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La police espagnole traque Younès Abouyaaqoub, l'enquête s'étend
information fournie par Reuters 20/08/2017 à 23:34

    * Le seul suspect des attaques de Catalogne encore en fuite 
    * La police n'exclut pas qu'il ait franchi la frontière 
    * Les enquêteurs s'intéressent à la commune de Ripoll 
    * Des membres présumés tracés dans toute l'Europe 
 
 (Actualisé avec passage en Belgique §19-21) 
    par Angus Berwick 
    BARCELONE, 20 août (Reuters) - La police espagnole était 
toujours à la recherche du dernier suspect dans l'enquête sur 
les attentats djihadistes de Barcelone et de Cambrils dimanche, 
alors qu'un faisceau d'indices accrédite la thèse d'une cellule 
dotée de contacts dans plusieurs pays d'Europe. 
    Younès Abouyaaqoub, considéré comme le dernier suspect 
encore en fuite, pourrait avoir franchi la frontière et gagné la 
France, a déclaré dimanche le chef de la police de Catalogne. 
    "Nous n'avons pas d'informations spécifiques sur ce sujet 
mais cela ne peut évidemment pas être exclu", a répondu Josep 
Lluis Trapero, interrogé sur cette hypothèse lors d'une 
conférence de presse à Barcelone. 
    La frontière française est à moins de deux heures de route 
de la capitale de la Catalogne. Les contrôles y ont été 
immédiatement renforcés après l'attaque de jeudi après-midi, a 
précisé Trapero.    
    Par ailleurs, le journal le Parisien rapporte dimanche que 
la voiture utilisée dans l'attentat de Cambrils, une Audi A3 
noire, est passée par la France une semaine avant les attentats. 
Elle aurait été photographiée pour excès de vitesse en région 
parisienne, précise le journal. 
    Selon des "sources concordantes" citées par le quotidien, 
aucun lien opérationnel avec la France n'est toutefois apparu à 
ce stade. 
    Selon les médias espagnols, le véhicule appartient à 
Mohammed Aalla, arrêté par la police après les attentats. Un de 
ses frères est mort dans l'attaque de Cambrils et la police n'a 
encore aucune certitude sur le sort d'un autre membre de la 
fratrie, soupçonné d'avoir appartenu à la même cellule. 
     
    UN HOMME SEUL AU VOLANT À BARCELONE 
    Marocain de naissance âgé de 22 ans, Younès Abouyaaqoub est 
le dernier membre toujours dans la nature de la cellule 
djihadiste à l'origine des attaques à la voiture bélier 
revendiquées par le groupe Etat islamique qui ont fait au total 
14 morts et plus de 100 blessés jeudi dans l'après-midi à 
Barcelone puis tard dans la soirée à Cambrils, une station 
balnéaire située à 120 km au sud de la capitale catalane. 
    Sur les onze autres, quatre ont été arrêtés, cinq ont été 
tués par la police dans l'attaque de Cambrils et deux auraient 
trouvé la mort - la police n'est pas encore en mesure de le 
confirmer formellement - dans l'explosion d'une maison à 
Alcanar, où des bonbonnes de gaz ont été découvertes.  
    Les enquêteurs considèrent que ces bonbonnes de butane 
devaient servir à des attentats de plus grande envergure mais 
que l'explosion accidentelle, la nuit précédant les attaques de 
Barcelone et de Cambrils, a contraint la cellule djihadiste à 
revoir à la hâte leur projet et à se replier sur des attaques 
plus "rudimentaires". 
    D'après des médias espagnols, Younès Abouyaaqoub est l'homme 
qui conduisait la fourgonnette de Barcelone et qui a pris la 
fuite à pied après avoir immobilisé son véhicule.  
    Le chef de la police catalane s'est dit dans l'incapacité de 
le confirmer mais les enquêteurs estiment que l'hypothèse la 
plus vraisemblable est qu'un seul individu se trouvait à bord de 
la camionnette qui a foncé sur les Ramblas jeudi après-midi, 
faisant 13 morts et une centaine de blessés. 
    La mère d'Abouyaaqoub, Hannou Ghanimi, a appelé son fils à 
se livrer aux forces de police, déclarant à des journalistes 
qu'elle préférait le voir en prison plutôt que mort. 
    Comme après chaque attentat, la police espagnole s'attache à 
déterminer comment s'est constituée la cellule djihadiste et 
quels ont été les mécanismes de radicalisation de ses membres, 
marocains pour la plupart et tous inconnus des services 
antiterroristes avant leur passage à l'acte. 
     
    CONNEXION PYRÉNÉENNE 
    L'enquête se concentre sur Ripoll, une petite commune de 
11.000 habitants au pied des Pyrénées, à deux heures de voiture 
de Barcelone, à trois quarts d'heure de la frontière française. 
La maire adjointe, Maria Dolors Vilalta, a précisé que la ville 
comptait une communauté marocaine d'environ 700 personnes, 
arrivées ces vingt dernières années pour travailler dans la 
métallurgie. 
    Un grand nombre des membres présumés de la cellule y 
vivaient, dont Abdelbaki Es Satty, un imam qui a quitté la ville 
deux jours avant les attaques, selon le propriétaire de 
l'appartement où il vivait. Le logement qu'il occupait a été 
perquisitionné vendredi soir. Des documents portant des noms à 
consonance française de même que des numéros de téléphone et des 
adresses électroniques ont été découverts. 
    Selon les médias espagnols, Es Satty, qui aurait trouvé la 
mort à Alcanar, était sans doute le chef de la cellule, celui 
qui a endoctriné ses membres. 
    Hans Bonte, le maire de Vilvoorde, en Belgique, a déclaré 
dimanche à la chaîne néerlandophone VRT qu'Es Satty avait 
cherché du travail en Belgique l'année dernière. En bordure de 
Bruxelles, la ville a été liée à plusieurs cellules djihadistes. 
    "Nous savons avec certitude qu'il a passé du temps ici entre 
janvier 2016 et mars 2016 à Diegem, Vilvoorde et Bruxelles. Nos 
services de police l'ont surveillé intensément", a-t-il dit, 
précisant qu'aucune information alarmante n'avait filtré de 
cette surveillance. 
    Les membres présumés de la cellule ont laissé des traces de 
leurs trajets dans plusieurs pays d'Europe. 
    Une autre piste conduit en Suisse. Deux des membres de la 
cellule, Youssef Aallaa, qui a peut-être péri dans l'explosion à 
Alcanar, et Mohamed Hichamy, tué à Cambrils, se sont rendus en 
décembre dernier à Zurich, selon un document de la police 
espagnole diffusé par des médias espagnols. 
    Le quotidien suisse Tages-Anzeiger a rapporté que la 
présence à Zurich d'au moins un suspect avait été confirmée par 
la police suisse. 
    L'Espagne, qui n'avait plus vécu d'attaques aussi 
meurtrières depuis les attentats à la bombe de mars 2004, qui 
avaient fait 191 morts dans des trains de banlieue de Madrid, a 
annoncé samedi qu'elle maintenait le niveau d'alerte 
antiterroriste au niveau 4 sur une échelle de 5. 
    Les mesures prévues par ce niveau 4 ont cependant été 
renforcées, avec notamment une intensification de la présence 
des services de sécurité dans les zones de forte affluence 
touristique, notamment à Barcelone où une cérémonie d'hommage 
s'est déroulée dimanche dans la cathédrale de la Sagrada Familia 
en présence du roi Felipe, de la reine Letizia et du président 
du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. 
 
    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ 
ENCADRE L'enquête sur les attaques djihadistes de Barcelone et 
Cambrils      
GRAPHIQUE Les attaques djihadistes de Barcelone et Cambrils    http://reut.rs/2fR0ZV0 
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^> 
 (avec Julien Toyer et Sarah White à Madrid, Simon Carraud à 
Paris; Henri-Pierre André et Julie Carriat pour le service 
français) 
 

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