'Abu Dhabi Commercial Bank.  
    Jusqu'à l'accession au trône de son père Salman bin 
Abdelaziz Al Saoud en janvier 2015, le prince Mohammed, n'était 
guère connu en dehors du royaume dont il était devenu 
l'incontournable éminence grise. 
    Il a affirmé sa stature internationale en multipliant les 
interviews dans les médias occidentaux au cours des douze 
derniers mois tandis que ses portraits ont fleuri à travers le 
pays parallèlement à son emprise grandissante sur de nombreux 
rouages du pouvoir saoudien.  
    Ministre de la Défense et à ce titre supervise l'un des plus 
gros budgets militaires au monde, il sera tenu pour responsable 
en dernier ressort de l'issue de l'opération militaire sans 
précédent menée au Yémen. 
    Il dirige aussi le Conseil pour les affaires économiques et 
de développement, qui réunit chaque semaine les ministres en 
charge des questions économiques et sociales, touchant aussi 
bien à l'éducation qu'à la santé ou au logement.  
    Il a aussi la haute main sur Aramco, dont il préside le 
conseil de surveillance, ce qui en fait le premier membre de la 
famille royale à superviser directement la compagnie pétrolière 
nationale longtemps chasse-gardée de technocrates. 
    Mais il est surtout le point de passage obligé pour accéder 
à son père, le roi Salman, qui reste le décisionnaire ultime 
dans toutes les affaires de l'Etat. 
     Sur la scène internationale, la rapide montée en puissance 
du prince Mohammed et les changements soudains apportés aussi 
bien dans la politique régionale, économique et dans le domaine 
de l'énergie ont rendu plus imprévisible un pays longtemps 
regardé par ses partenaires comme un allié prévisible. 
    Au sein du royaume, les initiatives du prince ont suscité 
une certaine admiration en particulier au sein de la jeunesse 
qui voit dans son ascension celle d'une nouvelle génération dans 
un pays que ses traditions patriarcales avaient transformé en 
gérontocratie. 
 
 (Benoit Van Overstraeten et Marc Joanny pour le service 
français, édité par Nicolas Delame) 
 

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